Karim-Khalifa
Karim Wade et Khalifa Sall qui ont été empêchés de participation à la dernière présidentielle, ne savent pas encore si oui ou non, ils prendront part aux prochaines élections. Entre attente d’une amnistie, application de l’article 25 de la déclaration universelle des droits de l’homme, il est temps pour Karim et Khalifa d’engager le combat pour leur survie politique.
Le fils de Me Abdoulaye Wade a été propulsé à la tête du Parti démocratique Sénégalais à l’aide de son père et des responsables qui lui sont restés fidèles. Mais Karim Wade qui ne jouit plus de ses droits civils et qui a été écarté de la dernière présidentielle pour cette raison, doit se battre âprement pour surmonter cette situation. En fait, condamné par la Cour de répression de l’enrichissement illicite à 6 ans de prison ferme, puis gracié avant de s’exiler ou d’être exilé au Qatar, Karim Wade qui était le candidat déclaré du Parti Démocratique Sénégalais, n’avait pas retrouvé son nom sur les listes électorales. Mieux, il y était inscrit, mais a été radié par les services du ministère de l’intérieur en charge des élections. En effet, cela a été décidé sur la base de sa condamnation prononcée par la Crei. En tout cas, pour cette radiation, le fils de Me Abdoulaye qui saisira la cour d’appel de Dakar puis la cour suprême n’aura pas gain de cause.
L’ancien tout puissant ministre d’Etat dont le retrait de son nom sur les listes électorales a empêché sa participation à la présidentielle du 24 février dernier, a été également débouté à Abuja au Nigéria.
Devant la justice de la Cedeao, la demande d’annulation de la décision de radiation de son nom des listes électorales, n’avait pas obtenu gain de cause. A cause de cela, Karim Wade qui avait passé le cap des parrainages, n’a pas été retenu par le Conseil constitutionnel.
Le motif évoqué étant que son nom ne figure pas sur les listes électorales. Cette situation fait suite à sa radiation des listes électorales sur la base de sa condamnation par la cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), le 23 mars 2015 à une peine de 6 ans d’emprisonnement ferme pour enrichissement illicite. Du fait des effets de cette condamnation , Karim Meïssa Wade n’a plus la qualité d’électeur au sens des articles L.27 et L. 31. Si Karim Wade a continué à se battre pour la reconnaissance de ses droits civils, c’est parce qu’il croit à un avenir politique. Mais pour que cet avenir politique puisse se réaliser, il faut qu’il soit électeur et éligible. C’est un combat qu’il doit mener en pensant à une stratégie pour surmonter sa radiation des listes. Car si elle n’est pas rapportée, cette décision risque de le tuer politiquement. Khalifa qui est dans le même cas que Karim Wade ne figure plus sur les listes électorales. Il a été radié sur la base des mêmes dispositions du code électorale qui ont retiré à Karim Wade, sa qualité d’électeur. L’ancien maire de Dakar doit également réfléchir sur un plan de lutte pour sa réinscription sur les listes électorales.
Le combat de la réinscription
Il a été fait cas d’un projet de loi en circulation à l’Assemblée nationale pour amnistier Karim Wade et Khalifa Sall. Peut être qu’il s’agit d’une proposition de loi qui est du ressort des députés. Car un projet de loi qui n’a pas été adopté au préalable en conseil des ministres ne peut pas circuler à l’Assemblée nationale. Le constat est qu’aujourd’hui, plus le temps file, plus çà désavantage Khalifa Sall et Karim Wade qui ne savent jusqu’à quand cette situation va prendre fin. Si ça dépend de la volonté du président Macky Sall, il confiait au confrère de France 24 :« je ne peux pas écarter, dans une circonstance nouvelle d’une réélection, d’engager une nouvelle phase pour la reconstruction nationale dans un esprit de renouveau national, de consensus national. Parce que je pense qu’il faut savoir tourner des pages aussi ». Depuis lors, aucun acte n’est posé en ce sens. Il ya aussi la mission du dialogue qui a proposé la validation des candidatures de Karim Wade et Khalifa Sall pour la Présidentielle de 2024 et leur participation aux prochaines élections locales et législatives. Dans le document, il est relevé que l’exclusion de Karim Wade et Khalifa Sall des listes électorales pour les délits et crimes commis viole l’esprit de l’article 25 de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme.
Lequel stipule que «tout citoyen a le droit et la possibilité de prendre part à la direction des affaires publiques et d’accéder, dans des conditions générales d’égalité, aux fonctions publiques de son pays». Reste à voir si cette proposition va être validée pour permettre à Karim et Khalifa de participer aux élections.
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