Madina Wandifa
Face à la frénésie de scandales fonciers, le président Macky Sall avait instruit les Services de renseignements de lui faire des rapports détaillés sur la gestion foncière qui constitue plus de 90% des alertes régulièrement adressées au Chef de l’État. C’est chose faite apparemment car certains corps de contrôle vont entamer une descente dans plusieurs communes. Mais, pour Malang Seny Faty, le Maire de Madina Wandifa, c’est tout autre car le Procureur de la République de Sedhiou a donné une suite favorable à la lettre de dénonciation en autorisant l’ouverture d’une enquête.
Après avoir patienté près de dix ans dans l’affaire qui les oppose à leur Maire, les populations de Madina Wandifa regroupés autour d’un collectif pour La Défense de leurs intérêts, peuvent pousser un Ouf de soulagement. Ces populations qui réclament justice depuis le premier mandat de leur édile (entre 2009 et 2014) , ont trouvé une oreille attentive en la personne du maître des poursuites du Tribunal de Grande Instance de Sédhiou, Issa Ndoye.
C’est par lettre de dénonciation en date du 11 juillet 2020 enregistré sous le numéro 387 du parquet de Sédhiou que le Collectif pour la sauvegarde des intérêts de Madina Wandifa, a saisi le bureau du Procureur pour se plaindre de faits de détournement de deniers publics commis par leur Maire.
Pour le Collectif, Malang Seny Faty a violé en connaissance de cause les règles élémentaires de la comptabilité publique en s’arroge les compétences de l’ordonnateur et du comptable Public alors que la loi a séparé ces deux fonctions notamment, l’Article 212 du Code des Collectivités territoriales, « sans préjudice de l’application des dispositions du Code pénal, toute personne autre que le receveur du département ou de la commune qui, sans autorisation légale, s’ingère dans le maniement des deniers de la Collectivité locale , est par ce seul fait, constitué comptable de fait. Elle peut en outre être poursuivie en vertu des dispositions du Code pénal, comme s’étant immiscée sans titre dans les fonctions publiques . Au delà de ces dispositions, le Collectif a également visé entre autres la Loi No 81-53 du 10 juin 1981 portant création de la Cour de Répression de l’Enrichissement Illicite.
Malgré les dénégations des proches du député-maire Malang Seny Faty, le Procureur de la République, a autorise l’ouverture d’une enquête au vu des pièces qui ont été jointes au dossier, la gendarmerie de Bounkiling chargée de l’enquête se fait désirer
Si le parquet a rapidement saisi par sois-transmis la brigade de gendarmerie de Bounkiling, les pandores tardent à entendre les auteurs de la dénonciation. Une situation que Me Cissé, l’un des avocats du Collectif ne s’explique toujours pas. Selon la robe noire, « C’est impensable que les gendarmes ne procèdent pas aux aux auditions des plaignants et des mis en cause surtout dans une affaire relevant de détournement de deniers publics. Si cela n’est pas corrigé dans les prochaines heures, nous alerterons l’opinion sur la volonté d’enterrer ce dossier ». Et l’avocat de préciser, « Ce qui se passe à Madina Wandifa a devrait plutôt être dénoncé par l’autorité administrative et non les jeunes donc, nous attendons avec fermeté de voir l’évolution de cette affaire ».
Pour rappel, hormis cette plainte pour détournement de deniers publics, le Collectif avait déjà saisi la DSCOS pour signaler l’irrégularité du lotissement fait par le Msire et qui est à l’origine de ce problème qui a vu déjà plusieurs habitants de cette localité envoyés en prison pour avoir accusé Malang Seny Faty.
Après la plainte déposée à la DSCOS pour dénoncer l’irrégularité du lotissement, le Collectif pousse son Maire devant la barre du tribunal. Au même moment Malang Seny Faty dénonce l’œuvre de politiciens encagoulés
D’ailleurs, au tout début du conflit, Atlanticactu avait pris langue avec les deux parties pour en savoir davantage. Si du côté du Collectif, le président nous avait déclaré « quand nous avons constaté ce dépeçage du foncier, nous avons exigé de voir l’acte d’autorisation de lotissement mais, l’équipe municipale a toujours refusé de publier le document ». Et pourtant, poursuit-il, « la loi exige qu’après approbation d’un lotissement, un exemplaire doit être déposé à la mairie de la commune pour rester à la disposition du public comme le prévoit l’article 155 de la loi 2013-10 du 28 décembre 2013 portant code général des collectivités locales ».
Et de Bakary Faty de nous révéler, « Malang Seyni Faty et son équipe, se livrent à des activités spéculatives sur le foncier avec des manœuvres financières non conformes à la loi. Et d’accuser. Le maire a vendu des parcelles à SOFORA de Dakar Dem Dikk, à 11 775 000 FCFA et a encaissé 3 000 000 de FCFA, des mains de Guinondo Idrissa Diedhiou. C’était le 03 mai 2011 à Dakar » qui juge que cela n’est pas conforme à la loi.
Du côté du député-Maire de la commune, « Je préfère m’en tenir aux directives du chef de l’Etat et venir en aide à ma population plutôt que de polémiquer avec des politiciens perdants et non avec les réels propriétaires de terre. Le moment est de s’unir pour vaincre le Covid-19, de s’unir pour hisser notre commune au sommet du développement et j’y invite tout le monde », a-t-il lancé.
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