Entre deals et détournements : De Senghor à Aujourd’hui
De Léopold Sédar à Macky Sall en passant par Abdou Diouf et Abdoulaye Wade, assez de deals politiques et de cas de détournements impunis ont fini par piéger la bonne gouvernance
Le Sénégal qui peine à assurer sa sécurité alimentaire, peut se targuer d’être champion en matière de deals politiques et de cas de détournements impunis. De Senghor à Macky Sall et au nom de petits calculs politiques, les politiciens ont souvent pris en otage les populations. Si du temps de Léopold Sédar Senghor, les cas de deals et de détournements de deniers publics n’ont pas eu d’ampleur, sous le régime de Abdou Diouf, ils se sont amplifiés avant d’attendre le summum avec l’avènement du président Me Abdoulaye Wade. Ce dernier a d’ailleurs eu le toupet de déclarer avoir créé beaucoup de milliardaires. Abdou Diouf qui en a créé aussi, voulait se faire succéder par Ousmane Tanor Dieng, ce qui a perdu le parti socialiste.
Un pays de combine et de petits calculs politiciens
Les combines politiques de Me Wade avec le président Diouf faites d’entrisme et de sortie, ont fini par le porter au pouvoir. Mais elles n’ont pas contribué au renforcement des acquis démocratiques avec son projet de dévolution monarchique du pouvoir. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, des cas de deals politiques sont légion sous le régime du président Sall. Idrissa Seck qui a tenté l’expérience avec un deal qui est entrain de tourner en sa défaveur. Actuellement c’est autour de Karim Wade et Khalifa Sall d’embarquer dans un deal politique dont ils ne savent pas s’il va les mener ou pas à bon port.
Karim, Khalifa, Idy dans le même wagon
Pour les cas de détournements, de Senghor à aujourd’hui des scandales constants de mauvaise gestion des deniers se font jour mais le plus souvent, restent impunis.
L’existence d’un Ministère de la promotion de la bonne gouvernance et de nombreuses structures de contrôle n’a pas réussi à endiguer le phénomène de détournements de fonds publics.
Pour rappel, le Sénégal a mis en place un arsenal de répression des cas de détournement mais qui n’est toujours pas en mesure d’ arrêter la pratique. En effet, en plus d’un département ministériel pour la promotion de la bonne gouvernance, le Sénégal dispose de corps de contrôle tels que l’Ofnac, l’inspection générale d’Etat, la Cour des comptes, l’Agence de régulation des marchés publics etc. A ces structures s’ajoute la Crei. Mais les autorités ont très rapidement abandonné la dynamique de 2012 qui était une promesse de campagne du candidat devenu président. En effet, lorsque, Macky Sall est arrivé au pouvoir avec une forte promesse d’une gestion vertueuse et transparente, la justice avait commencé à faire son travail. La traque des biens mal acquis a été appliquée à Karim Wade et l’audit des collectivités à Khalifa Sall qui sont allés en prison. Mais après eux, plus personne n’a été poursuivie dans un pays où les scandales financiers foisonnent. Mieux, après avoir été accusés de pire gestion, Karim et Khalifa sont présentés comme de bons présidentiables.
Des dirigeants rassasiés face à des populations qui ont faim
L’Ofnac peine à jouer son rôle de gendarme de la transparence qui lutte sans relâche contre la corruption dans l’administration publique et les établissements qui bénéficient du concours de la puissance publique. Le détournement de deniers publics est un venin contre l’économie du pays et impacte négativement sur la crédibilité des gouvernants. Comme dans les pays où les scandales et deals sont légion, au Sénégal, certaines populations ne mangent pas à leur faim. Pendant que des détourneurs et corrompus mènent un train de vie somptueux, beaucoup de Sénégalais croupissent dans la misère.. C’est aussi à cause des détournements que la dette des pays comme le nôtre, grimpe. Le plus souvent, l’argent étant décaissé pour des projets sans intérêts pour les populations.
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