Procès de la tuerie du 28-Septembre en Guinée
Moussa Dadis Camara se réfugie derrière la thèse du complot
L’ancien chef d’État est le principal accusé dans la répression d’un meeting de l’opposition, en septembre 2009. Plus de 150 personnes avaient perdu la vie. Moussa Dadis Camara a répondu à ses propres avocats.
Dans un boubou rayé bleu, blanc, gris, l’ex-putschiste se contente d’acquiescer face aux questions de son avocat, qui s’égosille dans le micro : « Oui ou non, vous êtes une victime des événements du 28 septembre ? » Moussa Dadis Camara répond d’un « oui » à peine audible. Le conseil insiste sur la théorie du complot développée par son client, dont le massacre aurait été une pièce maîtresse afin de l’évincer du pouvoir. Pour permettre l’arrivée d’Alpha Condé à la tête de l’État en exil pendant plus de 10 ans au Burkina Faso, le président aurait d’ailleurs continué à faire pression sur Dadis.
C’est ce qu’affirme en tout cas ce dernier. Alpha Condé aurait cherché à obtenir son soutien lors des périodes électorales pour s’assurer le vote de la région d’origine de Moussa Dadis Camara. « Qu’est-ce que vous avez à dire au peuple de Guinée ? Dadis a-t-il été victime d’un complot, d’une trahison ? Dadis est-il innocent ? », termine son avocat.
Le prévenu se lance dans une longue tirade où il évoque pêle-mêle Dieu, le président du tribunal, sans finir ses phrases. De toute façon, il est interrompu par Ibrahima Sory 2 Tounkara. « Avez-vous d’autres questions ? », demande le magistrat à l’avocat.
Cela fait plus d’un mois que Moussa Dadis Camara est à la barre. Deux accusés n’ont pas encore été entendus.
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