Mort de 23 manifestants au Mali

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L’ex président Ibrahim Boubacar Keïta risque de voir sa paisible résidence surveillée devenir un véritable cauchemar. L’une des exigences du M5/RFP, vient d’avoir la bénédiction de l’ONU, à savoir l’ouverture d’une enquête pour déterminer les responsabilités sur la mort de 23 manifestants et plusieurs dizaines de blessés lors des rassemblements du mois de juillet. Pour le moment, les forces de police, de gendarmerie et de la FORSAT sont dans le viseur des enquêteurs qui s’étonnent de la libération de 17 présumés auteurs.

Trois morts à Kayes, un à Sikasso, quatorze à Bamako, et plus de 150 blessés. Voilà le bilan de la répression des différentes journées de manifestations qui ont précédé la chute de l’ex-président Ibrahim Boubacar Keita, selon les recoupements effectués par les enquêteurs de la Minusma, la force de l’ONU dans le pays. Ils ont été victimes de différentes forces de sécurité maliennes : police, gendarmerie et Forsat, la force antiterroriste, dont les enquêteurs onusiens questionnent l’utilisation.

Une seconde enquête concerne cette fois les victimes de la journée du coup d’Etat : alors que les militaires du CNSP se félicitaient d’avoir réussi un coup « sans effusion de sang », les enquêteurs onusiens recensent une quinzaine de blessés et quatre morts. Trois ont été tués devant le ministère du Budget, un au domicile de Karim Keïta, le fils du président déchu IBK et ancien député en charge de la commission Défense de l’Assemblée nationale malienne.

Ce sont des éléments de la Garde nationale, déployés par la junte, qui auraient tiré sur eux. « Peut-être pour tenter d’éviter les pillages », glisse un enquêteur, qui attend toujours les explications de la junte.

Fait bizarre, 17 personnes impliquées dans les massacres de juillet ont bénéficié de Libérations suspectes le jour du coup d’état. Par qui? Et pourquoi?

La Minusma souhaite aussi entendre le CNSP sur la libération de 17 détenus de la maison d’arrêt de Bamako, le jour du coup d’État. Parmi eux, « beaucoup de policiers accusés de complicité de terrorisme » : destruction de preuves, dissimulation d’armes… Deux de ces quinze détenus libérés de façon extra-judiciaire sont à nouveaux derrière les barreaux. L’un d’entre eux se serait rendu volontairement, l’autre a été repris par la gendarmerie.

Huit autres personnes, des militaires, auraient également été libérés. Ils étaient quant à eux détenus au Camp 1 de la gendarmerie de Bamako. Ils avaient été arrêtés « cette année » et étaient sous mandat de dépôt pour tentative de coup d’Etat.

Ces libérations ont-elles été organisées sciemment par la junte, ou des officiers ont-ils profité de la confusion de la journée pour procéder d’eux-mêmes à ces libérations ? Les enquêteurs de la Minusma attendent encore des éclaircissements, mais assurent que le CNSP « collabore » aux enquêtes en cours avec « bonne volonté.  »

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