Réduction de la mobilité
Quelques jours après la mise en application des mesures contre Covid 19, la situation alimentaire se dégrade dans les ménages, ouvrant la porte à une famine.
Par Ndiogou CISSE
En raison du quasi arrêt du travail avec les mesures prises contre l’épidémie de covid 19, les réserves alimentaires des Sénégalais sont maigres et souvent déjà épuisées.
Face à Cocid 19 qu’il faut vaincre, il ya aussi urgence pour les familles de trouver de quoi manger. Si le gouvernement a lancé un appel à la mobilisation pour enrayer la pandémie contre Covid, les mesures prises sont entrain d’installer une crise alimentaire qui frappe les populations.
Les réserves alimentaires s’épuisent
En effet une semaine de mesure a suffi pour que les réserves alimentaires des ménages s’épuisent. Or la population doit encore tenir jusqu’à une date que personne ne sait encore. La situation n’est pas limitée à Dakar mais concerne aussi les autres localités du pays dont certaines n’ayant pas enregistré de cas de malades détectés, sont touchés par la crise alimentaire. A l’instar de Covid,
la famine n’arrive pas d’un seul coup. Elle est précédée d’une crise alimentaire. Au Sénégal, avant l’arrivée de la maladie, plus de la moitié de la population était déjà confrontée de manière aiguë à la malnutrition. Si le scénario est quasi identique dans des zones comme le bassin arachidier et le sud du pays, il est pire dans certaines zones comme au nord et à l’extrême Est du pays déjà éprouvées par une mauvaise saison des pluies. A Matam par exemple, on apprend que les villages avoisinant le fleuve entre le Sénégal et la Mauritanie sont confrontés à des pénuries de denrées alimentaires. Dans les villes de l’intérieur du pays, c’est la viande et le poisson qui commencent à se faire rare. Avec l’interdiction des transports d’une région à une autre, des marchés comme la Sogas et les autres foirails de la capitale ne sont plus alimentés en bœuf et en petits ruminant. Même constat pour le poisson dont la pénurie se fait terriblement sentir dans les régions de Tamba, Diourbel, Kaolack, Kolda, Sédhiou et au Fouta.
En tout cas, si le gouvernement n’a pas encore réagi, les premiers signaux de la famine s’annoncent. C’est que faute d’argent avec le quasi arrêt du travail,
la population peine à accéder au marché des ressources alimentaires. La solution n’est –elle pas dans le soutien financier des ménages et dans la baisse des prix ?
De la faim à l’insécurité
Selon Babacar Mbaye Ngaraf de l’ Alliance Sauver le Sénégal, « il faut aider la population à se nourrir en maintenant l’économie ». Selon Ngaraf, il ne faut pas dans la lutte contre covid 19, que les impératifs de santé priment sur les urgences alimentaires. Il appelle également à la transparence dans la gestion des fonds de forces covid 19 qui doivent faire l’objet d’un bilan journalier comme c’est le cas avec les malades. « De la même manière qu’on rend compte des cas au jour le jour, les contributions pour lutter contre la maladie doivent être rendues publiques au quotidien pour satisfaire à l’exigence de transparence à de pareille situation. Convaincu que la solution est dans la généralisation des tests, Babacar Ngaraf qui décommande un confinement à la va vite, recommande la mise à la disposition des soignant de quantité de chloroquine nécessaire à la disparition de la maladie. Si les mesures contre covid sont entrain de placer des millions de
personnes à la merci d’une famine, c’est qu’elles n’ont pas les moyens de subvenir à leurs besoins énergétiques de manière durable. Comme cela peut être facilement constaté dans certaines zones où des ménages sont obligés d’abattre leur bétail pour survivre. En attendant d’en finir avec covid, inutile de dire que la faim exacerbe les crises, entraînant davantage d’instabilité et d’insécurité. Ce qui s’apparente aujourd’hui à un défi lié à la sécurité alimentaire peut devenir demain un défi lié à la sécurité tout court
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