Somalie
N’ayant pas réussi à organiser des élections avant la fin de son mandat qui a pris fin en février, le président Farmaajo a obtenu 2 ans supplémentaires pour diriger la Somalie. Cela a débouché sur l’une des pires crises politiques du pays qui fait déjà face à une crise sécuritaire majeure.
Depuis le dimanche 25 avril, Mogadiscio, la capitale de la Somalie, est secouée par des affrontements entre plusieurs combattants armés. Selon les informations relayées par plusieurs médias, des tirs ont été entendus hier jusque tard dans la nuit et plusieurs témoins rapportent des scènes de véhicules en feu et de face-à-face tendus dans le centre-ville.
Les combats opposent les forces spéciales de l’armée fédérale somalienne, fidèles au pouvoir en place, à des soldats entrés en mutinerie et qui se sont rangés du côté des contestataires. Ceux-ci rejettent la prolongation récente du mandat du président Mohamed Farmaajo qui a obtenu du Parlement de se maintenir à la tête de la République fédérale de Somalie pour les deux prochaines années.
Alors que son mandat a officiellement pris fin le 8 février 2021, le chef de l’Etat a obtenu cette prolongation après que les élections présidentielle et législative qui doivent permettre d’élire un nouveau dirigeant et les représentants du peuple se sont heurtées à des désaccords qui ont entraîné leur report. La mouvance présidentielle et l’opposition se rejettent mutuellement la faute de l’échec de l’organisation de ces élections qui devaient ramener un semblant de stabilité dans le pays.
La prolongation du mandat présidentiel a suscité une vague de critiques au sein de la communauté internationale et de la part des opposants, mais a également fait naître des divisions au sein des forces de sécurité. Le 12 avril, l’ancien chef de la police, Saadaq Omar Hassan, a ainsi été renvoyé après avoir annoncé qu’il suspendait le Parlement qui s’apprêtait à valider la prolongation du mandat du chef de l’Etat.
Sur twitter, l’ancien président Hassan Sheik Mohamud, aujourd’hui devenu un des leaders de l’opposition, a accusé le président Farmaajo d’avoir voulu l’éliminer en attaquant sa maison. Même si le pouvoir a nié ces accusations et a affirmé que la situation est désormais sous contrôle, de nombreux témoins affirment qu’elle reste tendue.
« Les forces armées somaliennes et les combattants pro-opposition ont chacun pris position le long de certaines routes clés, certains transports publics circulent, mais dans certaines zones, ils ne permettent à personne de bouger », a déclaré un résident local.
Selon plusieurs experts, la seule solution vers un apaisement des tensions est un dialogue entre les deux parties qui semblent déterminer à camper sur leurs positions. Autrement, la situation pourrait déboucher sur une crise sécuritaire majeure qui pourrait faire le lit à l’avancée des djihadistes shebabs qui sévissent depuis plusieurs décennies dans ce pays miné par des années de guerre civile.
Pour l’heure, aucun bilan des affrontements n’a encore été rendu public
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