PSG
L’euphorie est total côté parisien depuis l’officialisation de l’arrivée de Lionel Messi. Mais la venue de l’Argentin pose d’ores et déjà de nombreuses questions sur la gestion sportive de cette accumulation de stars offensives.
Où jouera-t-il ?
C’est la première question majeure. Une fois que l’Argentin sera prêt, après une courte, mais intense préparation physique, il faudra l’intégrer au onze de départ. Un onze de départ loin d’être encore établi en ce début de saison, puisque Mauricio Pochettino a tenté une sorte de 4-4-2 à Troyes le week-end dernier, avec Wijnaldum côté droit. Depuis le début de sa carrière, la position de Messi a légèrement évolué, mais il aime toujours commencer ses actions côté droit pour mieux repiquer dans l’axe. Le positionner à droite dans un 4-3-3 apparaît comme le plus naturel, ou lui offrir le poste de meneur de jeu dans un 4-2-3-1 avec Neymar à sa gauche et Di Maria à sa droite.
Comment va-t-il s’intégrer dans le vestiaire ?
Il l’a dit et répété durant sa conférence de presse, il dispose déjà de plusieurs amis au sein du vestiaire. À commencer par Neymar, avec lequel une solide relation s’est établie depuis leurs années communes au Barça. Mais aussi ses compatriotes Leandro Paredes et Angel Di Maria ou encore l’Italien Marco Verratti, qu’il estime beaucoup. Par contre, il faudra observer ce qu’il se passe avec les autres, et notamment Mauro Icardi, avec lequel les relations sont fraîches, ou encore Sergio Ramos, qui n’était pas tendre avec l’Argentin lors des Clasicos les plus bouillants. Si l’aura de Messi est immense et subjuguera de nombreux partenaires, elle aura aussi l’inconvénient de capter toute la lumière et de condamner certains à l’ombre.
Comment gérer les égos ?
C’est probablement la clé de voûte de la saison parisienne. Et il suffit de lire le commentaire légèrement acerbe de thomas Tuchel, viré le 23 décembre 2020 du PSG et fin connaisseur du vestiaire, pour comprendre ce qui attend Pochettino. « Je suis un peu triste que Messi ne termine pas sa carrière au Barça. Messi et Barcelone ne faisaient qu’un. Comme chaque entraîneur, le coach du PSG va avoir du travail. » Pas facile en effet de manager Messi, Mbappé et Neymar en même temps. Pour Pochettino, le salut viendra, ou non, de la volonté des trois hommes de jouer ensemble et de faire des efforts pour l’équipe. Individuellement, les trois ont, à des degrés différents, été habitués à être délestés des tâches défensives les plus ingrates, mais le PSG ne pourra pas défendre à 8.
Qui tirera les coups de pied arrêtés et les penaltys ? Qui acceptera d’être remplacé en cours de match ?
Dans la foulée de la question précédente, l’arrivée de Messi génère de potentielles sources de tension. Les coups de pied arrêtés seront une bonne photographie de la hiérarchie installée entre les trois hommes. Avant Messi, Neymar avait la charge des coups francs, mais ses nombreuses absences ont permis à Mbappé de tenter régulièrement sa chance dans l’exercice. Même chose avec les penalties. Comment instaurer une hiérarchie entre les trois joueurs ? Y aura-t-il un pacte conclu entre eux pour éviter les psychodrames type Neymar-Cavani ? De même, lorsque le trio sera aligné, Mauricio Pochettino aura-t-il le courage d’en remplacer un en cours de match ? Généralement, dès qu’un changement offensif se préparait, c’est Di Maria qui en faisait les frais, quand bien même il était le meilleur joueur sur la pelouse. Le premier remplacé acceptera-t-il son sort sans rechigner ? C’est forcément un problème à anticiper pour Mauricio Pochettino.
Quid de Di Maria et des autres ?
Si le PSG s’est offert un trio de folie pour son attaque, il faudra bien regarder l’état d’esprit des grands perdants. À commencer par potentiellement Angel Di Maria. Lui est ravi de retrouver son ami et compatriote dans son équipe, mais sera-t-il aligné à ses côtés, alors qu’ils évoluent plus ou moins dans la même zone ? Si Pochettino propose un 4-3-3, Di Maria pourrait être le sacrifié de l’histoire. Regrettable au regard de ses performances depuis son arrivée au PSG. De même, des joueurs comme Sarabia, Icardi, Draxler ou encore Kalimuendo peuvent déjà s’interroger sur leur temps de jeu.
Et qui défendra ?
Ah, les replis défensifs… Déjà pas du goût de Neymar et Mbappé, qui mettaient de la bonne volonté dans ce domaine lors des affiches décisives de Ligue des Champions, beaucoup moins, voire pas du tout, en Ligue 1. Lionel Messi est loin d’être une référence dans l’implication défensive, puisqu’il peut totalement se désintéresser du ballon et de la récupération même lorsqu’un adversaire est à sa portée. L’identité du dernier vainqueur de la Ligue des Champions l’a démontré, c’est la meilleure équipe qui l’emporte, pas le meilleur effectif. A Mauricio Pochettino de trouver le bon dosage.
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