Macoumba Diouf-Maire
Maire de Latrmingué et président de la commission décentralisation de l’association des maires du Sénégal, Macoumba Diouf ne cautionne pas le métier de politicien. Il plaide pour plus de compétences transférées aux collectivités territoriales. Se disant sûr de conserver son fauteuil de maire aux locales, Mr Diouf qui appelle la classe politique à la solidarité envers les populations défavorisées et déclare qu’il n’abandonnera pas la démarche qui l’a toujours mené à la victoire aux élections.
Le président Macky Sall désigne les maires d’être derrières beaucoup de litiges fonciers. Etes-vous du même avis.
Je commence d’abord par exprimer ma satisfaction pour l’instauration d’une journée de la décentralisation qui permet aux élus d’échanger avec le pouvoir central représenté par le président de la République. Ça permet de lui dire, à travers les échanges, ce qui ne va pas et ce qu’il faut améliorer pour mieux prendre en charge les problèmes des mandants. C’est un moment de démocratie instauré par le président, pour lequel, on l’encourage. Pour ce qui est des litiges fonciers, force est de constater que les maires n’ont pas de responsabilité trop grande la dessus. Au contraire, ce sont les structures de l’Etat, qui ont un rôle plus prépondérant dans l’attribution des terres objets de litiges fonciers. Cela ne dédouane pas les maires mais leur responsabilité est moindre par rapport aux responsables des structures cités supra.
Pensez vous qu’il ya assez de compétences transférées pour que les collectivités puissent jouer pleinement leur rôle ?
Je plaide plus de compétence sur des domaines essentiels au développement durable. Si elles étaient transférées, les questions liées à l’agriculture, au tourisme, à la pêche, à la santé…seraient mieux traitées. Nous nous félicitons des avancées sur le statut de l’élu qui permettent aux maires et membres de conseils municipaux et départementaux de mieux travailler mais ce qui reste à faire pour parachever ces avancées, c’est le transfèrement des domaines sus dessus évoqués. En le faisant, il ne faudra pas oublier de transférer les ressources nécessaires à de telles compétences.
Figurez-vous que pour construire une structure de santé, il faut solliciter le ministère en charge et attendre. Les questions environnementales ne sont pas transférées. Mais quand des inondations surviennent les premiers responsables désignés sont les maires qui n’ont aucune ressource pour leur faire face. Si nous plaidons le transfèrement de ces domaines, c’est parce que nous sommes convaincus que cela renforcera l’autonomie des collectivités.
A Kaolack, la classe politique, notamment du camp au pouvoir est divisée en sous chapelles. Vous cautionnez cela ?
La politique ne doit pas être un métier. Ce sont ceux qui en font un métier qui sont à la base de tous les problèmes. On peut avoir son métier, faire de la politique au nom de celles et ceux à qui on partage le même idéal. Mais être politicien de carrière, c’est souvent pour servir ses propres intérêts.
Pour ce qui est de la division , elle n’a jamais servi à grand-chose. Dans quelque domaine que ce soit, la division n’est jamais une bonne chose. C’est souvent pour des positionnements que les gens refusent de s’unir. Mais à Kaolack comme ailleurs, chaque responsable sait ce qu’il pèse et ce qu’il apporte à notre coalition. Les gens n’ont pas besoin de s’autoproclamer. Chacun est au rang qu’il mérite. Pour notre part, notre crédo c’est servir et non se servir. C’est pourquoi, à chaque fois que des besoins se font sentir par les populations que nous représentons, nous n’attendons pas pour leur trouver solutions. C’est dans ce cadre que sur fond propre, lors des examens du Bfem et du Bac, nous avons mobilisé nos propres moyens pour restaurer les candidats en provenance des 84 villages de la commune et qui devaient composer à Latrmingué. On a aussi pris en charge les enseignants. Résultat, nous avons obtenu le meilleur résultat au Bac dans le département de Kaolack.
On ne va pas citer tout ce que nous avons fait pour nos mandants. Ils savent apprécier. Avec les locales en vue, certains maires craignent de perdre leur fauteuil. En faites-vous partie ? Retenez qu’il n’existe pas encore à Latmingué, un responsable politique qui peut me détrôner. Pour la prochaine locale, je suis candidat et suis sûr de l’emporter devant mes adversaires.
Nous allons remettre la méthode qui nous a permis de nous retrouver avec les meilleurs scores du département lors des législatives et de la présidentielle passée. Si en terme de poids électoral, le département de Kaolack était une locomotive, Latmingué serait la tête. Comme à l’accoutumée, pour les locales à venir, nous envisageons de faire des caravanes pour aller à la rencontre des populations des 84 villages que compte la commune et leur demander d’apprécier notre bilan en vue de notre reconduction à la mairie. Nous ferons aussi des visites de proximité (porte à porte), des thé-débats, et des meeting, occasion de communier avec nos mandants. Nous ferons tout pour une bonne participation des populations au vote.
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