Reniements -ralliements-revirements : Y-a-t-il de la morale en politique ?
Si les actes de trahisons, de transhumances et de népotisme, qui sont le fait de politiciens de métier, ne sont pas nouveaux dans la vie politique et publique du Sénégal, ils se sont banalisés ces derniers, temps, créant une onde de choc dans la société. Pour rappel, tout au début de la campagne pour les législatives du passées, la coalition patriotique « Kaddu Askanwi » dirigée par Abdoulaye Baldé perdait son président de la commission communication, ci devant porte parole du Psd/Jant Bi, Abass Cissé. Si des problèmes de financement ont été évoqués pour expliquer le départ de Cissé , sa démission en tant qu’investi à la neuvième place sur la liste nationale de la dite coalition a ému plus d’un. A Kaddu Askanwi, on explique qu’Abass Cissé a boudé pour n’avoir pas reçu une somme de 10 millions réclamée pour ses activités politiques.
Un autre départ inattendu a été constaté au sein de la coalition leraal de Me Elhadji Diouf. Il s’agit de celui du colonel Cheikh Sadibou Niang qui a quitté la coalition dirigée par Me Diouf sur fond de polémique. Quoi qu’il en soit après avoir choisi Leraal, le colonel Niang a tourné casaque et a rejoint Benno Bok Yakaar. Mais le plus spectaculaire des cas de transhumance est celui de l’’ancien ministre sous le régime de Me Abdoulaye Wade, Mme Aminata Lô. En tant que présidente de l’Alliance patriotique pour l’émergence et le libéralisme Apel/3J, Aminata Lô Dieng qui a été investie sur la liste de la coalition gagnante Wattu Senegaal, l’a abandonnée en pleine mer. Au motif que la position qu’elle occupe sur la dite liste n’est pas du goût de ses partisans, l’ancienne ministre a claqué la porte de Manko Wattu dirigée par Me Abdoulaye Wade à l’époque.
A Tivaouane, Matar Diouf, la tête de liste de la coalition conduite par Diop Sy démissionnait pour le compte de Benno. En migrant vers les prairies beiges marrons, Matar Diouf qui promettait à Macky, une cuisante défaite, s’est aussitôt mis à chanter les louanges du Président et a prédire sa victoire dans le département. A Rewmi où le boss Idrissa Seck a lui-même transhumé, la saignée se poursuit depuis les élections de 2007.
On est en 2022, à la veille des élections législatives du 31 juillet, mais les mêmes pratiques de trahisons et de reniements sont toujours légion dans le champ politique Sénégalais où les convictions changent au gré des intérêts personnels. Des maires élus sous la bannière de Yewwi, Guem Sa Bop, Wallu… ont tourné casaque au lendemain de leur installation pour rejoindre Benno. Que ce soit au sein de la majorité ou de l’opposition, les investitures provoquent partout des mécontentements souvent suivis de démissions.
Les motifs évoqués ne varient pas : une absence de concertations et des décisions isolées. Les mécontents se présentent comme des responsables (adultes, jeunes et femmes) qui ont toujours mouillé le maillot dans des conditions extrêmement difficiles mais laissés en rade lors des investitures. On ne sait pas si ceux qui migrent de parti en parti sont à la recherche de strapontins ou pas, mais toujours est –il qu’au Sénégal, les convictions politiques des politiciens tiennent à un fil très mince. C’est rare de voir dans ce pays, un politicien quitter un camp pour un autre au nom de l’intérêt général.
En cherchant une solution à ces maux qui dévalorisent la politique et gangrènent la vie publique, on ne peut ne pas penser à un code ou une charte pour la moralisation du champ politique. Il faut que la politique cesse d’être un métier. Il faaut également édicter des règles qui empêchent à un investi de quitter sa formation dès l’instant que le choix est porté sur lui pour une élection déterminée ou un mandat ? Empêcher a un politicien qui n’a pas fait un certain nombre d’année dans sa formation, de pouvoir transhumer freinerait aussi, les revirements et ralliements.
Dans la sphère publique, le Président de la République, les ministres et autres directeurs généraux pourraient être empêcher par une loi, de nommer parmi leurs collaborateurs, des parents biologiques. En effet, pour une bonne moralisation de la vie politique et publique, le pays a besoin de réformes successives de nature à prendre en compte le souhait des citoyens d’être représentés par des hommes et des femmes de conviction.
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