Investi au Mali

Read Time:3 Minute, 46 Second

Nommé président par la Cour constitutionnelle après la démission de Bah N’Daw, le colonel Goïta a prêté serment lundi 7 juin. Promettant « d’imprimer une nouvelle dynamique » au Mali, il a annoncé une série de réformes qui guideront sa gouvernance au cours des prochains mois.

Le président malien Assimi Goïta va allouer la majeure partie des fonds de souveraineté du président au secteur social. C’est ce qu’il a annoncé le lundi 7 juin 2021, lors de sa cérémonie de prestation de serment à Bamako.

Le chef d’Etat a prêté serment devant la Cour constitutionnelle malienne et devant une assemblée de représentants de partis politiques et d’organisations internationales réunis au Centre international de conférence de Bamako.

« Je jure devant Dieu et le peuple malien de préserver le régime républicain, de respecter et de faire respecter la Constitution, la charte de Transition et la loi, de préserver les acquis démocratiques », a-t-il déclaré lors de sa prise de fonction, conformément à la Constitution nationale.

Suite à son installation officielle, le nouveau dirigeant a prononcé un discours-programme fort, détaillant les principaux axes de sa gouvernance. Celle-ci devrait être fortement marquée par l’accélération des investissements sociaux et des réformes nécessaires pour remettre le pays sur les rails. Ainsi, dans son discours d’investiture, le colonel Assimi Goïta a promis qu’il s’emploiera à « réduire le train de vie de l’Etat ».

« D’ores et déjà, j’ai décidé d’allouer les deux tiers des fonds de souveraineté du président (sic), soit 1,8 milliard [FCFA, Ndlr] annuel aux œuvres socio-sanitaires, notamment pour faciliter l’accès à l’eau potable et aux soins de santé primaires dans les zones difficiles d’accès », a-t-il déclaré sous l’ovation des personnalités présentes. Et d’ajouter : « face à ces impératifs, aucune couche ni aucun groupe ne sera écarté, car le Mali a besoin de chacun et de tous ».

En dehors de ces déclarations, le chef d’Etat a réaffirmé son engagement à « remettre le processus de la transition dans le sens souhaité par le peuple » et à organiser des élections « crédibles, justes transparentes aux échéances prévues ».

Rassurer la communauté internationale

Cette prestation de serment intervient quelques jours après que la Cour constitutionnelle a constaté la vacance du pouvoir malien et a annoncé la nomination d’Assimi Goïta en tant que chef de la Transition. Principal instigateur du coup d’Etat d’août 2020 qui a abouti à la chute de l’ancien président Ibrahim Boubacar Kéïta, il était en réalité considéré depuis plusieurs mois, comme le véritable homme fort du Mali, malgré le poste de vice-président qu’il occupait. Preuve de son rôle de métronome de la vie politique malienne, c’est lui qui a poussé vers la sortie les précédents dirigeants de la Transition, à savoir : l’ancien président Bah N’Daw et l’ancien Premier ministre Moctar Ouane.

Ainsi, la nouvelle cérémonie vient confirmer la mainmise du responsable militaire sur un pouvoir malien qu’il semble avoir toujours contrôlé depuis son premier coup d’Etat en 2020. En réponse au deuxième coup de force ayant abouti à la nomination du colonel Goïta en tant que président, la CEDEAO et l’Union africaine avaient décidé il y a quelques jours de suspendre le Mali de leurs instances.

De plus, les USA et la France ont annoncé qu’ils suspendraient également leurs opérations militaires conjointes avec le Mali, jusqu’à ce qu’un processus de transition dirigé par un gouvernement civil soit mis en place. Plus récemment, c’est la Banque mondiale qui a décidé de suspendre ses opérations financières avec Bamako, jusqu’à l’amélioration de la situation en cours.

Face à toutes ces condamnations et pressions, Assimi Goïta s’est voulu rassurant sur ses intentions de laisser le pouvoir à l’issue de la transition, et de mettre en place un gouvernement civil dans les prochains jours. « Je voudrais rassurer les diverses organisations, sous-régionales, régionales et la communauté internationale en général, que le Mali va honorer l’ensemble de ses engagements pour et dans l’intérêt suprême de la nation ».

Notons également que le dirigeant a promis qu’il mettrait tout en œuvre pour apaiser le climat social marqué par des grèves, qu’il accordera plus de ressources à la lutte contre l’insécurité, et qu’il continuera à mettre en œuvre les résolutions prises dans le cadre de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger.

Happy
Happy
0 %
Sad
Sad
0 %
Excited
Excited
0 %
Sleepy
Sleepy
0 %
Angry
Angry
0 %
Surprise
Surprise
0 %

Average Rating

5 Star
0%
4 Star
0%
3 Star
0%
2 Star
0%
1 Star
0%

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Previous post Maladie mystérieuse…
Next post Attaque contre Macky Sall
Close