Me Ousmane Sèye-Coordonnateur Benno-Grand Yoff : « L’opposition confond les législatives à une présidentielle»
Vous n’êtes pas candidat au scrutin de dimanche mais battez campagne pour Benno. Qu’en est-il de l’unité dans vos rangs ?
Permettez- moi d’abord de remercier le Président, Macky Sall qui a porté son choix sur ma modeste personne pour diriger Benno Bok Yaakar dans la commune de Grand-Yoff. C’est une commune qui est entre les mains de l’opposition et que nous n’avons pas pu récupérer lors des dernières locales. A ces joutes, nous avons enregistré le pire score avec 7000 voix pour une commune qui compte plus de 83 mille électeurs. Même si la moitié a voté en janvier dernier, notre score est tout de même faible pour une coalition qui regroupe plusieurs partis et mouvements. Pour reprendre la localité des mains de l’opposition, nous avons entrepris une campagne d’unification de nos forces. Des responsables comme Mora Cissé et Laz Badiane, qui avaient présenté des listes parallèles ont favorablement répondu à notre appel à l’unité. A part quelques gars sans poids politique réel, la coalition Benno est soudée pour gagner Grand Yoff. La victoire dans notre commune est une étape décisive pour la reconquête de la capitale.
Quel discours tenez-vous aux populations lors de cette campagne ?
Un discours pour la paix et la stabilité du pays. Nous rappelons aux populations que le Sénégal est un modèle de démocratie et de stabilité en Afrique et dans la sous région. Nous leur expliquons que la paix et la stabilité sont à préserver et doivent être renforcées. Nous mettons l’accent sur la part des jeunes dans la consolidation de la paix. Nous demandons aux populations de ne pas écouter les saboteurs potentiels de la paix et de la stabilité. Pendant cette campagne, nous avons discuté avec les jeunes et les femmes de questions qui les touchent. En écoutant les populations, nous avons entendu leurs voix et sommes assurés que leurs besoins qui ne sont pas encore satisfaits, le seront avec Macky Sall, un homme de paix qui a une vision claire du développement du pays.
L’Assemblée nationale du Sénégal est qualifiée de caisse de résonnance. Etes-vous de ce cet avis ?
L’Assemblée nationale est l’institution où le peuple délègue ses représentants appelés députés, pour exercer le pouvoir législatif. Elle vote la loi, contrôle l’activité gouvernementale, peut provoquer la démission du Gouvernement par le vote d’une motion de censure. De 2012 à nos jours, l’Assemblée a voté de bonnes lois. On peut citer la loi sur le référendum, la loi contre le terrorisme et autant d’autres lois qui ont été votées pour l’intérêt des populations. La loi qui permet le retour du poste de premier ministre est une bonne chose qui fait que le gouvernement sera responsable devant l’Assemblée qui peut être dissoute par le Président. C’est cela le socle de l’équilibre des pouvoirs, gage d’une bonne démocratie. Dans leur rôle de contrôle de l’action gouvernementale et de l’exécution des politiques publiques, l’Assemblée doir être en synergie avec un organe comme celui confié à Ibrahima Sarr pour le contrôle de l’exécution des politiques publiques. L’Assemblée doit aussi progresser en matière d’enquête sur la destination des fonds publics. Des gros efforts financiers sont souvent consentis pour la solution de tel ou tel problème, mais c’est au niveau de l’exécution que ça coince. Il faut que les députés soient plus regardant sur l’utilisation des fonds pour les marchés publics. Il faut un suivi et un audit de ces fonds. Surtout quand ils sont sujets à polémique, l’Assemblée doit mettre en place une commission d’enquête afin d’éclairer la lanterne des populations qui ont le droit de savoir l’utilisation faite de leur argent. La cohabitation n’est pas une bonne chose pour notre démocratie. Le gouvernement a besoin d’une majorité qui lui permet de dérouler son programme suivant la politique définie par le président de la République.
Quelques petits jours nous séparent de la date de la tenue du scrutin. Quelle appréciation faites-vous de la campagne dans son ensemble.?
Nous déplorons les quelques cas de violence notés ça et là et appelons l’administration en charge des élections à se donner les moyens d’assurer un scrutin libre et transparent dimanche. Si du côté du pouvoir, le bilan de l’Assemblée nationale est présenté aux électeurs pour les appeler à voter Benno, l’opposition de son côté est désaxée en mettant en avant le bilan du président Sall. Elle semble confondre l’élection législative à une présidentielle. Avec cette campagne, ma plus grande déception est le fait que la liste des suppléants de Yewwi n’ait pas de temps d’antenne au niveau des médias publics. C’est inadmissible dans une élection que des candidats, qui sont appelés à siéger à l’Assemblée nationale ne soient pas connus des populations. A la place des autres qui sont sur la liste nationale invalidée de Yewwi, ce sont les suppléants qui devaient bénéficier d’un temps d’antenne. Ça leur permettrait de dire ce qu’ils pensent et d’être connus des électeurs.
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