Kingsley Coman
Buteur du Bayern Munich et héros de la finale, Kingsley Coman a brisé le rêve du Paris Saint-Germain, son club formateur. L’ailier n’a pas caché une pointe de compassion, après la rencontre.
Il était l’une des petites surprises de la feuille de match. Kingsley Coman n’avait disputé que 23 minutes du festival munichois face au Barça, en quarts, et à peine 4 de plus devant l’OL, en demies. A vrai dire, pas grand-chose ne laissait présager que l’ailier du Bayern soit titulaire, ce dimanche soir, pour affronter le PSG en finale.
Après tout, on ne change pas une équipe aussi écrasante que celle-ci. Hansi Flick croit-il aux belles histoires, aux petits signes du destin ? Coman, Parisien de naissance et d’enfance formé dans le plus grand club de sa ville ne pouvait débuter cette rencontre sur le banc.
Et si l’entraîneur bavarois n’est pas du genre à se laisser gagner par ces signaux un peu abstraits, peut-être avait-il deviné que cette finale se jouerait à peu de choses. Des détails. Là, la présence de l’international tricolore ne pouvait être qu’un atout : ses appuis de félin et sa capacité à faire des différences sur 50 centimètres sont des qualités qu’Ivan Perisic, son concurrent direct, n’a pas.
Finalement, Coman n’a fait qu’une énorme différence. De la tête, dans un domaine qui n’est évidemment pas celui qu’il préfère. Suffisant pour se faire sa petite histoire et continuer d’écrire la grande du Bayern, en lui offrant un sixième sacre européen.
Il y a 6 ans, Coman refusait de signer un contrat pro à Paris
“Ce sont des sensations extraordinaires, beaucoup de bonheur, un peu de tristesse pour Paris, car les joueurs ont fait un parcours extraordinaire“, a-t-il admis au micro de RMC Sport. Il y a un peu plus de six ans, il avait refusé de signer son premier contrat pro au PSG, par peur de manquer de temps de jeu. Depuis, à la Juventus puis au Bayern, il avait été sacré champion tous les ans sans jamais grimper sur le toit de l’Europe.
Avant la finale, il avait assuré qu’il jouerait sans pitié, même s’il a conservé une affection toute particulière pour le club qui l’a formé. Finalement, après, Coman a admis sentir un petit pincement. “Mon coeur était 100% Bayern car je suis 100% professionnel, mais je ne vais pas mentir, voir Presnel (Kimpembe) comme ça, voir notre équipe comme ça, ça fait un peu mal au coeur, a-t-il avoué. Le Bayern a gagné mais il faut respecter ce que Paris a fait“.
Plus que jamais, la fusée munichoise restera un symbole. Il était l’un des premiers à amorcer la fuite des talents du centre de formation du PSG. Il a, lui aussi, défriché le chemin vers la Bundesliga et aidé à convaincre de nombreuses ados du bassin parisien que le championnat allemand était devenu le meilleur tremplin pour eux.
Tanguy Kouassi, qui a tourné le dos à Leonardo il y a moins de deux mois pour filer en Bavière, en est le dernier exemple. La direction parisienne n’avait pas caché son amertume. Elle est peut-être un peu plus grande, ce dimanche soir, après qu’un ancien de la maison a brisé le rêve de tout un club. “Paris a fait un super match“, a tenu à souligner l’ailier. Pas sûr que cela suffise à le consoler.
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