Pillage des forêts du sud du pays
Rien que sur les trous dernières années écoulées, le trafic de bois en Casamance a généré plus de 300 millions de dollars à l’économie gambienne. Malgré les multiples accords qui lient les deux pays, tout indique que la volonté de ménager le petit voisin, empêche les autorités de sonner la fin de la récréation. Les dernières forêts de la région méridionale risquent de disparaître dans les prochaines années avec de l’autre côté, les plus hautes autorités Bissau guinéennes qui viennent d’être épinglées dans un trafic de bois.
C’est dans le cadre de la réunion entre le Sénégal et la Gambie pour trouver des solutions de lutte efficace contre le fléau de la coupe du bois qui décime les forêts sénégalaises, que la ministre des Affaires Étrangères, a fait un aveu d’impuissance face à la mafia du bois qui a pignon sur rue en Gambie. Pour Aïssata Tall Sall, « les trafiquants sont beaucoup plus équipés que nos forces de défense et de sécurité. »
Le trafic de bois de rose, un bois protégé mais qui est coupé en Casamance, une région historique et naturelle au sud du Sénégal, puis acheminé en Gambie est un fléau qui perdure entre le Sénégal et la Gambie. Une fois en Gambie, le bois est illégalement exporté vers la Chine. D’après l’Institut d’études de sécurité de Dakar, près du tiers de la forêt de Casamance, soit environ un million d’arbres ont été clandestinement coupé. Afin de lutter contre le phénomène, une rencontre a été organisée entre les autorités Gambienne et Sénégalaise sur l’initiative des deux chefs d’Etat.
Après avoir écumé les forêts du Fogny dans une impunité totale pendant plusieurs années, la société chinoise Zhongze Furniture déménage de Banjul à Bissau. D’ores et déjà, le Premier ministre Nuno Gomes Nabiam et le ministre de l’intérieur Botche Candé sont cités dans le trafic de bois.
Si l’entreprise chinoise Zhongze Furniture a bénéficié pendant de longues années de la mansuétude de l’ancien président Yaya Jamneh et de son successeur Adama Barrow, les forêts sénégalaises en ont payé un lourd tribut. Et après la déforestation de facto des forêts du Fogny frontalier de la Gambie, les responsables de cette société ont posé leurs baluchons en Guinée Bissau. Comme à Banjul, Zhongze Furniture s’est « associé » rapidement à des pontes du régime pour s’assurer une impunité totale.
En attendant de voir les autorités sénégalaises réagir sur les menaces qui pèsent sur les dernières forêts, riveraines de la Guinée Bissau, la ministre des Affaires Étrangères, a montré lors de cette réunion entre les deux pays que l’État n’a pas assez de moyens pour mettre fin au pillage des forêts. Même si la cheffe de la diplomatie sénégalaise a prôné publiquement la tolérance zéro, il reste à voir quels sont les mécanismes mis en place pour stopper ces atteintes à l’environnement.
« Les rapports et autres données dont nous disposons décrivent une situation alarmante, ainsi qu’un désastre écologique, sanitaire. Il s’y ajoute que les coupeurs de bois rusent avec les forces de sécurité. Il est donc urgent de leur appliquer la tolérance zéro, » a déclaré Aissata Tall Sall.
Par ailleurs, la ministre s’est félicitée de la récente saisie de près de 2 000 de billons de bois, par les forces de sécurité. Même si le Sénégal et la Gambie ont déjà réussi à contraindre les délinquants internationaux qui sont à l’origine de ce trafic d’après Me Aissata Tall Sall, le défi reste majeur selon elle. Révélant en outre, le sous-équipement des forces de défense et de sécurité sénégalaises, la ministre a indiqué que les trafiquants de bois sont mieux équipés qu’eux.
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