Bradage du foncier
Les affaires Ndingheler, Madina Wandifa, Bignona, Vélingara, Ndiédiene, etc n’ont toujours pas connu d’avancée judiciaire et, sans y faire attention, ces scandales fonciers impunis ont aussi influé quelque part sur les dernières manifestations dont l’effet déclencheur était l’arrestation du député Ousmane Sonko. Ce qui est considéré comme une bombe sociale du fait des alertes (95%) que le Président Macky Sall himself, reçoit au quotidien, est aujourd’hui une véritable manne financière que les élus locaux exploitent sans gêne. Prés de 300 mille hectares de terre sont aujourd’hui octroyés à des étrangers, selon un expert immobilier. (Dossier)
Un véritable scandale si on se fie aux propos du président de la Fédération des Agences et Courtiers Immobiliers du Sénégal. Plus de 280000 hectares des terres ont été cédées aux sociétés étrangères. Des cessions à des « investisseurs privés » qui soulèvent moult interrogations car, les élus et les Représentants de l’Etat étant souvent accusés de brader des milliers d’hectares au détriment des paysans locaux, même s’ils s’en défendent sans convaincre.
Selon Abdou K. Diedhiou, « Après le scandale sur la cession des terres de NDINGHELER et le décret présidentiel sur l’affectation des terres du domaine national, nous avons entrepris une série de recherches pour situer l’étendue des cessions du foncier sénégalais aux tiers ». Et , révèle l’expert immobilier, « Notre surprise fut grande de découvrir que le Sénégal est un champion en Afrique de l’ouest francophone pour la cession des terres agricoles aux sociétés étrangères en comparaison des pays tel que la cote d’ivoire, le Mali, le Burkina» .
« Environ 690,809 hectares du foncier national représentant plus de (12) douze fois la superficie de la région de Dakar, ont fait l’objet d’accords avec des sociétés, organismes internationaux, sociétés privées étrangères », balance notre interlocuteur qui s’interroge également sur ces pays à qui l’Etat du Sénégal cède ses terres et sont les vrais nouveaux propriétaires terriens, maitres du Sénégal.
Si les nouveaux propriétaires terriens ne sont plus des autochtones, les OVIDIU TENDER, PRODUMEL, DANONE, SENEGINDIA, FOUENTEZ SENHUILE-SENETHANOL sont devenus les nouveaux maîtres de la terre, les maires de Madina Wandifa, Nguéniène, Diass, Niaguiss, Vélingara en savent quelque chose.
Pourtant le président Macky Sall avait lui-même reconnu que l’essentiel des alertes reçues des services de renseignements provenait du foncier et que la paix sociale en était largement menacée. Aux premières de la pandémie du Covid-19, le Sénégal fut secoué du Nord au Sud, d’Est en Ouest par des scandales fonciers au point le pire était à craindre. De Madina Wandifa où le maire Malang Seny Faty a été finalement attrait devant la DSCOS en passant par Niaguis, Vélingara Nguéniène, Ndingheler, les populations ont réclamé justice.
Mais, si des élus véreux étaient épinglés pour ces quelques hectares, l’État cachait l’octroi d’hectares aux grands propriétaires terriens, souvent des sociétés étrangères venant de pays comme la France, le Maroc, la Roumanie, l’Inde… Et le pire dans ces transactions, c’est la facilité déconcertante de voir ces centaines de milliers d’hectares transformés en Titre Foncier et non en baux. Ceux qui ont agité la haute trahison face à la prédation foncière, avaient bien raison.
La demande de terres et de ressources naturelles s’est accélérée de manière considérable lors de la dernière décennie, et devrait se poursuivre, entraînant une forte augmentation des acquisitions de terres à grande échelle dans un phénomène qualifié de « ruée vers les terres, le nouvel eldorado ».
Malheureusement, les processus décisionnels portant sur les terres et les ressources naturelles manquent souvent de transparence, ce qui, combiné à une gouvernance faible et déficiente, génère habituellement des conditions ayant des conséquences négatives pour les parties prenantes locales. Pour éclairer l’opinion publique afin de surmonter ces défis et garantir l’équité, l’inclusivité et la reddition de comptes dans le cadre des acquisitions de terres à grande échelle, c’est un impératif que les sénégalais soient informés des enjeux du foncier et de disposer de données sur ces scandales répétitifs.
« Toute cette prédation foncière est partie du fait que l’État du Sénégal a entreprit des partenariats, dans le cadre de sa politique de modernisation de l’agriculture, avec plusieurs entités européennes et africaines sous le couvert de société de droit sénégalais, la mise en main de plusieurs centaines de milliers d’hectares. Plus de Trente (36) transactions ont été opérées par 14 pays étrangers au Sénégal dont la France s’est vue tailler une belle part de 147000 HA du foncier sénégalais. La superficie officielle mis à la disposition des tiers étrangers par voie de bail ou en titre privé est équivaut 287,874 hectares », renseigne Abdou Karim Diedhiou.
Le plus étonnant c est la rapidité et le silence qui couvrent ce phénomène devenu alarmant .Le format choisi pour céder les terres reste une énormité qui en dehors de la perte des terres, il y a que certains nouveaux proprietaires seront ceux qui viendront bousculer les possibilités de commercialisation de nos producteurs locaux.
Face au drame qui se profile à l’horizon et qui pourrait avoir l’effet d’une troisième vague, sans que le cultivateur et le sénégalais lambda ne soient impliqués où informés, il y’a lieu de s’interroger sur le devenir des millions de sénégalais impactés. L’Etat va t’il prendre son courage à deux main pour nous expliquer ses choix ? Quels sont les impacts positifs et négatifs d’une telle politique agraire? Le Président Macky Sall est t-il au courant?
Ce qui se passe maintenant dans les Niayes est l’illustration du drame que vivent les usagers de la terre. Ces derniers dont la plupart sont des horticulteurs regardent impuissants leurs productions en mévente quand « l’étranger » doté de plusieurs hectares transformés en baux et titre foncier, peut accéder rapidement aux prêts bancaires et instaurer à travers l’agrobusiness une politique de dumping et d’exportation.
D’ailleurs, il suffit de jeter un coup d’œil sur la liste des pays bénéficiaires pour comprendre qui sont ces nouveaux propriétaires terriens, maîtres des terroirs du Sénégal. En 2021, les grands propriétaires des terres arables au Sénégal ne sont plus les familles DIOP, SALL, CISSE NDIAYE, DRAME, BA, DIATTA ou COLY. Maintenant, elles se nomment OVIDIU TENDER, DANONE, SENEGINDIA, FOUENTEZ pour ne citer que ceux-là. Les multinationales étrangères ont pris d’assaut le pays de la TERANGA en se partageant les plus belles terres du FOUTA en passant par MBANE, LES NIAYES pour atterrir au plus profond de la Casamance naturelle.
Toutes les terres proches des deltas sont sous leur contrôle. Sans oubliés les 20 000 ha de nos réserves forestières qui ont été cédés comme concession de chasse à un certain FRANÇOIS HUARD. A coup de milliers d’hectares occupés, ces dernières prévoient d’y asseoir leur domination dans le monde agricole sénégalais de demain. A l’image de la société roumaine, Ovidiu Tender avec 100000 ha se place en position de leader au détriment des sociétés françaises qui demeurent toujours les mieux servies au classement général.
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