Affaire du soldat Omar Sarjo en Gambie
Dès l’avènement du président Adama Barrow à la tête de la Gambie en remplacement de Yaya Jammeh, une purge était déclenchée au sein des services de sécurité et de défense. Tous les soldats, policiers supposés issus de la même ethnie que Jammeh se sont vu retirés des effectifs. Le cas qui aura marqué les esprits est celui de Omar Sarjo, radié et emprisonné au motif qu’il serait le fils du chef rebelle du MFDC Salif Sadio. Pour le militaire approché il déclare, « J’ai subi toutes sortes d’humiliations. J’ai été traîné devant les tribunaux par le département de l’immigration de la Gambie qui a confisqué tous mes documents juste pour trouver un moyen de l’expulser, ou mieux, de m’exiler au Sénégal ». Poursuivant, Omar Sarjo de révéler, « Ils m,ont demandé d’accepter d’être le fils de Salif Sadio pour bénéficier d’une impunité, ce que j’ai refusé. Ils ont essayé et n’ont pas réussi à me harceler pour que je m’enfuie volontairement en Cassamance, ce qui, selon moi, n’arriverait jamais parce que je suis Gambien.
Son nom longtemps cité dans cette affaire, le chef de la faction Nord du MFDC Salif Sadio rompt le silence et confirme ne pas être le père du militaire Omar Sarjo. Le chef rebelle tient à apporter ces premières précisions. « J’ai entendu cette nouvelle selon laquelle un militaire gambien Omar Sarjo serait mon fils, mais c’est de la stupidité pure et une vraie barbarie ethnique. Il suffit juste d’imaginer si Omar était mon fils , est-ce que j’allais le laisser souffrir en Gambie sans que j’intervienne pour le sauver ».
Pour Salif Sadio dont les sorties sont devenues très rares, « Je n’ai pas de fils ni de fille encore moins un enfant qui serait enrôlé dans l’armée nationale de Gambie. Ne suis pas un politicien et un combattant? Donc, je conseille au gouvernement Barrow de contribuer à donner une chance à la paix et ne pas laisser des troupes étrangères le tromper ». Et le chef rebelle d’asséner, « Ceci est mon dernier avertissement à son administration, je suis toujours à l’intérieur de la Gambie et presque chaque semaine, je suis à kombo Manjai Kunda et Brusubi. »
Les quatre coins de la Gambie sont dans le creux de ma main et aucune force ne peut me défier
Dans le souci de préciser sa position, Salif Sadio révèle, « Il est vrai que depuis le départ de l’ancien président Jammeh, on parle beaucoup de la situation en Cassamance spécialement avec la présence de troupes étrangères. Moi, Salif Sadio, je n’ai peur d’aucune force, que le gouvernement de Adama Barrow demande à la France et à Abdou Diouf qui est Salif Sadio ». Et ce dernier de menacer, « Si je devais intervenir en Gambie, cela ne prendrait que quelques heures pour contrôler la State House. »
Et en conclusion, « Je conseille au gouvernement du présidentBarrow de se prendre en charge et d’arrêter d’être la marionnette d’autres pays. Pourtant l’ancien président qui était un Diola a été l’un des plus grands avantages pour le Sénégal; combien de fois l’ex-président Jammeh est intervenu pour secourir ou faire libérer des soldats sénégalais que j’avais capturés », résume Salif Sadio.
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