Sommet virtuel de la Cedeao sur le Mali

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La réunion virtuelle des chefs d’État de la CEDEAO sur la situation au Mali. Cette réunion avait pour objet d’entendre le rapport du groupe de médiation de haut niveau de la CEDEAO conduit par l’ancien Président Goodluck Jonathan. L’ancien chef d’État nigérian devait faire le compte rendu des négociations qu’il a entamées avec la junte au pouvoir à Bamako, pour décider d’un modèle de transition civile au Mali, suite à la démission forcée du Président Ibrahim Boubacar Kéita dit IBK. Le compte rendu exhaustif de la mission a été fait par M. Goodluck Jonathan et son équipe, et des débats s’en sont suivis.

Jean Claude Brou, le Président de la Commission de la CEDEAO a été appelé pour faire le point de l’application des sanctions contre le Mali. L’un des enjeux était de savoir s’il fallait assouplir ou non le régime de ces sanctions, suite à l’évolution de la situation, qui avait notamment vu la remise en liberté de l’ancien Chef d’État IBK.

Pour rappel, ces sanctions consistaient en la fermeture des frontières terrestres et aériennes avec le Mali, à l’arrêt des transactions financières, des flux économiques et commerciaux avec les autres pays membres de la CEDEAO et la prise de sanctions ciblées contre les militaires et leurs collaborateurs civils. Jean Claude Brou a donc fait le point et à un moment donné, il a fait un amalgame qui a fait sursauter le jeune président de Guinée-Bissau, M. Umaro Sissoco Embaló.

En effet, M. Brou était en train d’exposer sur les sanctions infligées par la BCEAO au Mali et s’apprêtait à présenter les nouvelles pistes de sanctions que la Banque centrale de l’UEMOA pourrait envisager pour durcir l’embargo, en cas non-accord avec la junte. Quand il a voulu détailler lesdites mesures, Umaro Sissoco Embaló l’a freiné net. Il a pris la parole pour s’opposer énergiquement à ces mesures puisqu’elles étaient prises uniquement sous l’influence d’Alassane Ouattara qui semblait avoir un compte particulier à régler avec les Maliens. Parlant fortement, il a lancé :

« Je suis, et toute la Guinée-Bissau avec moi, fermement contre toute sanction vis-à-vis du Mali. Ce qui s’est passé au Mali n’est pas un coup d’État. Mieux, les sanctions économiques et financières qui ont été prises sont injustes et inappropriées, car elles sont d’inspiration UEMOA et ne concernent pas l’ensemble des pays de la CEDEAO, dont la Guinée-Bissau est membre. Il est même inconcevable qu’on puisse imposer de telles mesures à un pays qu’on considère comme un pays frère ».

Et de continuer : « M. Jean-Claude Brou, je vous interpelle, vous personnellement. Quand vous parlez des mesures prises par la BCEAO, je vous signale qu’ici, ce n’est pas une réunion de l’UEMOA. Les mesures que vous évoquez relèvent de l’UEMOA. Ici, c’est une réunion de la CEDEAO. Je vous mets en garde de ne plus faire de confusion entre les instances délibératives. La CEDEAO n’a rien à voir avec la BCEAO ni avec l’UEMOA. N’oubliez pas de qui vous répondez. Je vous rappelle que vous ne répondez pas du président ivoirien, il n’est pas le président de la CEDEAO. Et jusqu’à preuve du contraire, c’est le Président Issoufou qui en est le président. À mon avis, notre homologue ivoirien est disqualifié pour exiger des sanctions contre un pays, alors que lui-même viole la Constitution de son pays pour avoir un troisième mandat ».

Jean Claude Brou, toute honte bue, commença à s’excuser platement. Les autres chefs d’État esquissaient des sourires gênés, tandis qu’Alassane Dramane Ouattara était au bord du malaise apoplectique devant tant d’audace. La réunion s’est achevée sur un fond de tension et un certain nombre de mesures ont été adoptées.

Il s’agit notamment de la mise en place d’une transition civile immédiate, en consultation avec la Cour Constitutionnelle, les Partis Politiques et les organisations de la Société Civile, la nomination d’un président de transition civil ainsi que d’un premier ministre qui ne seront pas candidats à la prochaine élection présidentielle. Et enfin, la mise en place d’un gouvernement qui permettra de faire face aux différents défis, en particulier, celui de préparer les élections législatives et présidentielle dans un délai de douze (12) mois.

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