Enseignement numerique et a distance au Senegal

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L’amicale des étudiants de la faculté des sciences juridiques et politiques rejette toute l’idée d’une formation à distance. Selon ces syndicalistes, l’université en tant que service public doit garantir à l’ensemble des étudiants un droit égal d’accéder aux cours sans grande difficulté.

Par ailleurs, l’insuffisance de points d’accès à internet dans le pays constitue un frein pour la matérialisation de la vision des autorités à vouloir faire des cours en ligne et en distantiel. Il faut dire dans plusieurs zones du pays, du fait du faible niveau de vie et de moyen des populations comparé au coût du matériel et de la communication elle-même, l’appropriation TIC (un taux de pénétration des services internet de 74,31% et les 98,70% ont un internet mobile) se fait à l’inverse du modèle dominant dans les pays développés précise-t-elle. Il est donc clair qu’à partir de ces données que les étudiants disposent plus de téléphones mobiles que d’ordinateurs et avec ces téléphones comment peuvent-ils assimiler des cours aussi techniques que ceux de droit ? Et combien de temps leur suffira-t-il ?

Ces étudiants ont assisté le vendredi 17 avril 2020 sur invitation du médiateur, à une réunion pour analyser les recommandations du Conseil restreint de l’Assemblée de l’UCAD, élargi aux assesseurs, directeurs des études et directeurs centraux en charge de la pédagogie, des systèmes d’information et de l’assurance qualité, qui s’est réuni le samedi 11 avril 2020 en séance par visioconférence en vue d’examiner les modalités d’assurer la continuité des enseignements en mode numérique et en-distantiel.

Le recours au numérique, quoiqu’une noble action, ne présente pas pour autant que d’effets positifs. Il réussira surtout à créer et entretenir une injustice sociale déjà décriée de partout et plus connue sous le vocable de fracture numérique.

Enfin, ce projet fait face à la disponibilité de l’électricité sur le plan national. L’électrification reste toujours un défi pour les autorités étatiques avec un taux d’électrification très faible dans les zones rurales d’où viennent la majorités de nos étudiants.

Dans un pays marqué par des disparités territoriales notoires et manifestes, les TIC ne sont pas à la portée de tous et nous sommes tous conscients du fait que plus de 80% des étudiants de notre faculté habitent dans les régions et parfois même dans les contrées les plus reculées du pays. Dans ces zones l’accès technologiques informatiques, notamment internet constitue un luxe et que les étudiants qui y habitent ne disposent pas en principe un accès à internet pour défendre leurs droits et leurs idées.

En prenant en compte toutes les considérations citées ci-dessus, notre structure estime que l’on pourra bel et bien sauver l’année universitaire comme on a eu à le faire dans le passé et dans des situations plus complexes même.

Si l’autorité veut faire du forcing en imposant les cours à distance, qu’elle prenne toutes ses responsabilités et l’amicale en tant que structure organisée, défendra en toute légalité jusqu’à sa dernière énergie, les intérêts matériels et moraux de l’étudiant.

L’amicale déplore également la démarche non-inclusive du ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation qui pourrait plonger l’espace universitaire dans une situation que personne ne souhaiterait.

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