Zoom sur les pirogues du désespoir : Chômer à vie ou périr en mer
Pressés par le chômage et la misère, de plus en plus de jeunes sont candidats à l’émigration clandestine via des pirogues de pêche transformées en embarcations de fortune pour rallier l’Europe.
Avec un fort pourcentage de jeunes Sénégalais qui sont en quête d’un emploi, ce n’est pas demain que le flux de candidats à l’émigration clandestine va s’arrêter. Les drames qui se succèdent en mer, devraient pousser l’Etat à faire de la lutte contre le chômage, un question d’urgence de sécurité nationale .
Des candidats poussés à la mer par le chômage et la misère
Autant pour Macky Sall que pour celui qui le succédera à la présidence de la République, la question de l’emploi des jeunes devient l’adversaire politique le plus sérieux et la principale bombe à retardement à désamorcer pour endiguer le fléau des boot people en ce moment et dans les années à venir.
Entre chômer à vie et rallier l’Europe au prix de sa vie
Si des programmes en faveur de l’emploi des jeunes ne manquent pas au Sénégal, c’est au niveau de leur mise en œuvre que ça coince. Macky Sall, emboîtant le pas à Abdoulaye Wade, a mis en place après d’autres structures, la Délégation générale à l’entrepreneuriat rapide (DER), dotée d’un fonds initial de 30 milliards de F CFA et directement pilotée depuis la présidence de la République. Sa mission : Financer en priorité les projets des jeunes et des femmes, notamment dans la pêche et les TIC. Mais force est de constater que sur le terrain, l’impact de cette Délégation tarde à être ressenti chez les jeunes au chômage. A son arrivée à la présidence de la République, en avril 2012, Macky Sall avait promis de créer 500 000 emplois dans un pays où chaque année, pas moins de 200 000 jeunes diplômés arrivent sur le marché du travail déjà occupés par des régiments de chômeurs. Si on se fie à des chiffres rendus publics par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie, le Sénégal comptait, il ya deux ans, en milieu rural, 15,7 % de chômeurs âgés de 15 ans ou plus. En milieu urbain, ce chiffre est de 18,6 %.
La jeunesse en attente de vraies solutions à ses problèmes
Ces statistiques ne concernent que les chômeurs qualifiés. Si face à cette préoccupation, le gouvernement veut réellement apporter des réponses à travers des programmes, il doit se pencher sur les conditions d’ une société plus juste, plus solidaire pour redonner confiance aux jeunes. Il s’agira de réduire de façon significative le chômage endémique des jeunes sénégalais. Ceux qui s’empressent de donner des chiffres et de déclarer que le chômage n’est pas chronique au Sénégal, ne doivent pas perdre de vue que la situation des jeunes au regard de l’emploi, est plus que préoccupante. L’un des grands défis à relever aujourd’hui au Sénégal, c’est d’absorber le taux de chômage, dans un pays où les deux tiers des jeunes n’ont pas de travail.
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