Fortes pluies a Ziguinchor

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Sindian la capitale du Fogny continue de subir le « mauvais traitement » des politiques publiques du gouvernement. Longtemps ostracisé pour sa supposée association à la rébellion casamançaise, le Fogny ne cesse de plonger dans les abîmes de l’oubli au point que depuis quelques années, cette partie du département de Bignona est devenue une « île inaccessible » sauf en période électorale. Pourtant, le Forum Civil a réussi à travers le programme de Généralisation de la Certification Citoyenne à ramener l’espoir dans plusieurs communes et permettre la réoccupation de plusieurs dizaines de villages jadis abandonnés. Abdoulaye Diallo tire sur la sonnette d’alarme.

Depuis le retour des réfugiés en provenance de la Gambie voisine, certains villages du Fogny vivent dans le dénuement le plus total. Le déficit d’infrastructures est tellement chronique et pérenne que les populations ont décidé de vivre avec malgré les appels au secours lancés aux autorités administratives et politiques et au président Macky Sall en personne. Sindian la capitale subit les contrecoups de sa supposée allégeance au MFDC et depuis le meurtre de Omar Lamine Badji, le défunt président du Conseil Régional de Ziguinchor en 2007, cette partie du Sénégal semble rayé de la géographie nationale.

Au niveau local, les autorités politiques regardent ailleurs à l’énoncé du mot Sindian. Et ne s’y rendent que lors des joutes électorales pour y égrener un chapelet de promesses, oubliées avant même de rallier Bignona. Malgré les cris du cœur du Maire Yankhoba Sagna caricaturé comme opposant pour ses positions, Sindian est oublié et les dernières fortes pluies ont fini de placer la localité en mode inaccessible.

Pour sortir Sindian de l’isolement territorial, le Maire « décrète » un plan ORSEC local avec le peu de moyens à sa disposition. Pour Ousmane Anelka Sané le porte-parole des populations, « Sindian n’acceptera plus d’être le lieu de promotion de politiciens en mal de popularité »

Accéder à Sindian était une prouesse en temps de paix mais depuis le depuis de l’hivernage, les populations considèrent cela comme un « Djégui Sirat ». Les 10 kilomètres qui séparent la ville de Bignona à Sindian sont devenus une rivière et s’y aventurer relève du suicide. Une situation qui était à l’origine d’une manifestation des jeunes pour appeler le gouvernement à mettre fin à leur calvaire.

Restés sans réaction de la part des autorités administratives, Ousmane Anelka Sané , le porte-parole des populations monte au créneau pour fustiger le silence de l’état et la fuite de responsabilité des autorités administratives comme politiques. Anelka dénonce également la stigmatisation qui est faite à cette localité qui a donné au Sénégal des hommes valeureux à l’image des feux Ousmane Sountou Badji, Omar Lamine Badji, etc…

 

Pour Ousmane Anelka, « continuer de se taire sur le drame de Sindian, c’est se faire complice de la mort des malades qui ne peuvent plus être évacués à Bignona où à Ziguinchor du fait de l’impraticabilité de la route ».Et poursuit il, « Si c’était pour parrainer des événements festifs , les politiciens de la région seraient les premiers à se manifester mais aujourd’hui, ils sont inaccessibles ».

N’est-ce pas une façon de faire douter les populations qui continuent de croire que la Gambie proche est plus sensible à leurs sorts que l’État du Sénégal

Pour le Coordonnateur départemental du Forum Civil de Bignona dont l’organisation déroule des programmes dans la zone dont l’une qui a le plus enregistré d’adhésion et de succès,le programme de Généralisation de la Certification Citoyenne, déplore l’extrême pauvreté de la zone. Pour Abdoulaye Diallo, « Il urge pour l’État que certaines conditions indispensables soient mises en place pour l’émergence de cette zone à savoir l’électricité, l’eau et le désenclavement routier qui sont plus que des urgences ».

Meme si le patron local du Forum Civil reconnaît que des efforts sont en train d’être faits par l’état mais, dit-il, « il urge d’aller au delà des intentions notamment l’érection de pistes pour désenclaver les villages et faciliter l’accès pour l’écoulement des marchandises et des opportunités d’investissement ». Autrement, la zone sera plombée et sans espoir, les jeunes continueront de s’adonner à la coupe de bois accentuant la déforestation ou à la culture du chanvre indien.

Aujourd’hui, c’est la désolation qui est le sentiment le plus partagé par les populations du Fogny notamment de Sindian qui, après plus de vingt ans « d’exil » pour cause de rébellion, constatent qu’ils continuent d’être des étrangers chez eux. La capitale du Fogny est dans le dénuement le plus total au point que les populations particulièrement les jeunes, désœuvrés par l’inexistence de moyens de subsistance, sont devenus les complices des chinois et indiens établis en Gambie pour piller ce qui reste des forêts casamançaise

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