Marché hebdomadaire de Diaobe : Un carrefour commercial et de débauche
En Camion , en voiture, en charrette, en moto, à vélo, à dos d’âne et à pied, tous convergent vers Diaobé devenu l’épicentre des produits alimentaires et médicaments frauduleux entre le Sénégal la Gambie les deux Guinées et la mamelle nourricière de la communauté rurale de Kounkané qui tirerait l’essentiel de ses ressources de ce lieu de transit à ciel ouvert. Cette densité des échanges, nulle autre pareille dans la sous-région engendre des conduites déviantes . Des centaines de Bus, de Camions et de “7 place” surchargés en provenance de la République de Guinée slaloment sur la nationale 6, devenue le lieu de rodéo dangereux pour les populations riveraines.
Le commerce est la couverture idéale, l’écran de fumée masque cette frénésie libidinale. Abritant de nombreux lupanars, clandos des maisons clos et des cases autour du village par centaines, ces abris de fortune sont habités seulement le moment d’un louma. Les autres jours, ils sont fermés le temps qu’on visite d’autres horizons ou que l’on continue la routine ennuyeuse du village.
Mardi, nuit chaude à Diaobé
C’est la veille du Louma. Il est 19 heures, nous sommes dans une maison close tout juste en face de la nationale numéro 6. À l’intérieur des chambres, ce sont des ombres qui entrent et sortent de ces cases au mobilier sommaire : un matelas une paillasse ou un simple lit en rotin. Des couples se succèdent dans les cases qui ne désemplissent jamais. Là, le trafic humain est aussi important que les flux commerciaux et financiers estimés à plus d’ milliard par semaine selon une étude de la CDEAO. La cinquantaine révolue, la responsable de ce lieu de rendez-vous dit est une ancienne péripatéticienne. Une repentie assise non loin des opérations joue au lido pour dissuader les mal intentionnés
« Ma présence est stratégique. D’habitude tous les clients me connaissent, quand ils me voient, ils ne peuvent pas avoir un mauvais comportement envers mes protégées », nous a confié DM. Interrogée sur la provenance de ces travailleuses de sexe et les conditions de séjour, elle rétorque « Elles viennent de partout, de la Guinée Conakry mais surtout des régions de l’intérieur.. Elle renseigne que pour une partie de jambe en l’air, il faut débourser un peu plus de 2000 frs dans ce lieu où la fumée de la cigarette, du tabac noir vous met mal à l’aise et ou le « soum soum » (bière locale) coule à flot. Interrogée sur les raisons qui l’ont poussée à embrasser le plus vieux métier du monde, elle déclare : ‘ Je venais faire du commerce. Un jour, une amie prostituée m’a invitée dans sa chambre et voilà je suis tombée dans le piège parce que j’ai gagné 25000f la seule nuit,.Depuis lors j’ai du mal à quitter le milieu »
De l’avis de Mor, chauffeur de son état : « Après plusieurs kilomètres de route , il est bon de venir satisfaire sa libido. » Quant au risque, il dit être conscient. « C’est pourquoi le préservatif est son compagnon », souligne-t-il. De même, si la prostitution formelle, institutionnalisée avec détention de carnet sanitaire existe à Diaobé, il n’en demeure pas moins que celle clandestine s’est fortement développée, Les clandos » lieux de toutes les déviances
À Diaobé, il n’ y a pas de bars au sens classique du terme, les établissements de nuit que fréquentent à la fois amateurs d’alcool et prostituées. Toutefois, Diaobé abrite plusieurs débits clandestins de boisson ou bistrots où l’alcool coule à flot, généralement tenus par des femmes mandjaques, mancagnes ou papel tous originaires de Guinée-Bissau et des femmes Diola de la basse-Casamance. Des endroits très fréquentés par les jeunes et adultes.Les forces de l’ordre effectuent souvent des descentes dans ces lieux devenus des niches de malfaiteurs .Les propriétaires et autres gérants de ces débits de boisson sont souvent arrêtés, mais ça ne les dissuade pas. Et tout recommence.
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