Position sur le 3ème mandat : Mary Teuw et Ismaïla Madior ne se font pas de cadeau
En réplique à la réponse du ministre d’Etat, Ismaïla Madior Fall, l’ancien ministre et professeur d’université, Mary Teuw Niane, rappelle son article intitulé « le temps des laudateurs » pour souligner : «qu’il ont oublié toutes les explications données par les juristes rédacteurs de la nouvelle Constitution sur l’interprétation des dispositions de la Constitution sur le renouvellement du mandat du Président de la République, les promesses faites durant les campagnes électorales du référendum à maintenant. L’ancien ministre de l’enseignement supérieur, qui a pris ses distances d’avec Macky Sall depuis son limogeage, estime que « dans l’espace public, du débat des idées naissent souvent des idées salvatrices ». Mais il s’est empressé d’ajouter : «si la parole donnée n’a plus de valeur, s’il n’y a plus d’éthique de la parole donnée , alors devons-nous considérer que les démonstrations ci-dessous n’étaient que subterfuges pour tromper l’opinion »? Toujours contre Ismaîla Madior, Mary Teuw soutient : «si c’est bien le cas nous devons alors désespérer ».
Et de se poser la question, «et les étudiants que feront-ils des leçons de droit qu’ils apprennent difficilement et pour lesquelles ils reçoivent des notes qui évaluent leurs compétences ». Mr Niane de poursuivre : «l’assertion juridique est-elle tellement mouvante que dans les mêmes situations elle peut allègrement épouser son contraire? En cherchant à comprendre, il mentionne : «le mathématicien que je suis comprend difficilement cette dialectique entre hier et aujourd’hui ».
A propos du débat sur la troisième candidature, le ministre Ismaïla Madior Fall a rendu public son opinion sous forme de réponse au Professeur Mary Teuw Niane. Mr Fall de noter :
«laudateurs », c’est ainsi que le professeur Mary Teuw Niane qualifie, dans un post, ceux qui souhaitent ou appellent à une troisième candidature du Président Macky Sall. Pour lui, ces promoteurs d’une troisième candidature qui travailleraient que pour leur survie, sont de la même espèce que ceux qui avaient convaincu le Président Abdoulaye Wade à se représenter pour un troisième mandat. Ce dernier aurait perdu le pouvoir parce que les Sénégalais ne voulaient pas d’un troisième mandat et soupçonnaient, en outre, un stratagème de transmission du pouvoir à son fils ». Ainsi selon Fall, Niane met en garde contre « une violation de la parole donnée » qui pourrait exacerber ce sentiment fatal à tous les régimes au Sénégal : jeppi” qui rendra invisibles toutes les réalisations du régime. Sa conclusion est l’invalidation d’une troisième candidature au nom de l’éthique ». Pour Ismaïla Madior, ce post de son collègue à l’Université et naguère au Gouvernement lui inspire quelques réflexions. Et de dire : «j’ai bien conscience que l’atmosphère de terrorisme intellectuel ambiant dans le pays et la labellisation de tabou du sujet poussent beaucoup d’intellectuels à ne pas s’y exprimer pour ne pas se faire insulter copieusement. Connaissant et appréciant son respectable statut universitaire et son envergure intellectuelle qui dépasse le rayon de sa discipline académique, je suis à l’aise pour débattre avec lui dans la courtoisie et le respect mutuel ». Le ministre Fall de s’interroger : « pourquoi et en quoi devrait-on systématiquement qualifier, pour ne pas dire taxer, les partisans d’une troisième candidature de laudateurs ? Ce manichéisme primaire, selon lequel les partisans d’une troisième candidature seraient de dangereux laudateurs et les adversaires celle-ci de preux chevaliers, est un procédé de stigmatisation voire de diabolisation de nos compatriotes qui se prononcent sur une question qui engage l’avenir du pays. N’avons-nous donc tant vécu que pour voir en un jour s’installer au Sénégal le diktat d’une pensée unique et totalitaire qui stigmatise toute personne osant se prononcer en faveur d’une troisième candidature du Président Macky Sall…? A parcourir la réponse du ministre Fall, il a veut tout simplement expliquer à son collègue Niane que sa position sur le 3ème mandat ne doit pas empêcher à d’autres d’avoir une position contraire sur la question. En tous cas en attendant 2024, le débat sur le 3ème mandat est parti pour être houleux.
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