De Senghor à Macky
Du premier Président de la République du Sénégal, Léopold Sédar Senghor en passant par Abdou Diouf, Abdoulaye Wade jusqu’à Macky Sall, 1000 promesses ont été faites au peuple. Mais à l’évaluation, on se rend compte qu’entre 1960 et aujourd’hui, les promesses qui sont tenues par les différents Chefs d’Etats Sénégalais ne sont qu’un ilot dans un océan de promesses faites aux populations.
Au Sénégal où les Présidents sont élus au suffrage universel, les promesses électorales influent sur le choix des électeurs. Mais si des milliers de promesses sont souvent faites aux populations, peu sont celles qui se réalisent. De Senghor en passant par Diouf, Wade jusqu’au Président Sall, tous ont eu à faire des promesses dont certaines sont restées sans suite.
Premier Président de la République du Sénégal, Léopold Sédar .Senghor est un académicien français élu en 1984. Il fut un homme d’État et de lettres doublé d’un politicien et d’un intellectuel. Il a passé vingt ans à la tête de la nation Sénégalaise. Après la première crise politico- institutionnelle qui a entraîné le renversement du gouvernement de Mamadou Dia et son emprisonnement en 1962, Senghor qui a toujours revendiqué la liberté des peuples colonisés et une gestion démocratique avec la participation de tous à la gestion des affaires du pays, se tailla à sa mesure, le 9 mai 1963, une nouvelle Constitution qui fait de lui le Chef de l’État et du gouvernement. Le premier Président du Sénégal qui prônait le parlementarisme, devient avec cette Constitution, le principal instigateur du présidentialisme. Pour rappel, la crise de 1962 est née d’une différence de point de vue entre Mamadou Dia et Senghor dans la façon de gérer le pays. Ce dernier qui a voulu concentrer tous les pouvoirs entre ses mains, après avoir éliminé son premier collaborateur, Dia Mamadou disait « chez les peuples d’Afrique à réaction spontanée et volcanique, il faut un exécutif fort pour maintenir l’autorité de l’Etat ». Sur le plan économique, le Président Senghor a promu tant de bien être à ses compatriotes mais force est de reconnaître qu’ en dépit de beaucoup d’effort, l’économie ne lui a pas réussi. Les nombreux gestes des bailleurs n’ont pas permis de booster l’économie du pays. La preuve en dressant lors du 6ème congrés de l’Union progressiste Sénégalais ( Ups) le bilan de l’économie à la veille des élections présidentielles et législtaives, il s’est rendu compte que ses promesses sur le plan économiques n’ont pas pris. Mieux, cet échec inpacta sur le système éducatif avec la fameuse grève de 1968. A la place d’une baisse des prix des denrées promise par le Président Senghor, on assista à une hausse des prix du riz avec la guerre du Vietnam qui a dévoyé toutes les prévisions du Plan quadriennal 1965 –1969. Le lait et le sucre connaîtront une hausse qui se poursuit jusqu’à nos jours En effet, pour calmer les esprits des populations mécontentes de n’avoir pas vu les promesses se réaliser, Senghor fera appel à la détérioration de termes de l’échanges et expliquera que les dons et prêts en provenance de l’extérieur ont connu une nette baisse, rien que pour se justifier. C’est encore le Président Senghor qui promettait l’indépendance économique aux Sénégalais qui est l’artisan de la politique de la dépendance extérieure du pays à l’ensemble de l’économie. Pour la production industrielle et agricole qu’il a fait croire comme priorité aux populations au détriment des autres, elles ont vu ce que ça a donné. Non seulement, les usines ne sont pas sorties de terres comme chez les dragons asiatiques pourtant moins bien partis que le Sénégalais mais l’agriculture ne s’est pas diversifiée sous Senghor se bornant à l’arachide. Si le pays a connu un retard dans le domaine des infrastructures pour écouler la production agricole, l’habitat etc, c’est parce qu’ils ne constituaient pas une priorité aux yeux de Senghor. Sur le plan de la démocratique pour laquelle il s’est engagé à se battre pour son pays et pour l’Afrique, Senghor n’ était pas aussi démocrate qu’il le théorisait. Le premier Président du Sénégal n’a pas été tolérant avec Mamadou Dia encore moins Cheikh Anta Diop. C’est sous son règne que plus de 900 étudiants et syndicalistes ont arrêtés et mis en prison sans parler des chefs religieux comme, Cheikh Ahmeth Tidiane Sy qu’il a fait arrêter. A son départ du pouvoir, le Sénégal hérité par Abdou Diouf était dans un état peu enviable.
Le deuxième Président du Sénégal qui s’est engagé dès la réception du pouvoir qui lui a été transmise par Senghor à redresser le pays n’a pu respecter cette promesse. Est-ce que l’abime était trop profond pour que Diouf puisse redresser le pays ? En tout cas, à la place d’un économie performante promise par Abdou Diouf à son élection en 1983, l’économie du Sénégal a été pillée en toute impunité pendant son règne
L’ancien président Abdou Diouf a dirigé le pays en le laissant entre les mains de notables de son parti le Ps mais aussi en emprisonnant ses opposants politiques. Si Senghor n’avait pas une groupe particulier à servir, c’est sous Abdou Diouf que le Sénégal connaîtra un vrai népotisme avec le placement de ses hommes de confiance au niveau des administrations stratégiques et les société de souveraineté. La conséquence, tous les piliers de l’économie ont été pillés avec Diouf. Des banques comme la Bnds ont été vidées , les chemins de fer du Sénégal mis à terres sans parler des Ics etc. Au lieu de redresser le pays tel qu’il a l’avait promu, Diouf fait tomber beaucoup de sociètés en faillite entraînant du coup le chômages de milliers de pères de famille comme c’est le cas avec la Sias. C’est encore sous le magistère de l’ancien président Abdou Diouf qui promettait une gestion vertueuse et démocratique de la chose publique que les scandales peu dénombrés sous Senghor ont connu un boom et commencé à être impunis. L’affaire des licences de pêche est fraiche dans les mémoires. La faillite de la Seib fait parti du bilan de Diouf au pouvoir.
Quant à Me Abdoulaye Wade qui a été élu sur la base d’un engagement pour mettre le pays dans la voie du progrès économique et social, son régime a mis à genoux le système éducatif sénégalais. Après avoir fait moult promesses au peuple, Me Wade s’est excellé dans la production de milliardaires qui n’ont pas autant travailler pour le compte des populations. A la place du travail promus aux jeunes, Me Abdoulaye Wade a mis en place Le Fonds national de promotion des jeunes (Fnpj) qui a été transformé en fonds du Parti démocratique sénégalais (Pds) à distribuer aux militants à la du peuple et des ayants droits. La promesse de Wade consistant à créer 100 000 emplois au profit des jeunes s’est avérée une utopie qui ne s’est jamais réalisée jusqu’à sa chute. Le plan Reva, le projet «Yakalma», les 600000 tonnes de riz que Wade disait obtenir des Indiens,la Nouvelle ville etc. Après tout un tintamare fait le millénium account challenge, l’Etat a perdu 600 milliards qu’il pouvait utilisés à des fins plus utiles. C’est aussi sur le chemin du palais que Me Wade avait promis de régler le conflit Casamançais en 100 jours. Avec Macky Sall qui avait promu de réduire le gouvernement à 25 ministres mais qui s’est retrouvé avec deux fois plus sans compter des a agences ressuscitées, des institutions créees, les régions attendent toujours les milliards qui leur ont été promis pour leur développement lors des conseils des ministres décentralisés. Si pour cette promesses, des débuts de réalisations sont notées dans des villes comme Saint louis, Linguère, Nioro, d’autres comme Fatick, Kaolack, Ziguinchor, Louga, Tamba, Kolda attendent toujours. Le travail promis aux jeunes est encore à l’état de voeux pieux malgré les insistance du régime sur des chiffres qui ne reflètent pas la réalité. Macky Sall est tout de même le Président du Sénégal qui a le plus recyclé d’anciens dinosaures du Ps et du Pds partis à la retraites. Le Plan Sénégal émergent (Pse) reste à traduire en acte. A deux ans de la fin de son mandat , Macky Sall est à son 3 ème Premier ministre (Abdoul Mbaye, Aminata Touré, Mouhamed Dionne a en face de lui beaucoup de préoccupations populaires à satisfaire. Même s’il faut reconnaître à Macky des réalisations, force est de constater que les slogans « la gouvernance sobre et vertueuse » et « la patrie avant le parti » qui lui sont collés restent à être plus actuels. Tout cela, c’est pour dire que les promesses n’engagent que ceux qui les croient.
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