Coronavirus a Thies
Le Covid-19 déambule aisément dans les allées encombrées du marché central de Thiès envahi par plusieurs milliers de personnes qui n’ont aucun respect des directives élémentaires sanitaires édictées. Attention à la transmission communautaire de la maladie à Coronavirus !
Au rond-point de la Préfecture de Thiès, Khady et sa collègue qui portent des masques de couleur vert et blanc à l’effigie de l’Unité de Coordination de la Gestion des déchets solides (Ucg) offrent quelques gouttes de gels hydro alcooliques sur la paume d’un passant. Le jeune homme, la trentaine, croyait que le point était destiné à offrir gratuitement des masques et des flacons de gels. Mais c’est juste un point de sensibilisation de l’Ucg contre le Covid-19. La figure presque mangée par son masque, Khady délivre quelques conseils au jeune homme qui se frotte les mains avec le liquide.
«Au début, c’était les marchands ambulants qui venaient le plus parce qu’ils pensaient qu’on offrait des bouteilles de gels hydro alcooliques. On est là pour sensibiliser les gens mais c’est très difficile. Vous voyez tout ce monde qui circule mais ceux qui ont un masque se comptent du bout des doigts », confie-t-elle.
A un mètre d’elle, une voiture de police à bord de laquelle est assise une dizaine d’ éléments du groupement mobile d’intervention (Gmi) est stationnée sur le trottoir. Bérets rouges bien posés sur le chef, arborant leurs treillis de couleur bleu de nuit, les policiers ne portent pas, eux aussi, de masques de protection ni de gants encore moins de flacons de gels hydro alcooliques.
Les forces de l’ordre qui sont fortement déployées sur les différents axes du marché sont aussi exposées au Covid-19 que les populations. Un bus Tata de la ligne I arrive sur les lieux. Les passagers montent sans se bousculer. Toutefois, les mesures de sécurité ne sont pas respectées par le chauffeur et son receveur.
D’ailleurs, les bus embarquent autant de passagers qu’ils trouvent sur leurs parcours. En face de l’arrêt du bus, la gare de taxis-clandos des quartiers Hersent et Sofraco explose de monde surtout que les taxis « jaune-noire » qui peinent à trouver des clients dans les rues ont intégré les gares des taxis clandestins.
Pressé de conduire ses clients, B G va à la rencontre d’une dame alourdie par son panier. Son véhicule a même dépassé le nombre de places recommandées par le ministre de l’Intérieur. «Mon taxi prend 4 places. Et il arrive qu’une femme embarque avec son enfant qu’elle porte aux genoux. Les chauffeurs remplissent toutes les places assises. Sinon on ne s’en sort parce que ni l’essence ni le gasoil n’ont baissé de prix», signale-t-il.
Partout dans les rues du marché central, c’est des mouvements incessants de populations qui circulent sans le moindre respect des mesures de protection contre le Covid-19.
La rue Amadou Ngagna Sow est bondée de monde. Elles sont au moins une vingtaine de vendeuses de poissons serrées les unes contre les autres dans la rue. Elles s’y bousculent avec d’autres marchands ambulants qui proposent aux clients des masques, des gants, des produits de beauté…Un peu de tout. Dans l’autre rue notamment celle de l’avenue Amadou Barro Ndiéguène, Ndèye Diop vend des légumes.
Elle ne sait pas grande chose du coronavirus sinon que c’est une maladie mortelle. Ndèye Diop renvoie tout à la volonté divine. «C’est Dieu qui nous protège. On ne peut pas rester à la maison. C’est devenu difficile parce qu’on ne vend pratiquement plus au marché. Les légumes nous arrivent très difficilement et plus chers. Il faut que je vende d’abord pour pouvoir ensuite acheter
quelques condiments que ma fille vient chercher pour préparer le repas de midi à la maison. On vit au jour le jour. C’est pourquoi, c’est difficile pour nous ».
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