Leadership du camp présidentiel
La guerre de leadership au sein de Benno, qui est ravivée par la perspective des élections locales, mène à l’implosion de la coalition présidentielle dans des localités comme Kaolack, Thies, Louga, Ziguinchor, Kolda où les responsables ne se font pas de cadeau.
Au fur et à mesure que les élections locales, approchent, la bataille pour le leadership à Benno va s’aggraver. Les signes avant- coureurs de cette guéguerre pourraient amener à se demander si cette coalition, après avoir dominé la vie politique depuis plus d’une décennie, n’est pas à terme pour se désintégrer. Avec les locales, les escarmouches qui vont épicer l’actualité du camp présidentiel ne seront pas des accidents de parcours mais plutôt les manifestations de tendances lourdes qui, en s’accélérant, menacent de provoquer l’implosion de Benno. Dans une localité comme Louga, la tenue du drapeau de Benno va être disputée entre Aminata Mbengue Ndiaye, Moustapha Diop, Mamour Diallo et Omar Boun Khatab Sylla. Si l’ancienne mairesse Aminata Mbengue Ndiaye peut compter sur son poste de présidente du haut conseil des collectivités territoriales, Moustapha Diop avec ses financements, est bien introduit chez les groupements de femmes et de jeunes. Omar Boun Khatab Sylla pourra se faire des ouailles avec sa posture de Dg de Dakar Dem Dik au moment où Mamour Diallo sera entrain de récolter les fruits de ses actions envers les populations. Non loin de là, à Linguère, Aly Ngouye Ndiaye et Aly Saleh Diop ne se feront pas de cadeau. C’est en effet un secret de polichinelle que le maire de Linguère est maître de son fief. Aux locales, il sera question de vérifier si la perte de son poste de ministre impacte sur sa popularité ou non. Aux aguets, Aly Saleh Diop , passe pour un homme de l’ombre, très structuré. En tant que secrétaire national chargé de la massification du parti Rewmi, Aly Saleh Diop, occupe ainsi un poste stratégique dans le gouvernement plus que jamais «politique ». Ministre de l’élevage et des productions animales, il pourrait faire jonction avec son prédécesseur, Samba Ndiobéne Ka de Dara Djoloff pour se faire une place au soleil de Benno de Linguère.
Ambitions contre ambitions
Passé ministre du développement communautaire, de l’Equité sociale et territoriale, Samba Diobène Ka de Boulal, dans l’arrondissement de Sagatta Djoloff, dans le département de Linguère peut compter sur sa famille d’éleveurs et sur les relations de son père qui fut président du Conseil rural de Boulal. Mahmouth Saleh, qui n’a pas de base politique et qui est de la zone, pourra faire office d’arbitre de touche. Autre localité, autre combat politique. A Thies, Idrissa Seck qui n’a plus la pleine possession de sa base, est en politique, un mastodonte qui sait user d’astuces et de stratagèmes pour s’imposer. S’il a un poste stratégique avec, à ses côtés, le ministre, Yankhoba Diattara en renfort, pour le leadership, il aura en face de lui, à Thies, des concurrents, tels le ministre, Alioune Sarr, ci devant maire de Notto Diobass, le directeur de cabinet, Augustin Tine, le ministre de l’artisanat Dr Ndiaye…A côté des leaders qui ont forgé leur réputation dans le social sont devenus très populaires. On peut citer comme Habib Niang qui fait partie des leaders les plus populaires de la région de Thies et sur qui, il faudra incontestablement compter pour rallier les populations qui ont leur mot à dire dans le combat pour le leadership. Dans la petite côte, la grande bataille du leadership sera officialisée dimanche prochain. La guéguerre que se livrent Me Omar Youm et Sophie Gladima est à un point de non retour.
Mortal combat
Si le premier s’est replié depuis son limogeage du gouvernement dans son fief, Mme Siby, qui ne veut pas admettre qu’il ya bel et bien pénurie de gaz dans le pays, multiplie les sorties et sans le nommer, l’égratigne en passant. A Kaolack, la mairesse, Mariama Sarr est dans la ligne de mire de «Clé du Sénégal qui ne cesse de décrier sa gestion. Même si elle peut compter sur le soutien de son mari , le puissant Modou Ndiaye Rahma, elle n’aura pas le fauteuil de leader de Benno sur un plateau d’argent. L’enfant de Gamboul et ancien ministre de l’Urbanisme, Diène Farba Sarr, qui est quasi hiberné, va tenter de se réveiller avec les locales. Avec le directeur de la Senelec, Pape Demba Bitèye, l’homme d’affaire Baye Ciss, le président du conseil départemental de Kaolack, Baba Ndiaye, le combat du ader est parti pour être dur dans la ville de Mbossé. Un scénario identique prévaut à Ziguinchor où la course oppose les responsables tels que le ministre Aminata Assom Diatta, qui de son Oussouye natal, lorgne la capitale du sud, le directeur de l’Aibd, Doudou Ka, artisan d’une nouvelle coalition autour de Macky, le maire transhumant, Abdoulaye Baldé, Benoït Sambou… Si à Ziguinchor, rien n’est gagné à l’avance, c’est pareil à Kolda ou le directeur des domaines, Mame Boye Diao est sur le terrain contre celui de la poste, Abdoulaye Bibi Baldé, le ministre de l’agriculture, Abdoulaye Baldé avec l’arbitrage de dignitaires politiques de Vélingara, porteurs de voix comme Ibrahima Diawando Barry ou encore Mamadou Oury Baïlo Diallo.
A vrai dire, depuis sa mise en place, Benno a toujours vécu un débat interne et des chocs d’ambitions entre responsables . C’est une coalition qui a toujours été en état de crise larvée avec d’ éternels mécontentements.
Et puisque la coalition n’a pas été capable de se réformer en se structurant, la structuration va se faire avec dans l’anarchie avec ces locales qui risquent d’accélérer le processus de sa désagrégation.
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