Cote d’Ivoire
Après la validation de son élection par le Conseil Constitutionnel, Alassane Dramane Ouattara, dans une adresse lance un appel à son opposant principal. L’ancien président Henri Konan Bédié est invité par celui qui est considéré comme un président illégal. Principale raison de la mise en place d’un Conseil national de transition avec les membres de l’opposition dont la plupart sont arrêtés et emprisonnés.
Le président Alassane Ouattara, dont la réélection à la tête de la Côte d’Ivoire pour un troisième mandat controversé a été validée lundi par le Conseil constitutionnel, a appelé son principal opposant, l’ex-président Henri Konan Bédié, à une «rencontre », Lors d’une adresse télévisée à la Nation.
Alassane Ouattara, 78 ans, a invité son «aîné Henri Konan Bédié (86 ans) à une rencontre dans les tout prochains jours pour un dialogue franc et sincère en vue de rétablir la confiance», a-t-il dit alors que l’opposition a refusé de reconnaître sa réélection et a créé un Conseil national de transition (CNT). La journée de lundi, lors de laquelle l’opposition avait appelé à manifester, a été marquée par des violences qui ont fait au moins neuf morts dans le pays. S’il a «demandé» à l’opposition de mettre un terme «définitif» au CNT, le président Ouattara, qui a dit à deux reprises qu’il serait le «président de tous les Ivoiriens», a «réaffirmé sa disponibilité pour un dialogue sincère et constructif avec l’opposition dans le respect de l’ordre constitutionnel».
Après l’arrestation des principaux leaders de l’opposition regroupés au sein du CNT, Ouattara invite l’ancien président Henri Konan Bédié autour d’un dialogue franc et sincère
«Je demande à tous nos concitoyens dans un élan d’apaisement des esprits et des cœurs d’œuvrer pour renforcer la paix», a-t-il ajouté. Il a aussi exprimé sa «compassion» aux personnes décédées, citant même les noms d’une dizaine de victimes de tous âges et de toutes ethnies. «Je vous invite au pardon mutuel et à la tolérance pour continuer de vivre ensemble dans la paix», a-t-il encore ajouté. Les violences électorales, qui ont souvent dégénéré en affrontements intercommunautaires, ont fait une cinquantaine de morts depuis le mois d’août. Le Conseil constitutionnel a validé lundi la victoire du président sur le score de 94,27% à l’élection présidentielle du 31 octobre.
La crainte d’une escalade des violences reste présente dans ce pays d’Afrique de l’ouest, dix ans après la crise post-électorale de 2010-2011 qui avait fait 3000 morts. Élu en 2010, réélu en 2015, Alassane Ouattara avait annoncé en mars qu’il renonçait à une nouvelle candidature, avant de changer d’avis en août, à la suite du décès de son dauphin désigné, le premier ministre Amadou Gon Coulibaly, à qui il a «dédié sa victoire». La loi fondamentale ivoirienne prévoit un maximum de deux mandats, mais le Conseil constitutionnel a estimé avec la nouvelle Constitution adoptée en 2016, le compteur des mandats présidentiels a été remis à zéro. Ce que l’opposition conteste.
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