3ème mandat-liste parallèle
Avec la dernière sortie du ministre d’État Directeur de Cabinet du Président de la République, qui a explicitement théorisé la potentielle participation de Macky Sall à la Présidentielle de 2024, il est maintenant clair que votre parti laisse tomber le masque…
La posture du Président Macky Sall reste inchangée. Ce sont les uns et les autres qui, à force de bavardages intempestifs, font œuvre de girouette. Et, reconnaissons-le, ça fait gravement désordre et nous cause des torts énormes.
Vous voulez dire que le Président Macky Sall n’est pas le commanditaire des déclarations de celui qui est réputé être son premier collaborateur ?
Non seulement ces déclarations n’ont aucun lien avec le Président de la République, mais elles l’ont surpris et outré.
Les Sénégalais et les observateurs étrangers qui prêtent attention à ce qui se passe dans le pays auront quand même du mal à vous croire…
Je suis catégorique. C’est après coup que le Président de la République a pris connaissance des déclarations de Mahmout Saleh. Et c’est moi-même qui l’ai informé. C’est incompréhensible, inopportun et absolument maladroit. Le Directeur de Cabinet du Président de la République a commis une très grosse maladresse. Une faute à la limite, car lorsqu’on est à certain niveau de responsabilité, mieux dans la proximité directe du Chef de l’État, on doit se garder de parler à tort et à travers pour simplement exprimer ses souhaits et désirs, pour ne pas dire ses rêves.
Honnêtement, à un moment, je me suis posé la question qui suit : au regard de tout ce que nous nous sommes dit dans diverses instances, pourquoi le Directeur de Cabinet du Président de la République a pu dire une telle énormité Et je me suis interrogé : est-ce que réellement Mahmout Saleh a dit ce que l’on lui prête.
C’est tout de même énorme ce que vous dites…
Mes propos ne le sont pas plus que ceux de Mahmout Saleh.
Mieux, je vais vous dire ce qui suit : le Président Macky Sall n’a jamais parlé avec qui que ce soit d’élection présidentielle en 2024 ou de candidature à ce scrutin. À personne, et je le dis de manière catégorique. Tous ceux qui se prononcent sur ce sujet, qu’ils soient politiques ou visiteurs du dimanche ou se réclamant de la proximité du Président de la République, en faisant croire avoir échangé avec ce dernier, sont des bonimenteurs ou trafiquants d’influence.
Avant Mahmout Saleh, c’est le ministre Chef de Cabinet du Président de la République qui s’est signalé de manière incompréhensible en initiant une liste parallèle à Bennoo Bokk Yakaar aux prochaines élections locales, violant ainsi une directive de Macky Sall. Et il ne manque pas de voix pour dire que c’est ce dernier qui a béni l’initiative de Mame Mbaye Niang. Est-ce vrai ?
C’est un gros mensonge ! Au contraire, le Président a interdit à Mame Mbaye Niang et de la manière la plus ferme de mêler à son initiative un quelconque responsable de l’Alliance pour la République et des partis de la majorité présidentielle.
Il est important que les camarades et les alliés sachent que c’est du sable qu’on leur vend. Le Président Macky Sall n’a jamais béni la liste parallèle de Mame Mbaye Niang. Qu’ils n’acceptent pas d’être floués par des arguments du genre : «Le Président a béni ma liste». C’est faux ! Macky Sall n’a absolument rien à voir avec cette fanfaronnade de «Horizon 2035» qui consisterait, selon son initiateur, à vouloir rallier des bases de TAXAWU SENEGAL, de l’opposition et quelques mécontents de la majorité. C’est une opération que j’assimile à des chimères et qui renvoie à ce que Napoléon disait : «L’ambition dont on n’a pas les moyens, est pire qu’un crime». De quelle base communale dakaroise peut se prévaloir Mame Mbaye Niang ? Où est-ce qu’il habite dans Dakar ? Cette comédie a assez duré.
Maintenant, je demeure convaincu par ce que Macky Sall nous a dit, nous autres membres de la direction de son parti : ceux qui participeront à semer la zizanie lors de ces élections locales le paieront cash. Mame Mbaye Niang ou un autre n’échapperont pas à cette sentence, je vous l’assure. Tous ces pseudos responsables qui défient le Président et tentent de mettre à mal son autorité seront sanctionnés sans ménagement au lendemain des élections locales si leurs initiatives participent à nos éventuels échecs.
Il est important que les militants sachent ce qui suit : le Président Macky Sall ne parraine qu’une seule et unique liste, c’est celle de Benno Bokk Yakaar. Toute autre liste ne l’engage pas. Que ceux qui disent avoir sa caution pour faire autre chose n’abusent guère la confiance des militants. Quelle que soit leur proximité supposée avec le Président, ils racontent des histoires pour ne pas dire des mensonges. Macky Sall, c’est la liste Bennoo Bokk Yakaar qui l’engage.
En résumé, je vous dis ce qui suit en ce qui concerne la Présidentielle de 2024 et les Locales de 2022 : Macky Sall n’est mêlé ni de près ni de loin aux bavardages et vagabondages de Mahmout Saleh et Mame Mbaye Niang.
Vous ne croyez pas que tout ça fait désordre et donne l’impression que le Président de la République ne maîtrise pas son entourage ?
Je le disais récemment sur un plateau de télévision : si Macky Sall devait sévir face à tous les actes quotidiens d’indiscipline et de déloyauté connus et méconnus qu’il subit, les Sénégalais en viendraient à s’interroger, sinon croire que c’est un despote. Oui, l’indiscipline et la déloyauté sont deux grosses plaies qui ont très souvent plombé notre marche.
Il se dit que toutes vos prises de position jugées courageuses sont inspirées par Macky Sall. N’avez-vous pas peur de tous ces ennemis que vous accumulez ? Avant Mahmout Saleh et Mame Mbaye Niang, dernièrement vous vous en êtes pris au ministre des Affaires étrangères, Aïssata Tall Sall, dans le scandale des passeports diplomatiques… (ndlr : il nous coupe).
Il est totalement faux de dire que je m’en suis pris à Aïssata Tall Sall qui est une dame respectable qui m’est très chère et à laquelle me lie énormément de bienfaits depuis plus de vingt ans. Par exemple, sa sœur cadette fut durant presque une décennie mon assistante et mon bras droit alors que j’étais Directeur général du groupe de presse Com7. Les liens qui unissent nos deux familles sont au-delà de la politique et de ses circonstances. Réécoutez ce que j’ai dit à Aïssatou Diop Fall lors de l’émission «Face2face». J’ai dit que le problème c’est au niveau du ministère des Affaires étrangères. C’est né avant ou après l’arrivée de Aïssata Tall Sall ? Je n’en sais rien ! Mais, une chose est sûre : s’il y a eu manquement grave, c’est au niveau de ce ministère. N’étant pas dans le secret de l’enquête, je ne peux savoir qui exactement a fait quoi et quand dans ce ministère. Il y a une différence entre indexer un ministère et accuser le Ministre. Est-ce que tout ce qui se fait au Soleil est su par le Directeur général ? Non ! Mais, je suis le responsable moral.
Moi, ce qui m’importe c’est Macky Sall. Et lorsque les circonstances l’exigent, je mets tout en œuvre pour sa défense, sans me poser une seule seconde la question de savoir quelles seront les conséquences de cette posture sur ma propre personne.
Revenons aux conséquences de ces prises de position que vous évoquez…
Écoutez, je ne suis pas une sorte de sicaire que Macky Sall utilise contre les uns et les autres. Seulement, à la différence de ces derniers, je suis une sorte de radio calée et verrouillée sur une seule et unique fréquence : Macky Sall. Je n’écoute pas les autres programmes. Lorsque le Président décide d’une conduite à tenir, on en discute, parce que c’est un grand démocrate. Et régulièrement, je peux lui faire part de mes critiques et réserves dont il tient souvent compte. Après, à l’heure de la mise en œuvre, je fonce. Jamais, pas une seule fois, il ne m’a dit : «Tu m’as décu.» C’est ça ma récompense, ce qui me motive, à savoir servir fidèlement et loyalement un grand-frère que je porte dans mon cœur. N’en déplaise aux calculateurs et porteurs d’agendas cachés. Maintenant, si ceux-là sont assez puissants pour favoriser ma perte, je leur dis «alea jacta est». Mon sort ne dépend pas de Macky Sall, mais de Dieu. Mahmout Saleh, Mame Mbaye Niang et consort m’ont trouvé aux cotés de Macky Sall lorsqu’ils ont adhéré à son combat et son projet pour le Sénégal. Si demain, ils partent, ils me laisseront avec Macky Sall.
Pour finir, où en êtes-vous avec la fronde des jeunes de l’Apr de votre commune de Dakar-Plateau qui vous ont accusé de les avoir abandonnés ?
Ils m’ont accusé de les avoir trahis. D’une part, j’ai jugé le qualificatif exagéré et diffamant, et ça m’a énervé au regard de tout ce que j’ai fait dans cette coordination. D’autre part, après réflexion, j’ai jugé qu’ils avaient des circonstances atténuantes. Je m’explique. Lorsque je suis venu à la base, en 2014, à la demande du Président, nous avons entrepris et concrétisé énormément de choses. Seulement, il y a eu un malentendu : quand j’ai décidé, fin 2017, de me retirer, ils ne l’ont jamais compris et accepté. Et depuis lors, les acquis engrangés en trois années se sont effrités. Ils se sont sentis abandonnés et trahis. Seulement, ils avaient oublié ce que je leur avais dit : je suis venu pour fédérer et m’en aller, car la politique à la base, ce n’est pas ma tasse de thé.
Maintenant, après leur rébellion, nous avons repris langue depuis quelques jours, surtout grâce à une identité remarquable comme Fallou Dione qui est un véritable soldat du Président, appuyé par Ndèye Thiam Samb, René Pierre Yéhoum, Alioune Samb dit Père Alé etc. Depuis, nous discutons pour arrondir les angles. Ce sont mes sœurs et frères qui ont énormément donné pour le Président Macky Sall. Nous avons débuté des discussions qui peuvent aboutir à des solutions. Ce qui entre en droite ligne des principes de mon agenda : toujours être une solution pour Macky Sall et jamais un problème. Pour qui connaît Mame Mbaye Niang, il ne va certainement pas tarder d’apporter la réplique à Yakham qui tire dans tous le sens.
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