Guerre en Ukraine

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Alors que la France a déjà accueilli environ 7 000 personnes fuyant le conflit en Ukraine, le gouvernement se prépare à de nouvelles «vagues» et anticipe «pour être prêt le cas échéant à accueillir 50 000, peut-être 100 000 réfugiés».

Le gouvernement français anticipe l’arrivée massive en France dans les prochaines semaines de 50 000 à 100 000 personnes fuyant le conflit en Ukraine, un scénario qui nécessite de redimensionner le dispositif d’accueil prévu. Sur les plus de 2,1 millions de déplacés en raison de l’offensive russe en Ukraine débutée le 24 février, la France a reçu plus de 7 000 personnes, selon les données du ministère de l’Intérieur.

Nous devons anticiper pour être prêts le cas échéant à accueillir 50 000, peut-être 100 000 réfugiés «Nous essayons de nous tenir prêts pour des volumes qui seront vraisemblablement beaucoup plus significatifs dans les jours ou semaines à venir», a déclaré ce jour le préfet Joseph Zimet, qui pilote la cellule interministérielle de crise (CIC) sur le sujet, lors d’une conférence de presse au ministère de l’Intérieur.

«Nous devons anticiper pour être prêts le cas échéant à accueillir 50 000, peut-être 100 000 réfugiés», a-t-il estimé à l’issue de la première réunion de la CIC. «Il faut se préparer, planifier, organiser, réguler le système et d’ores et déjà identifier les capacités d’hébergement», a expliqué l’ancien conseiller en communication d’Emmanuel Macron à l’Élysée.

Après une «première vague» de personnes fuyant l’Ukraine qui «rejoignaient des gens en Europe», Joseph Zimet a déclaré anticiper «une deuxième et une troisième vagues de gens qui seront des réfugiés plus démunis» et qui pourront moins se reposer sur l’hébergement chez leurs proches. «Il y aura de nouvelles approches à développer, un énorme travail de planification à engager», a-t-il analysé.

La ministre déléguée à la Citoyenneté Marlène Schiappa a déclaré quelques heures auprès de quelques journalistes que, à ce stade, «on peut faire face» et qu’«il n’y a pas de pénurie de logements». Selon les remontées de la police aux frontières, 7 251 personnes dont 6 967 Ukrainiens étaient sur le sol français ou y avaient transité dans la matinée du 10 mars et 3 054 d’entre elles bénéficiaient d’une prise en charge.

La France, d’un «pays de transit» à un «pays de fixation» pour les Ukrainiens ? Mais que se passera-t-il si ces chiffres décuplent, si les hypothèses du gouvernement se concrétisent, alors que les dispositifs d’hébergement d’urgence sont saturés ? Lire aussi Réfugiés ukrainiens en Pologne le 5 mars (image d’illustration).

Darmanin fustige le «manque d’humanité» du Royaume-Uni sur l’accueil des réfugiés ukrainiens «Dans la vague migratoire qui arrive vers nous, il faut arriver à distinguer les personnes qui ont vocation à rester et ceux qui ne font que passer, notamment pour rejoindre des communautés plus substantielles dans le sud de l’Europe», a repris Joseph Zimet.

L’Italie, par exemple, accueillait une communauté d’environ 225 000 Ukrainiens avant la guerre, et ils étaient près de 100 000 en Espagne, selon les données Eurostat. La France, elle, recense quelque 18 000 titres de séjour délivrés à des Ukrainiens. «Nous étions jusqu’à présent un pays de transit. Nous allons devenir plutôt un pays de fixation», résume le préfet Zimet.

Pour l’instant, il ne s’agit que de projections et d’«hypothèses», mais déjà «on constate énormément de flux» entre les pays où les Ukrainiens se sont massivement réfugiés – notamment plus d’un million en Pologne – via l’appareil diplomatique français, explique le coordinateur de la CIC. «On a eu des alertes par exemple sur des départs d’Allemagne, de Pologne [vers la France]», explique-t-il, avant de préciser que «tout ça est déchiffré par le ministère des Affaires étrangères» et que «la commande passée à la CIC est de produire des modèles pour la semaine prochaine».

«Si Odessa tombe […] ça va être encore une nouvelle vague dont une partie va arriver chez nous», estime-t-il encore. Ces flux dépendront donc surtout de l’évolution du conflit. Les personnes souhaitent surtout repartir au plus vite Les personnes qui ont pris la route de l’exode «sont pour beaucoup des femmes et des enfants qui sont dans l’attente de ce que vont devenir les pères, les frères, les maris qui se battent courageusement», a nuancé le patron de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII), lors de la conférence de presse. «Elles n’ont pas forcément envie, toutes, de s’éloigner très loin [des pays limitrophes]. Les personnes souhaitent surtout repartir au plus vite», a-t-il expliqué.

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