Emmanuel Macron

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Depuis l’annonce de la fin de l’opération Barkhane, les relations franco-maliennes semblent dans la tourmente. Le 25 septembre dernier, le Premier ministre malien, Choguel Maïga, avait ainsi accusé Paris d’avoir abandonné son pays en plein vol.

Dans une interview accordée à la radio France Inter, le président français Emmanuel Macron  est revenu sur les relations tumultueuses que son pays entretient actuellement avec le Mali. Dans ses propos, il a tenu à clarifier le contexte de la réorganisation de l’intervention française dans le pays ouest-africain.

« Ce que nous avons décidé […] il y a maintenant 18 mois, j’ai dit aux Etats de la région en particulier au Mali que notre présence militaire doit évoluer parce qu’on ne peut pas demander à nos soldats de remplacer ce qui est le travail de vos Etats, et en particulier de votre Etat. Et donc ce qu’on a entamé après avoir accru la pression militaire […] c’est un travail qui consiste à dire qu’il faut que l’Etat revienne avec sa justice, son éducation, sa police, partout en particulier au Mali, mais aussi au Burkina Faso », a déclaré le dirigeant. Et d’ajouter : « il faut que derrière, les projets se développent sinon dès qu’on libère un territoire, les terroristes le reprennent puisqu’il n’y a pas de perspectives ».

Ces déclarations interviennent un peu plus d’une semaine après celles du Premier ministre malien, Choguel Maïga. Devant l’ONU, celui-ci avait fustigé la fin de l’opération Barkhane, accusant la France d’avoir abandonné son pays « en plein vol ».  Pour Emmanuel Macron, il s’agit plutôt de se concentrer sur la « stricte lutte contre les groupes terroristes ».

Alors que l’Hexagone fait face depuis plusieurs années à des critiques concernant sa présence militaire dans le pays, le chef d’Etat a rappelé les conditions dans lesquelles cette intervention avait été décidée par son prédécesseur François Hollande.

« Le président Hollande est intervenu à la demande du gouvernement et du peuple malien, à la demande de tous les Etats de la CEDEAO, et nous ne nous y maintenons que dans ce cadre », a indiqué M. Macron, ajoutant : « sans la France au Sahel, il n’y aurait plus de gouvernement au Mali […] Si le président Hollande n’avait pas décidé en janvier 2013 d’intervenir avec l’opération Serval à ce moment-là puis l’opération Barkhane, les terroristes auraient pris le contrôle d’abord de Bamako puis de tout le pays ».

Alors que plusieurs rumeurs persistantes attribuent à l’Etat malien des intentions de conclure un contrat avec le groupe russe Wagner, cette déclaration sonne comme une piqûre de rappel sur l’importance de l’intervention française au Sahel. Plus de 5000 soldats français de l’opération Barkhane sont en effet engagés dans la région, même si cet effectif devrait passer à 2500 ou 3000 d’ici 2023.

Outre la France, plusieurs pays et institutions ont porté leurs réserves sur une éventuelle arrivée de Wagner, suspecté par les Occidentaux d’appartenir à Evgueni Prigojine, un homme d’affaires proche du Kremlin. L’Union européenne qui assure la formation de soldats maliens a prévenu qu’une implication de cette société pourrait affecter « sérieusement » ses relations avec Bamako.

De leur côté, les autorités maliennes refusent de subir toute pression de la communauté internationale, même si elles nient être en négociations avec le groupe de mercenaires. « La nouvelle situation née de la fin de Barkhane, plaçant le Mali devant le fait accompli […] nous conduit à explorer les voies et moyens pour mieux assurer la sécurité de manière autonome avec d’autres partenaires », avait d’ailleurs martelé le M. Maïga à la tribune de l’ONU.

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