Révélations sur la belge assassinée à Thies

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Des enquêtes de la section de recherches de la Gendarmerie et du commissariat central de police de Thiès (ouest) ont conduit à l’arrestation du mari et de la coépouse de la septuagénaire belge Josée Christiane Tielma, portée disparue en octobre et exhumée à Dakhar Mbaye, a déclaré le parquet de la cour d’appel de Thiès.

A la suite des enquêtes sur la disparition de la ressortissante Belge, les « soupçons » sont allés vers Alassane Sarr et sa première épouse, Rokhaya Sène, a révélé le procureur El Hadji Abdoulaye Bâ, lors d’un point de presse.

Ils sont poursuivis pour les délits présumés d’association de malfaiteurs, d’assassinat, de complicité d’assassinat, de violation des règles d’inhumation, de recel de cadavre et d’actes de barbarie, selon M. Bâ.

Après une dénonciation faite auprès du commissariat central de police de Thiès par Fatimata Dione, une amie de la défunte, une enquête avait été ouverte.

Plusieurs personnes, dont Alassane Sarr et Rokhaya Sène, avaient été auditionnées à la suite de la démarche de Mme Dione, qui s’inquiétait de ne plus pouvoir joindre Josée Christiane Tielma par téléphone, ni avoir accès à son domicile.

Alassane Sarr disait s’inquiéter, lui aussi, de la disparition de l’une de ses épouses et s’en était ouvert à l’ambassade de la Belgique au Sénégal, afin de la retrouver.

Fatimata Dione, se présentant comme une confidente de la ressortissante belge, a dit aux policiers que Josée Christiane Tielma ne cessait de se plaindre auprès d’elle du comportement agressif de son mari, lorsqu’elle manquait de lui remettre de l’argent qu’il réclamait.

L’inquiétude causée par la disparition de la ressortissante belge est montée d’un cran, poussant un homme d’église établi à Thiès à s’en ouvrir à la section de recherches de la Gendarmerie, à Dakar.

Devant la ténacité des enquêteurs, l’époux finit par leur dire que le 4 octobre dernier, Josée Christiane Tielma, l’une de ses épouses, l’a appelé au téléphone pour lui réclamer les clefs d’un coffre-fort dans lequel elle avait gardé de l’argent et les documents administratifs de ses biens immobiliers. Il dira aux enquêteurs avoir refusé de rendre les clés en question.

Alassane Sarr affirme qu’il est revenu sur ses pas pour la retrouver dans sa chambre. Une « dispute conjugale » s’en est suivie, au cours de laquelle il a reçu « un coup de pilon à la tête », selon le procureur. M. Sarr « a riposté par un coup de tête » qui, selon ses dires, a été « fatal » à Josée Christiane Tielma, ajoute Elhadji Abdoulaye Bâ.

Il aurait ensuite refermé la porte et aurait envoyé sa première épouse voir sa mère, malade, à Mbour (ouest), lui faisant croire que sa coépouse avait une crise d’asthme.

Lors des enquêtes, il a indiqué aux policiers et gendarmes de la section de recherches l’endroit où il a enterré sa deuxième épouse, selon M. Bâ.

L’autorité judiciaire a ensuite ordonné l’exhumation du corps de la défunte, pour les besoins d’une autopsie.

L’examen du corps retrouvé derrière la maison familiale, dans la forêt de Dakhar Mbaye, un village de la région de Thiès situé près de l’autoroute à péage, conclut à un « traumatisme cranio-encéphalique et thoracique, avec fractures multiples ».

Les constatations médicales préalables faisaient état d’un hématome frontal du cuir chevelu et d’une fracture de la côte gauche, avec une présence de sang coagulé.

« Cela atteste que ce coup reçu n’est pas le seul élément à retenir dans les causes de la mort » de la Belge âgée de 72 ans, surnommée Mère Teresa par ses voisins, pour sa générosité, selon le procureur.

Une reconstitution des faits, sur la base de ces éléments, a permis de déduire qu’une personne se trouvant dans la maison – où s’est déroulée la rixe – ne pouvait ne pas entendre les cris de la Belge, Josée Christiane Tielma, selon El Hadji Abdoulaye Bâ.

Lors de sa première audition, la coépouse, Rokhaya Sène, a dit qu’elle avait voyagé lors de la bagarre mortelle et n’en savait rien. Elle déclare avoir appris de sa propre fille que sa coépouse Belge avait également voyagé, raison pour laquelle elle ne la voyait plus.

« Au fil des déclarations, on a considéré que Rokhaya Sarr ne pouvait pas être étrangère à cette histoire », a soutenu le procureur. Et lors d’une deuxième audition menée par la section de recherches, Rokhaya Sène a donné une nouvelle version des faits, affirmant « avoir entendu les coups que son mari administrait » à sa coépouse.

El Hadji Abdoulaye Bâ dit avoir tenu un point de presse sur cette affaire judiciaire, en raison des faux témoignages qui en ont été faits via les réseaux sociaux.

 

 

 

 

 

 

 

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