Ramadan-Jetset-belles de nuit
Un temps pour l’abstinence-un temps pour la débauche
Les Dakarois aiment sortir ! La preuve: ce flux impressionnant qui, chaque soir, prend d’assaut la corniche et ses multiples espaces de divertissement. Coté prostitution, même si le marché fonctionne au ralenti, les étales ne sont jamais déserts.
Le Ramadan, la nuit, la prostitution a certes diminué mais elle n’a pas disparu sur les trottoirs de la capitale. C’est comme qui dirait, chez les péripatéticiennes, l’habitude est une seconde nature. Certes, durant ce mois saint de Ramadan, y’en a qui observent un comportement de sorte à s’éloigner de tout vice chez beaucoup d’autres prostituées, le phénomène bat son cours normal comme ça se passait avant. Il suffit de faire une promenade nocturne au centre ville, sur la Corniche, aux Almadies ; au niveau de certains coins chauds de la moyenne et la grande banlieue pour s’en rendre compte. Dans ces coins, les maisons closes, bars et autres boites de nuit, les corps continuent d’être marchandés à vil prix.
Se prostituer pour survivre
Ça ne manque pas d’actrices qui veulent se tasser par respect pour le mois sacré, mais avec la course au gain facile nourrie par une pauvreté extrême qui les frappe, les prostituées n’ont pas d’autres choix que de se vendre à temps plein. Pour faire plus discrètes, certaines jettent leur dévolu sur les abords des grands carrefours de la place. Ceux -ci constituent de hauts lieux de prédilection de ces filles de joie qui, le temps que dure le Ramadan, portent des habits moins indécents qu’avant. Une nuit d’observation sur la Corniche nous a permis de savoir que dès la fin de la prière surérogatoire d’après rupture de jeûne, des femmes et jeunes filles, sacs en main ou à l’épaule, font le guet près de la route.
Le tapin avec les clients accrocs ne faiblit pas
Parmi elles, de plus en plus de clandestins malmenés par une misère qui ne dit pas son nom. Dans la plupart des cas, confie Pape S, un résidant de Fann, il s’agit d’apprenties prostituées qui sont à la recherche de la dépense quotidienne. Dans la majorité des cas ajoute t-il, ce sont des filles de bonne famille qui ont abandonné les écoles pour se transformer en travailleuses de sexe, afin de faire face à des besoins exclusifs. En tout cas, que ce soit à la Corniche, aux Almadies et dans certains recoins de la banlieue, c’est la situation sociale qui amène les péripatéticiennes à s’exposer à travers des habillements qui mettent à nu la prééminence de leur corps. L’essentiel étant d’attirer le maximum de client.
Entre abstinence et débauche
Ainsi, même s’il est de notoriété que le mois de Ramadan est assez particulier, chez les prostituées de Dakar, le constat est qu’il ya un temps pour Dieu et un temps pour soi… Dans les lieux de loisirs qui continuent de fonctionner, les habitués s’y pressent dès la tombée de la nuit. À l’intérieur, la drague fait rage. Après une longue journée de jeûne et d’abstinence, les instincts reprennent leur emprise. « C’est un mois un peu difficile pour nous autres prostituées”, souligne Awa, une péripatéticienne qui vend ses charmes sur rue aux Almadies. Sa collègue, Astou, moins jeune ne dit pas le contraire. Elle elle affirme « qu’il ya moins de clients pendant le Ramadan ». Tout compte fait , les travailleuses du sexe reconnaissent gagner moins pendant le mois béni. Il peut arriver aux moins prisées de ne rien gagner pendant une semaine de tapin. S’il est vrai que la plupart des prostituées qui envahissent Dakar proviennent de la proche ou de la lointaine banlieue, elles ont choisi le plus vieux métier au monde pour se nourrir et aider dès fois la famille. Les tarifs ont certes baissé. Mais, les belles de nuit savent par expérience que les instincts sont particulièrement échaudés en cette période de jeûne. Parfois, ce sont les clients accrochés qui viennent les chercher dans les bars et autres lieux du genre. Au centre ville et aux Almadies, les racoleuses ne passent pas inaperçues. Du moins pour les habitués de ces coins. Dans la banlieue , la catégorie « bas de gamme” a sa clientèle. D’autres, plus discrètes, chassent dans les hôtels où la drague est plus facile et les clients plus généreux à la dégaine. En cette période de Ramadan, Les trottoirs de la prostitution marchent bien. Plus que jamais dans le maquis, les acteurs sont partagés entre abstinence le jour et débauche la nuit.
Average Rating