En Afrique subsaharienne, le prix médian d’un gigaoctet de données mobiles a augmenté
Le rapport souligne que quelque 680 millions de personnes vivant au sud du Sahara n’utilisent pas l’Internet mobile alors qu’elles habitent dans des zones couvertes par un réseau mobile à haut débit, en raison notamment du coût élevé de la connectivité, du manque d’alphabétisation et de compétences numériques.
Après avoir enregistré une baisse continue entre 2017 et 2021, le prix médian d’un gigaoctet (Go) de données mobiles en Afrique subsaharienne a grimpé à 3,5% du revenu mensuel par habitant en 2022 contre 3,3% en 2021, selon un rapport publié le 11 octobre par l’Association mondiale des opérateurs et constructeurs de téléphonie mobile (GSMA).
Intitulé « The state of mobile Internet connectivity 2023 », le rapport précise que le prix des données mobiles dans la région demeure le plus élevé à l’échelle mondiale. Il se situe largement au-dessus du « seuil d’abordabilité », qui a été fixé à 2% du revenu mensuel par habitant fixé par l’Union internationale des télécommunications (UIT), l’agence des Nations unies spécialisée dans les technologies de l’information et de la communication.
Le rapport révèle d’autre part que l’Afrique subsaharienne comptait 290 millions d’utilisateurs de l’Internet mobile à fin 2022, soit 25% de la population de la région, contre 17% seulement en 2017. Cette moyenne régionale masque cependant des disparités entre les sous-régions. A la fin de l’année écoulée, l’adoption de l’internet mobile variait de 33 % en Afrique australe à 17 % en Afrique centrale.
Si on ne prend en considération que les adultes âgés de 18 ans ou plus, le niveau moyen de connectivité Internet mobile en Afrique subsaharienne passe de 25 % à 42 %.
A l’échelle régionale, environ 85 % de la population est désormais couverte par un réseau mobile à haut débit. Le déficit de couverture (correspondant aux personnes habitant dans des zones non couvertes par un réseau mobile à haut débit) concerne 180 millions de personnes, ce qui représente 15 % de la population de la région.
Malgré ce taux de couverture élevé, quelque 680 millions de personnes vivant au sud du Sahara n’utilisent pas l’Internet mobile alors qu’elles habitent dans des zones couvertes par un réseau mobile à haut débit. Le déficit d’utilisation (correspondant aux personnes qui habitent dans des zones couvertes par un réseau mobile à haut débit, mais qui n’utilisent pas l’Internet mobile) s’est réduit durant l’année écoulée, même s’il reste significatif. Il concerne encore 59% de la population de la région.
La couverture par des réseaux 4G grimpe à 65%
Les personnes non connectées ont tendance à être plus pauvres, moins éduquées et plus âgées. Les habitants des zones rurales utilisent de plus en plus l’Internet mobile, mais on continue d’observer un écart significatif entre zones rurales et zones urbaines.
Le déficit d’utilisation s’explique aussi par le fait qu’une part non-négligeable des populations en Afrique subsaharienne ne connaît pas encore l’Internet mobile et ses avantages. En Éthiopie, 46 % seulement des habitants des zones rurales déclarent connaissaient l’Internet mobile. Si l’on considère qu’environ 77 % de la population de ce pays de la Corne de l’Afrique de l’Est est rurale, cela représente une part importante de la population totale.
D’une manière générale les femmes et les habitants des zones rurales sont toujours moins susceptibles de connaître l’Internet mobile.
Les principaux autres obstacles à l’adoption de l’Internet mobile sont le manque d’alphabétisation et de compétences numériques, ainsi que le coût élevé des téléphones avec accès à Internet.
Au Sud du Sahara, environ 17% de la population utilisent l’Internet mobile sur un smartphone et 8% sur un téléphone basique (feature phone). Ainsi, 32% des utilisateurs d’Internet mobile ne se connectent pas via un smartphone. De plus, 69% des smartphones utilisés pour accéder à l’internet mobile ne sont compatibles qu’avec les réseaux de troisième génération (3G) alors que 65% de la population était couverte par des réseaux 4G en 2022 contre 19% seulement en 2017.
Le rapport révèle par ailleurs que 4,6 milliards de personnes dans le monde utilisaient l’Internet mobile à la fin de l’année écoulée, soit 57% de la population de la planète.
La couverture globale reste quasiment inchangée, avec 95 % de la population mondiale désormais couverte par un réseau mobile à haut débit. Mais encore 3 milliards de personnes n’utilisent pas l’Internet mobile alors qu’elles habitent dans des zones couvertes par un réseau mobile à haut débit.
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