Lakers

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S’il n’est plus de ce monde, Kobe Bryant est bien présent dans le cœur et la tête des joueurs de Los Angeles.

Pour Kobe. Tombeurs des Nuggets en finale de l’Ouest samedi dernier (117-107), les Lakers viseront un 17e sacre en finale, à partir de mercredi (premier match dans la nuit de mercredi à jeudi, 3h), face à Miami. «Le travail n’est pas terminé», clamait LeBron James après ce Game 5 qui l’aura vu prendre ses responsabilités sur le plan offensif et signer une prestation majuscule (38 pts, 16 rbs, 10 pds). Il n’a pas l’intention de s’arrêter-là. C’est le titre sinon rien pour le «King», le titre sinon rien pour les Lakers. Et c’est une affiche évidemment particulière pour «LBJ», fer de lance du Heat entre 2010 et 2014 et deux fois champions en 2012, 2013. Mais c’est autre chose qui rend cette finale, et en fait toute cette saison, si particulière pour tout le club de Los Angeles.

Même pas le Covid-19, qui a contraint la NBA à baisser le rideau en mars, après le test positif du Français Rudy Gobert, pour ne redémarrer qu’en juillet, dans la bulle de Disney World, près d’Orlando. Mais le drame qui a secoué la planète basket en janvier, cet accident d’hélicoptère qui coûtait la vie à neuf personne, dont Kobe Bryant et sa fille Gigi. Cinq fois champion en «Purple and Gold», le «Black Mamba» a défendu les couleurs de L.A. pendant 20 ans (1996-2016).

«Il n’y a pas un jour sans que je pense à Kobe, mais aussi à Gigi, Vanessa et les filles»

Le meilleur joueur de l’histoire du club, c’est lui. Un symbole. Une inspiration. «Il n’y a pas un jour sans que je pense à lui, sans que le club pense à lui, disait LeBron James, lors de la reprise, en juillet. Pas seulement à Kobe, mais aussi à Gigi, Vanessa et les filles. Ils font partie de la famille et sont aussi importants que n’importe qui dans l’histoire de cette organisation. On arbore toujours le 24 et le 8 (les deux numéro portés par Kobe Bryant durant ses années aux Lakers), et le numéro 2 (celui que portait GiGi).» Même son de cloche chez Franck Vogel. «Il est toujours avec nous. A chaque fois qu’un groupe comme le nôtre vit quelque-chose d’aussi profond émotionnellement, ça crée des liens et ça renforce le groupe, soulignait l’entraîneur des Lakers, au moment de réattaquer. Evidemment, vous ne voulez pas que ce genre de chose arrive… On veut honorer sa mémoire. Je pense qu’une fois qu’on sera en play-offs, il y aura des situations lors desquelles on pourra se servir de son approche, de sa compétitivité, et cela nous aidera.» Et ce sera sans doute aussi vrai en finale.

Une chose est sûre : la dernière fois que L.A. s’est hissé en finale, c’était en 2010, contre Boston et avec le titre à la clé. Evidemment, c’était avec Kobe Bryant à la barre. C’est encore plus facile dans ces conditions de faire le lien et de se laisser aller à penser à lui, son parcours, ses accomplissements. Avec Pau Gasol, Lamar Odom et autre Derek Fisher, il s’offrait son cinquième titre, le deuxième d’affilée. Depuis, les Lakers ont connu bien des désillusions et des années difficiles, avec six saisons consécutives sans play-offs. Mythique propriétaire de la franchise, le Dr Jerry Buss passait l’arme à gauche début 2013, alors que son équipe, renforcée par Dwight Howard et Steve Nash à l’intersaison 2012, s’avançait vers un terrible fiasco, entre blessures et mésententes.

LeBron arrive, les ambitions reviennent

Et il fallait attendre 2018 pour retrouver de l’ambition du côté de la Cité des Anges, avec l’arrivée de LeBron James, lequel restait sur huit apparitions consécutives en finale avec Miami (2011-14) et Cleveland (2015-18). Las, les blessures s’en mêlaient et le trade raté d’Anthony Davis à la mi-saison mettait le vestiaire à feu et à sang. Pas de play-offs en 2019. Magic Johnson quittait ses fonctions et Luke Walton allait payer les pots cassés, remplacé par Vogel. Ancien agent de Kobe, Rob Pelinka prenait quant à lui la suite de Magic. Et «AD» allait finalement débarquer. Pas Kawhi Leonard, un temps espéré mais qui préférait rejoindre… les voisins des Clippers. Qu’importe, la machine était lancée. «Je suis extrêmement fier de contribuer à avoir ramené cette franchise à sa place, c’est-à-dire jouer pour gagner des titres et représenter la Conférence Ouest en finale, savoure «King James». C’est pour ça que je suis venu ici. J’ai entendu tout ce qui a été dit sur la raison pour laquelle j’ai décidé de venir à Los Angeles, comme quoi ce n’était pas pour le basket. Tout ça, la saison dernière et ma blessure, ça m’a donné encore plus bois à mettre dans le feu. Mais cela n’a jamais arrêté mon parcours, mon état d’esprit ou de viser mon objectif.»

Un objectif en forme de bague, ce serait sa quatrième, pour sa dixième finale. Toujours avec l’idée de faire honneur à la mémoire du numéro 24. Un titre pour Kobe. Et pour cela, personne n’a besoin de se forcer. Par exemple, quand Anthony Davis «plante» un trois points assassin au buzzer face à Denver, lors du Game 2 des Finales de l’Ouest (105-103), il hurle naturellement «Kobe». «Il a rentré un nombre incalculable de tirs comme celui-là pour gagner des matches en play-offs», justifie «AD», que le natif de Philadelphie avait d’ailleurs pris sous son aile en 2012, lors des JO. «C’est un tir que Kobe aurait mis, note Vogel. «AD» qui part sur l’aile, “catch and shot” avec le match en jeu dans le moment le plus important de notre saison, ça ne touche que le filet… “Mamba shot”.»

«Je suis l’un des rares qui peut comprendre l’état d’esprit avec lequel il jouait»

Reste à faire ce que Kobe Bryant faisait le mieux : gagner. Et on peut faire confiance à LeBron James pour tenter de perpétuer la tradition. «A chaque fois que vous portez le maillot des Lakers, vous pensez à son héritage, à lui et à ce qu’il a représenté pour cette franchise pendant plus de 20 ans, à ce pour quoi il s’est battu sur et en dehors du terrain, ce qu’il exigeait de ses coéquipiers et de lui-même, assurait-t-il après la qualification face aux Nuggets. On a des points communs en ce sens. Nos jeux sont différents, mais je parle de notre état d’esprit et ce qui nous pousse être le meilleur, à ne pas perdre, à toujours l’emporter… Ça vous empêche de dormir. Vous faites beaucoup de sacrifices, vous sacrifiez par moment votre famille parce que vous êtes tellement habité par désir d’être grand que d’autres choses sont laissées de côté. Je comprends cela. Je suis l’un des rares qui peut comprendre l’état d’esprit avec lequel il jouait et le parcours, du lycée à la NBA. C’est quelque-chose que je porte avec moi.» Et qui sera à coup sûr une motivation en plus pour LeBron et compagnie ce mercredi (3h du matin), au moment du coup d’envoi du Game 1 des Finales NBA, et tout au long de cette série contre cette surprenante équipe de Miami.

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