Dr Cheikh Tidiane Sow sur les élections municipales et départementales de janvier 2022
Selon le docteur Cheikh Tidiane Sow, coach en communication politique, le président Macky Sall serait en avance sur l’opposition par rapport aux prochaines élections municipales et départementales. Il est également revenu sur les violences dans la scène politique avec la présence de nervis mais aussi sur le lexique assez particulier de la classe politique, ces temps-ci.
Le président Macky Sall serait en avance sur l’opposition par rapport aux prochaines élections municipales et départementales. La déclaration est du docteur Cheikh Tidiane Sow, coach en communication politique. Invité du jour de l’émission Objection de la radio Sud Fm, Dr Cheikh Tidiane Sow qui répondait à une interpellation sur les enjeux de ces prochaines élections qui doivent consacrer le renouvellement des mandats des élus locaux a laissé entendre, concernant les chances de l’actuel chef de l’Etat, qu’« Il a une grosse coalition, c’est lui qui choisit les dates et il a des éléments que nous n’avons pas, notamment des sondages ». Poursuivant son propos, il a cependant tenu à faire remarquer que cet avantage du président Macky Sall sur l’opposition n’est pas éternel puisque soumis au risque de perturbation par des événements qui se passent et qui peuvent changer la donne.
Citant ainsi la dernière modification du Code pénal et du Code de procédure pénale dans le cadre de la Loi sur le terrorisme, le spécialiste en communication politique souligne que si l’opposition parvient à se regrouper, elle pourrait poser des difficultés au camp du pouvoir. Et le cas échéant, c’est l’histoire des locales de 2009 avec le régime libéral du président Abdoulaye Wade qui risque tout simplement de se répéter. « Tout comme les locales de 2009 où le président Wade avait perdu les grandes villes (Dakar, Saint louis, Louga) ce scrutin est un signe avant-coureur pour le régime actuel », a-t-il d’emblée fait remarquer avant de poursuivre. «Si la majorité actuelle perd ces prochaines élections, ce sera pour elle le début de la fin comme ce fut le cas pour le régime Wade en 2009. Sans une victoire en 2022, le régime en place ne pourra pas gagner en 2024 et le président pourrait même être empêché d’être candidat comme certains lui prêtent l’ambition.» Poursuivant son analyse, Dr Cheikh Tidiane Sow fait remarquer par ailleurs que ces locales de 2022 présentent une logique un peu différente. Car selon lui, « si le régime gagne, ce n’est pas non plus un quitus pour le président Macky Sall d’être candidat pour un 3ème mandat en 2024. Mais si sa coalition perd, c’est sûr qu’il (président) et la majorité actuelle vont quitter le pouvoir en 2024. C’est un peu ça, les enjeux de ces prochaines élections pour l’actuel président de la République. Ces élections lui permettent de jauger comment sa majorité se comporte par rapport à l’échiquier national, qui est fort et/ou parce que s’il ne peut pas se présenter, il faudrait bien que sa majorité présente un candidat », a-t-il conclu sur ce point.
Auparavant, se prononçant sur les violences notées dans la sphère politique qui se sont accentuées ces derniers temps, du fait de la présence des gros bras ou «nervis » lors des dernières tournées économiques du chef de l’Etat, Dr Cheikh Tidiane Sow tout en déplorant d’emblée cette « culture de violence liée à l’intolérance d’une minorité » et qui indispose une grande majorité des Sénégalais précise que ce phénomène n’est pas une première au Sénégal. «La culture politique du Sénégal est violente. Très souvent, nos processus électoraux se terminent par mort d’homme. Déjà sous le régime socialiste, on avait des « tontons macoutes », le président Wade est venu avec ses « Calots bleus » qui le protégeaient quand il était dans l’opposition au point qu’il n’a jamais été arrêté dans la rue mais chez lui ou dans son bureau du fait du bouclier que lui assuraient ces gens-là. Sous Macky Sall, cette culture de violence s’est malheureusement poursuivie de manière injustifiée avec des proportions inquiétantes », a-t-il regretté. Car, selon lui, « on ne pas comprendre qu’un président de la République qui dispose de tout un arsenal sécuritaire composé des éléments de la police et de la Gendarmerie nationale puisse permettre la présence des marrons de feu aux côtés de ces forces républicaines pour assurer sa sécurité ».
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