Mafia du trafic du bois de la Casamance
Aïssata Tall Sall la Cheffe de la diplomatie sénégalaise qui révélait la semaine dernière lors d’une rencontre avec son homologue gambien que « les trafiquants de bois étaient mieux armés que nos forces de sécurité », avait certainement un point d’avance sur les sénégalais qui étaient horrifiés par cette déclaration qui constituait un aveu d’impuissance ou de complaisance face à la Mafia du bois qui depuis quelques vingt ans, règne en maître sur les dernières forêts sénégalaises. Une découverte de 19 containers cachés à Bofa Zone en partance pour la Chine.
Si rien n’est fait dans les prochaines heures, les 19 containers remplis de bois de rose, prendront la mer. Malgré les alertes des associations et organisations chargées de lutter contre la déforestation, les fossoyeurs de la nature continuent de plus belle sans être inquiétés. Le trafic de bois dont Yaya Jamneh l’ancien président gambien était supposé être le parrain, semble avoir pris des proportions inquiétantes depuis l’avènement de son successeur à State House, Adama Barrow.
Dimanche, on a appris la présence de plusieurs containers dans un terre-plein réservé aux containers vides en attente d’être réexpédiés vers leur port d’attache. Sur place, une ONG répondant au nom de Green-Up Gambia essayait également d’avoir des informations sur les transferts des troncs d’arbres à partir des camions venus de la West Coast Region ou Foni, frontalière du Fogny sénégalais.
Le Sénégal pensait qu’avec la chute de Yaya Jamneh, le trafic de bois allait devenir un souvenir, voilà que les autorités se rendent à l’évidence que les pontes du nouveau pouvoir ne comptent pas laisser passer cette occasion de s’enrichir. Aujourd’hui, les comptoirs de vente gérés par chinois et indiens sont visibles dans les grandes artères de la Gambie
Pour le représentant de Green-Up Gambia, « C’est inadmissible que les autorités se taisent sur un tel désastre écologique qui dans quelques années, risque de plonger les populations des deux pays dans une situation de pauvreté extrême ». Yusuf Tamba de s’interroger sur l’identité des véritables propriétaires de ce bois qui peut être coupé en Casamance, traverser le Foni où des militaires sénégalais sont positionnés avant d’atterrir dans les scieries de Lami et Busumbala. « Il n’y a aucun doute que que ce trafic est protégé », déclare t’il très amer.
Pour Seku Camara, un employé de la Gambia Ports Authority interrogé sur le transbordement de bois qui se fait depuis la plate-forme de Bofa Zone, « C’est illégal car cette plate-forme a été mise en place pour permettre aux compagnies et agences maritimes de pouvoir entreposer leurs containers vides jusqu’à leur embarquement vert leur port d’attache ». Par contre, « Si un consignataire se hasarde à charger des marchandises surtout prohibées, cela voudrai dire qu’il a une « autorisation », cela risque non seulement de faire perdre de l’argent au Trésor Public mais, facilite le business des trafiquants de drogue et autres », rouspète Seku Camara.
Le bois précieux est coupé dans les forêts sénégalaises. Il passe clandestinement la frontière gambienne avant d’être exporté vers la Chine où il est utilisé pour la fabrication de meubles de luxe. Les autorités tiennent de beaux discours et font de belles promesses. La Méditerranean Shipping Compagny/Gambia (MSC) pas du tout inquiète
Si le président Adama Barrow rassure sur la volonté de son gouvernement de mettre fin à ce pillage en règle, en réalité, ils ne le font pas et rien que le dernier trimestre (Octobre,novembre, décembre), plus 500.000 troncs soit 225 millions de dollars se sont échangés entre les chinois, leurs complices et les coupeurs qui y gagnent des miettes dans ce trafic qui hypothèque leur avenir.
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