Un conseil supérieur de la magistrature calé
La session du conseil supérieur tant attendue par les magistrats est calée pour le début de ce mois d’octobre. Entre remplacements de magistrats décédés, affectés ou qui étaient détachés, un grand chamboulement se prépare.
En tant que président du Conseil supérieur de la magistrature qui va se réunir en début octobre, le Chef de l’Etat, Macky Sall a la main sur la nomination du futur doyen des juges, des autres magistrats décédés, affectés ou qui étaient en détachement. Le ministre de la justice qui a le pouvoir de proposition, peut peser sur la balance. Mais ce qui est sûr, c’est que ce conseil va consacrer le chamboulement de la corporation qui attend depuis plus de deux ans, la tenue de cette session. Pour rappel, avant Samba Sall, Elhadji Amadou Diouf qui fut président de chambre et juge à la chambre d’accusation de la Cour d’appel de Dakar est décédé des suites d’une courte maladie. En plus d’être son promotionnaire, il habite la même ville de Sokone et repose dans le même cimetière que le défunt Dji. Le magistrat Ndiamé Gaye, décédé, était juge à la Cour d’appel de Thiès. Il ya aussi Koliba Dansokho. Ce magistrat qui fut de toutes les campagnes de lutte pour une justice indépendante, servait au moment de son retour à Dieu, à la Cour d’appel de Ziguinchor en tant que président de Chambre. En effet, la non-tenue du Conseil supérieur de la magistrature cause en même temps un préjudice à des milliers de détenus. Entre les Tribunaux de grande instance de Dakar, Kaolack, les Cours d’Appel de Thies, Ziguinchor et la Cour suprême du Sénégal, des dossiers dorment dans les tiroirs à cause du non remplacement des magistrats qui les avaient en charge.
Préjudices
A cause de la non tenue du CSM, certaines personnes en conflit avec la loi, souffrent au plus profond de leur être à cause tout simple d’un dysfonctionnement de l’administration de la justice. En effet, depuis le mois de mai de l’année 2020, la réunion du Conseil supérieur de la magistrature ne s’est pas tenue avec des conséquences très préjudiciables, non seulement à la carrière des fonctionnaires de la justice mais, et c’est beaucoup plus grave, à la liberté d’aller et de venir de certaines personnes en prison. Il n’est pas difficile de comprendre que si les acteurs du système judiciaire ne sont pas convenablement répartis entre les différents services du système, les victimes premières sont ceux qui sont dans les prisons et cela a un impact très négatif sur la situation des droits de l’homme dans notre pays. A propos de postes à pouvoir, on peut citer celui du premier Président de la Cour d’Appel de Ziguinchor parti à la retraite ; de celui du procureur Général près la Cour d’Appel de Thiès décédé; du premier Avocat Général près la Cour Suprême, à la retraite ; du juge du premier Cabinet d’Instruction du Tribunal de Grande Instance de Kaokack, Ibrahima Kékouta Seck, qui a quitté cette juridiction depuis 6 mois pour la Cour des comptes.
Tous ses postes cités sont inoccupés malgré leur position stratégique dans l’organisation judiciaire. Pourtant ce n’est pas des candidats qui manquent quand on sait que beaucoup de magistrats dorment chez eux depuis des mois parce que revenant de détachement ou de disponibilité. Le conseil supérieur de la magistrature est présidé par le Président de la République, le ministre de la Justice étant le vice-président. Dans les rangs, des magistrats, une source nous apprend que ceux qui convoitent le poste laissé vacant par le juge Sall ne veulent pas croire un seul instant que ça les exposera à des représailles mystiques. En of, des magistrats pensent que de telles considérations sont même ahurissantes pour être prises en compte par les prétendants au poste de Dji. En d’autres termes, le magistrat qui aura la chance d’être nommé au poste de doyen des juges, ne déclinera pas.
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