Recours à l’endettement pour le financement du développement : Les intérêts de la dette du Sénégal en hausse de 74,3 milliards entre 2022 et 2023
L’Etat du Sénégal, dans le cadre du remboursement de sa dette, va payer 424,32 milliards de francs Cfa d’intérêts selon le Projet de loi de finance 2023 contre 350 milliards de francs Cfa dans la Loi de finance rectificative (Lfr) de 2022. Cela représente une augmentation de 74,3 milliards de francs Cfa, un « poste budgétaire important mais c’est aussi l’expression d’un choix de politique économique ».
On ne fait pas d’omelette sans casser des œufs ! L’objectif est de tendre vers l’émergence à l’horizon 2035. Mais cela a un coût financier. Le recours à l’endettement s’impose, étant donné que les ressources nationales ne suffisent pas pour financer le développement. Et cela coûtera à l’Etat du Sénégal 424,32 milliards de francs Cfa d’intérêts en 2023, selon le Projet de loi de finance contre 350 milliards de francs Cfa dans la Loi de finance rectificative (Lfr) de 2022.
« Les intérêts de la dette vont passer de 350 milliards FCFA dans la LFR 2022 à 424,32 milliards de FCFA dans le PLF 2023, soit une hausse de 74,3 milliards FCFA en valeur absolue et 21,24 % en valeur relative », révèle le projet de loi de finance 2023. Lequel soutient que « c’est un poste budgétaire important mais c’est aussi l’expression d’un choix de politique économique ».
Car, explique le document, « le Sénégal continue de bénéficier de la confiance de la communauté financière internationale et présente un profil de risque modéré grâce à une gestion prudente de son endettement, ses performances économiques avec des taux de croissance appréciables, la bonne tenue de ses finances publiques et la qualité de ses politiques publiques qui le placent sur la voie de l’émergence ».
D’après le document, le profil de risque modéré est illustré par la trajectoire du ratio de l’endettement depuis plus d’une décennie. Il faut préciser aussi, confie-t-il, que notre pays s’endette moins que par le passé et les chiffres le prouvent. Pour étayer cela, le texte indique qu’à fin 1999 l’encours de la dette s’élevait à 2416,3 milliards de FCFA, équivalant à 76,3% du Produit intérieur brut (Pib).
A fin 2006, il renseigne que l’encours était tombé à 20,4% du Pib, suite aux allègements et annulations de dettes dont avait bénéficié notre pays dans le cadre des initiatives PPTE (Pays pauvres très endettés) et IADM (Initiative d’allègement de la dette multilatérale). Au total, ce sont plus de 1112,8 milliards FCFA de dettes qui avaient été annulés.
A partir de 2007, la même source rappelle que l’encours de la dette repart à nouveau à la hausse, pour s’établir à 39,9% du Pib en fin 2011, soit plus de quinze points de hausse en cinq ans. La hausse annuelle de l’encours a été de 21,8% en moyenne, durant cette période 2007-2011, alors qu’elle est de 14,1% sur la décennie 2012-2022, relève le document.
In fine, la stratégie d’endettement est beaucoup plus modérée, beaucoup plus prudente, que par le passé, soutient-on. Avant de souligner que « notre pays poursuivra une politique prudente d’endettement privilégiant le recours accentué à des emprunts concessionnels, les emprunts non concessionnels n’étant retenus que pour les investissements à niveau de rendement très élevé ».
Pourvu que les fonds empruntés soient investis dans des secteurs productifs, créateurs d’emplois et de richesse !
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