Exploitation sauvage de l’or de la Falémé
Les autorités sénégalaise doivent mettre fin à l’orpaillage clandestin perpétré par les chinois sur la Falémé pour éviter que cette pratique continue d’être une menace pour les ressources en eaux. Déjà du côté malien, l’État a pris à bras le corps cette lutte au moment où du côté sénégalais plus de 600 sites clandestins exploités à l’aide de dragues sont administrés par des chinois. Une perte sèche pour le Trésor Public qui avoisine plusieurs dizaines de milliards de francs CFA. (1ère partie Enquête)
Les villages de Sénoudébou, Nayé, Saenssoutou dans la commune de Saraya, à Moussala et Kolia dans la commune de Bambou, ainsi du côté du Cercle de Kéniaba au Mali, la pratique de l’orpaillage clandestin détruit l’environnement sans que les autorités ne daignent y mettre fin. Sur une distance de plus de 650 kilomètres allant de Kayes à Kedougou, les riverains de la Falémé assistent impuissants à la mort silencieuse du fleuve à cause de l’extraction aurifère des sociétés officielles mais également à la pratique de l’orpaillage clandestin.
Des deux côtés du Fleuve Falémé l’un des principaux affluents du Fleuve Sénégal, des tas de déchets accumulés par les mini dragues installées, sont devenus par la force des choses des points de passage entre les deux rives. Le plus inquiétant n’est certes pas les tas d’immondices mais plutôt la couleur et le goût de l’eau. Du côté sénégalais notamment vers Kedougou, la qualité du liquide précieux est devenue une préoccupation quotidienne des populations riveraines qui, sans autre possibilité, sont des cibles privilégiées de certaines maladies virales et cutanées.
Par la corruption et l’absentéisme de l’État, les chinois ont réussi à imposer leur présence dans l’exploitation aurifère sauvage et dangereuse pour les populations
Il ne se passe pas un seul jour sans que cette paisible localité, n’enregistre la venue d’un chinois ou d’un groupe de chinois dans notre pays. Ils se passent allègrement le mot : « le Sénégal est un pays propice pour les affaires où l’on peut s’enrichir rapidement dans l’informel et exploiter ses ressources sous le regard des contrôleurs de l’État pourvu de bien payer ».
Au début de la venue des chinois à Kedougou, ils étaient dans la vente des téléphones de marques chinoises dans l’informel total avec des revendeurs locaux. L’appétit grandissant en mangeant, ces commerçants de gadgets se muent progressivement en société d’orpaillage supplantant les orpailleurs locaux villageois qu’ils défient et chassent parfois sur leur zone en brandissant des papiers (permis d’exploitation). Ainsi avec plus de moyens, ces chinois parcours l’ensemble des cours d’eau de la Falémé, utilisant des bateaux Drague à godet qui permettent une fouille plus élargie et qui ne laissent aucune chance aux petites Dragues qu’utilisent les villageois.
Malgré la dégradation de l’environnement, le gouvernement refuse de prendre ses responsabilités et observe la mort silencieuse du Fleuve Falémé et des riverains. Avec plus de 600 dragues, les chinois sont devenus les maîtres incontestés de l’or.
Par petits groupes, les chinois ont commencé à s’installer du côté sénégalais mais malgré les alertes des riverains, l’État n’a pas essayé de freiner cette migration qui est devenue aujourd’hui une source d’insécurité avec la présence de plusieurs nationalités et également une source de trafics divers. Les zones aurifères sont ainsi envahies non seulement par les autochtones, les chinois et les ressortissants d’autres régions du Sénégal mais, aussi, par les citoyens d’autres pays dont le Burkina Faso, la Guinée, le Mali, la Sierra Leone, le Ghana…
Lorsqu’on avance vers la Falémé, servant de frontière naturelle entre le Mali et le Sénégal, on ne peut que s’étonner devant un spectacle désolant : des dragues sont installées dans le lit de cet affluent du fleuve Sénégal. A bord, on voit des individus qui extraient l’or à l’aide d’une machine. Mais, leur action souille l’eau et contribue à la dégradation de l’environnement, d’où des tensions dans la zone…Depuis quelques temps, l’orpaillage clandestin commence à devenir un problème majeur sur le fleuve Falémé…
Pourtant, depuis plusieurs décennies, on assiste à une ruée vers l’or dans ce coin oublie du Sénégal très convoitée par les compagnies minières et des orpailleurs de plusieurs nationalités pour la richesse de son sous-sol et de son climat. Mais, il y’a quelques dix ans avec la présence massive des chinois que les populations vivent l’apocalypse avec des maladies jamais connues, une insécurité latente due à la circulation d’armes et la présence de plusieurs nationalités sans aucun contrôle de l’État.
Les chinois sont pointés du doigt par les populations de la zone qui ont exprimé leur mécontentement face à la destruction de l’environnement par les sites d’orpaillage illégaux et de dragage mais…
Selon un agent du service des mines…ce qui se passe en termes de dragage est très inquiétant socialement et économiquement pour notre pays. « Nous avons averti la tutelle depuis longtemps avec un signal fort afin de lutter contre le dragage et l’orpaillage illégal mais, c’est comme si cela n’intéressait personne. Pourtant les forces de sécurité sont à côté et assurent la protection des grandes sociétés minières qui faut le dire, sont complices de cette pratique qui leur permet « d’exploiter » sans permis d’autres sites ».
Face à la dégradation de l’environnement et aux récurrents affrontements entre la population locale et les chinois pour sauver leur environnement contre le ravage causé par l’usage des dragues, ne faut-il pas suspendre l’exploitation de substances minérales dans les lits des cours d’eau par dragage ainsi que par toute autres méthodes d’orpaillage. Une décision qui serait courageuse et salutaire mais qui ne peut aller jusqu’au bout sans l’implication des forces de sécurité.
Les ressortissants de cette partie du Sénégal vivent une catastrophe écologique. Les méthodes employées par les orpailleurs étrangers essentiellement chinois, burkinabés, guinéens, ghanéens…. sont en cause. D’où l’appel lancé par les ressortissants aux autorités pour mettre fin à cette pratique.
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