Medina Wandifa
« 95% des alertes que je reçois de mes services de renseignements concerne le foncier », dixit le président de la république. Macky Sall sait à travers cette révélation que le foncier risque de faire basculer notre commun vouloir de vivre ensemble comme ce fut en 1982 avec le début de la crise casamançaise. Si le littoral de Dakar constitue le point focal du bradage foncier, la commune de Médina Wandifa est la parfaite illustration du banditisme territorial. Va-t-il continuer d’observer sans sévir et ouvrir la voie à une vendetta publique
Comme si les politiques ne retenaient pas les leçons du passé, l’ancienne région méridionale découpée en trois régions (Ziguinchor, Kolda et Sedhiou) est en train de re-devenir une véritable poudrière. Pour cause, la spoliation foncière érigée en règle par les élus avec la complicité de fonctionnaires. Il n’est une commune de la Casamance qui ne soit en bute avec le foncier. Et dans certaines contrées, les populations conscientes que leur maire sont en train de faire d’une bouchée l’assiette foncière territoriale, se sont convertis en « agent immobilier », bradant même les terres agricoles.
Mais, dans la commune de Medina Wandifa, les populations ont préféré s’en remettre à l’arbitrage de la loi et non à la violence comme c’est de coutume dans ces cas. Après s’être organisé en collectif pour trouver une solution ce bradage, Bakary Faty et les siens s’en sont ouverts au sous préfet .
Un Collectif pour La défense des Intérêts de Medina Wandifa est mis en place. Selon son Coordonnateur Bakary Faty, « Notre maire et son équipe ont fait un lotissement dont les documents n’ont jamais été trouvés », s’est-il indigné. Poursuivant, M. Faty de nous apprendre, « Quand nous avons constaté ce dépeçage du foncier, nous avons exigé de voir l’acte d’autorisation de lotissement mais, l’équipe municipale a toujours refusé de publier le document ». Et pourtant, poursuit-il, « la loi exige qu’après approbation d’un lotissement, un exemplaire doit être déposé à la mairie de la commune pour rester à la disposition du public comme le prévoit l’article 155 de la loi 2013-10 du 28 décembre 2013 portant code général des collectivités locales« .
Pour Bakary Faty, c’est l’attitude du représentant du chef de l’état qui lui pose problème car, « Devant ces refus et le non-respect de la loi, nous avons saisi Ousmane Ngom, le sous-préfet de l’Arrondissement de Diaroumé en tant qu’autorité chargée de l’application des lois et règlements dans sa circonscription mais il a refusé de répondre à notre requête ».
Des actes graves qui risquent d’avoir des conséquences sur l’équilibre social et environnemental de la commune car, il est notoire que la majorité de cette population dépend de la terre (agriculture) pour vivre. Et pour éviter que les jeunes spoliés de leurs avenir ne posent des actes à l’encontre de la loi, les membres du Collectif après avoir pris langue avec les autorités (maire et sous préfet) , ont décidé de commettre un huissier.
Ce dernier a effectué un déplacement à la mairie où il a rencontré le secrétaire municipal pour lui demander les documents et pièces fondant l’exécution du lotissement, informe Bakary Faty. Mais ce dernier, dit-il, a répondu à l’huissier que « cela relève de la compétence exclusive du maire titulaire ».
De guerre lasse, le Collectif introduit une plainte au niveau de la DSCOS. Les premiers éléments de l’enquête sont accablants et les gendarmes comptent dans quelques jours effectueront un transport sur place même si déjà, la brigade de gendarmerie locale a procédé à certains actes
« Nous faisons confiance à la justice de notre pays et ce ne sont pas des élucubrations d’un maire en manque d’inspiration qui va nous faire dévier de notre voie », a martelé Bakary Faty qui apportait une rispiste aux propos du maire qui les a traité de politiciens perdants.
Et pour montrer sa détermination , le Coordonnateur renseigne que le collectif va continuer d’attirer l’attention des autorités compétentes
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