Sur les traces de Mohamed Béavogui
La Guinée a un nouveau Premier ministre. Son nom : Mohamed Béavogui, un haut fonctionnaire international qui va diriger le gouvernement de transition.
C’est un diplomate chevronné et un expert en développement, apparemment sans appartenance politique en Guinée que le chef de la junte Mamady Doumbouya a choisi pour diriger la transition.
Mohamed Béavogui avait été sous-secrétaire général des Nations-unies et directeur général de l’Agence africaine de renforcement des capacités (ARC) à Prétoria en Afrique du sud, institution en charge de la mutuelle panafricaine de gestion des risques et catastrophes.
“Je le connais, c’est un homme compétent et sincère. Il l’a prouvé à l’international et il appuie aussi déjà ici en Guinée des acteurs politique et de la société civile sur la gouvernance notamment économique”, a estimé l’opposant Rafiou Sow.
Le nouveau Premier ministre est âgé de 68 ans et diplômé en construction mécanique et engins de mines de l’Université polytechnique de Saint Petersburg en Russie et de la prestigieuse Kennedy school of governement de l’Université Harvard aux Etats-Unis.
En tant que fils d’un diplomate guinéen basé à Bonn, alors capitale de la capitale de la République fédérale d’Allemagne, Mohamed Béavogui y avait passé une partie de son enfance et de sa scolarité.
Après un bref passage à la fonction publique guinéenne, il entame sa carrière internationale en 1982 au Nigeria où il remporte un concours au compte du Centre africain régional de design et d’ingénieur.
Quelques années plus tard, Mohamed Béavogui est recruté par la FAO puis le FIDA, le Fonds international de développement de l’agriculture avant de rejoindre l’Agence africaine de renforcement des capacités (ARC) où il a pris sa retraite en 2020.
Pas véritablement de repos pour le nouveau retraité puisqu’il a été élu président du conseil d’administration de la banque UBA (United Bank for Africa) en Guinée en janvier de cette année.
Nomination bien accueillie
Sa nomination au poste de Premier ministre est bien accueillie dans les rues de Conakry. Sékou Djouméssy, un habitant, demande aux populations d’aider le nouveau Premier ministre dans sa mission.
Selon lui “ce n’est pas le responsable ou le chef qui va tout faire. Nous devons accompagner nos responsables dans leur mission. C’est un Premier ministre de transition, il n’est pas là pour régler tous les problèmes de la Guinée. Le peu qu’il fera, il faudrait qu’il soit soutenu et accompagné par nous les Guinéens.”
Facinet Camara attend pour sa part du nouveau Premier ministre qu’il mette de l’ordre dans l’appareil judiciaire.
“Il y a beaucoup de priorité. Priorité des priorités : il faut que la justice s’établisse en Guinée. Sans la justice on ne pourra pas parler de développement et on ne pourra pas parler aussi des autres secteurs. C’est impossible. Donc la justice d’abord. Les Guinéens doivent être traités de façon égale” précise t-il.
Les acteurs de la classe politique saluent également la nomination de Mohamed Béavogui. C’est le cas de Faya Milimono président du Bloc libéral qui met en avant, l’expérience du nouveau Premier ministre.
“Il est quelqu’un qui a longtemps servi dans le milieu international donc sur la connaissance des enjeux, au niveau international, il est bien placé. Cela lui a permis d’avoir un carnet d’adresses avec des leaders du monde surtout au niveau africain, européen et même américain”, estime Faya Milimono.
Mohamed Béavogui devrait proposer dans les jours à venir, les membres de son équipe gouvernementale. Une équipe qui va diriger l’action gouvernementale pendant la transition.
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