Non et non au confinement total !
Nous avons une spécificité démographique et sociologique qui exige des stratégies particulières. Le confinement des populations serait une mesure extrême qu’il ne faudrait surtout pas répliquer parce qu’inadapté.
Nous occupons certaines habitations qui sont des concessions avec des effectifs pouvant aller jusqu’à 20 voire 30 individus. Dans des quartiers de Dakar, des jeunes passent la nuit à la rue faute de disponibilité de lits. Il y a des locataires qui peuvent partager à 10 une petite chambre. En cas de confinement, on risque de produire l’inverse de l’objectif recherché consistant à éviter la contamination. En effet on verrait de l’entassement et de la sardinisation pour ainsi dire. Au surplus, notre faible économie dominée par les activités de survies des ménages ne saurait autoriser un « emprisonnement » de Gorgorlou en perpétuelle quête de Dépense quotidienne.
Sous nos cieux, on vit au jour le jour ou sinon même heure après heure.
La suspension des marchés hebdomadaires a jeté le désarroi dans le monde rural où une économie sociale vitale est à l’arrêt.
Les populations des quartiers et des villages sont déjà éprouvées et un confinement serait catastrophique et surtout contreproductif. Il y aura, à coup sûr, la résurgence de maladies comme la tuberculose.
Le Président de la République devra faire très attention à ces comités dits scientifiques trop médicaux et non pluridisciplinaires portant souvent des œillères.
Ne développant pas d’habitude, de visions holistiques, nous avons franchement peur que ces franges de la bourgeoisie induisent en erreur les décideurs. Un confinement sèmera, sur un terreau fertile, les germes d’une révolte populaire. La Santé n’est pas la médecine. Elle est définie ainsi par l’OMS « elle ne consiste pas seulement en l’absence de maladie. Elle est un état de bien-être physique, mental et social ».
Les mesures préventives doivent, bien entendu, être, encore, de rigueur : le lavage des mains, la distance sociale, l’auto-confinement, etc.
Quant à l’Etat, ses efforts pour couper la chaîne de transmission sont à encourager avec la fermeture des frontières, la mise en quarantaine des cas suspects des personnes-contacts et si possible, l’extension des tests dans la mesure du possible.
Ph.D en Santé Publique
Enseignant-Chercheur à
Endss
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