Mandat d’arrêt contre Domingo Simoes Pereira
Alors que les Bissau guinéens s’inquiétaient sur les conséquences du mandat d’arrêt lancé par le Procureur Général de la République à l’encontre de Domingo Simoes Pereira, candidat de la dernière présidentielle, Interpol saisi par les autorités nationales, a tout simplement « déchiré » le mandat en question. Motif soulevé, non motivé.
Si les partisans de Domingo Simoes Pereira ainsi que ses Conseillers juridiques ont commencé à mener le combat, c’est une fiche parvenue au Bureau Central d’Interpol Bissau qui va doucher l’ardeur du Procureur Général et du pouvoir. Selon une source digne de foi, Interpol a émis un avis de non exécution au motif que le mandat d’arrêt n’est pas motivé mais surtout, aucune mention d’une quelconque poursuite n’y a été mentionnée.
Ce qui fera dire à Simon Dacunha, anciennement en service au bureau d’Interpol de Bissau, « Quand on lit «mandat d’arrêt international» on imagine facilement des pancartes «WANTED» collées partout et une armée de policiers à la poursuite des criminels aux quatre coins du monde. Sauf que, lorsqu’on regarde les véritables procédures, on se rend compte que cette expression, n’en déplaise , est un abus de langage qui n’existe pas en tant que tel dans le champ juridique ».
Pour Simon Dacunha, Interpol a bien fait de ne pas exécuter ce mandat car, ne contenant pas les informations d’identification comme les motifs nécessaires liés à ce mandat pour demander au pays ou service concerné de procéder à l’arrestation.
« En Guinée, il existe cinq types de mandats: de recherche, de comparution, d’amener, de dépôt, et le mandat d’arrêt. Il s’agit de moyens pour le magistrat concerné (souvent un juge d’instruction) de s’assurer que des moyens seront mis en place pour qu’une personne comparaisse, soit arrêtée ou détenue provisoirement », renseigne l’ancien officier de police.
Et de préciser, « Dans le cas qui nous intéresse, le mandat d’arrêt est « utilisé à l’égard de la personne en fuite ou si elle réside hors du territoire national ». Avec Domingo Simoes Pereira parti à l’étranger, le mandat d’arrêt «peut, en cas d’urgence, être diffusé par tous moyens, mais l’original du mandat doit être transmis dans les délais les plus rapides à l’agent qui l’exécute». La police aux frontières est alors avertie afin d’être en mesure de repérer l’individu qui tenterait de quitter le pays, par exemple lors de contrôles routiers ou de voyages en avion. »
Le PAIGC menace de porter sur la place publique les affaires de trafic de drogue dont le fameux dossier Navarro où des chefs d’état de la CEDEAO ont tenté d’intervenir sans compter la double arrestation d’un imposteur autant en France qu’au Mali.
C’est le vendredi dernier que la nouvelle a été rendue publique à travers un communiqué du bureau du Procureur Général de Bissau. Ce dernier a décerné , un mandat d’arrêt contre Domingo Simoes Pereira Président du Parti Africain de l’Indépendance de la Guinée Bissau et du Cap Vert (PAIGC). Le challenger de Umaru Embalo à la présidentielle de décembre 2019, qui pour des raisons de sécurité avait rejoint le Portugal, se trouvait à Conakry où il était l’un des invités d’honneur de l’investiture du président Alpha Condé.
Quelques heures à peine après, les partisans de l’ancien Premier ministre DSP, ont apporté une riposte énergétique contre le Procureur Général et Umaru Embalo accusé d’instrumentalisation des institutions aux fins de terroriser ses adversaires. Selon le chargé des relations du PAIGC, « si Umaru Embalo pense un seul instant que ces pratiques moyenâgeuses peuvent nous inquiéter, il se trompe ». Et ce dernier de préciser, « Ce qui fait peur à Umaru Embalo, c’est que nous savons qui il est vraiment car autant Domingo Simoes Pereira que le Premier ministre Aristides Gomes, étaient aux affaires quand il était impliqué dans de sordides affaires ».
« D’ailleurs, nous y reviendrons pour montrer à la face du monde qui est celui qui avec le soutien de la CEDEAO dirige la Guinée Bissau », révèle le chargé des relations du PAIGC.
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