Présidentielle Guinée-Bissau

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La Guinée-Bissau, pays frontalier et frère, vient de sortir d’une élection présidentielle qui a vu l’arrivée au pouvoir de Umaro Sissoco Embalo, ami du président Macky Sall.

Les deux protagonistes pour la conquête de la magistrature suprême en terre bissau-guinéenne, avaient tous les deux dévoilé leurs alliances à Dakar.

Ousmane Sonko, contrairement au président Macky Sall, son principal concurrent politique au Sénégal, avait publiquement montré son adhésion aux choix politiques du candidat Domingos Simoes Pereira qui était devant au premier tour de la présidentielle bissau-guinéenne, avec plus de 40%.

Domingos Simoes Pereira s’était précipité de venir à Dakar pour signer un accord avec l’opposant Ousmane Sonko. A cette occasion, le leader du parti PASTEF lui avait manifesté son soutien entier.

Certainement Ousmane Sonko savait les relations d’amitié qui prévalaient entre le président Macky Sall et le candidat du MODEM, le président élu Umaro Sissoko Embalo.

« J’apporte mon total soutien à mon frère Domingos Simoes Pereira, candidat du PAIGC arrivé premier à l’issue du premier tour de l’élection présidentielle en Guinée-Bissau.

Monsieur Pereira est le candidat qui incarne les valeurs d’ouverture sociale, de souveraineté, de panafricanisme, d’intégrité et d’indépendance vis à vis des lobbies africains et mondiaux auxquelles nous croyons.

Nos souhaits et prières l’accompagnent pour une victoire finale éclatante. Je salue la maturité du peuple Bissau-guinéen qui a su déjouer les plans du syndicat de certains présidents de la sous-région portés sur leurs seuls intérêts.

Il s’agira, au soir du 28 décembre, de parachever la reprise en main du destin de la Guinée.

Vive l’Afrique! », avait indiqué Ousmane Sonko sur un mot adressé à la presse.

Les observateurs avisés aux regards pointus savaient tous la signification d’une telle sortie d’un leader comme Ousmane Sonko : La Casamance à côté, son candidat est sorti au premier tour. Le choix est bon !

Mais il perdra, car son choix ne sera malheureusement pas celui des Bissau-guinéens qui ont porté leur élection pour le compte du plus jeune candidat qui se trouve être l’ami du président Macky Sall. Revirement de situation. Cet échec et mat !

D’ailleurs, les relations « fraternelles » entre Macky Sall et le jeune président qui incarne actuellement le destin de la Guinée Biassau, dateraient d’alors que le président sénégalais n’était encore qu’un anonyme fonctionnaire à Petrosen.

Le vent frais de décembre, qui souffle sur la Guinée Bissau, entraîne un air de changement. L’arrivée au sommet n’était qu’une simple revue des troupes pour le général Umaro Sissoco Embalo, qui avait réussi à décrocher le soutien de l’écrasante majorité des autres poids-lourds recalés à la première manche.

Nuno Gomes Nabiam et Carlos Gomes Junior (Cadogo), respectivement arrivés troisième et cinquième avec 13,16% et 2,61%, et le tentaculaire Parti du renouveau social (Prs), avaient donné des consignes de vote pour le candidat du Mouvement pour l’alternance démocratique (MADEM G15).

Ce dernier, contre toute attente aura aussi bénéficié du soutien du président sortant José Mario Vaz. 15 partis de l’opposition sans parlement étaient également dans la mouvance qui le portera à la tête du pays.

Une victoire de Embalo était donc envisageable à l’horizon, d’autant plus que le principe de l’automaticité du report des voix a toujours fonctionné en Guinée-Bissau. Pour souvenir, quand il fut élu avec 55% des suffrages face à Malam Bacai Sanha, Kumba Yala n’avait obtenu que 18% au premier tour.

L’Histoire se répétera en 2005, lorsque Joao Bernardo Vieira dit Nino, qui eut 20% au premier tour, triomphera du même Malam Bacai, alors crédité de 43 %, à l’issue de la première manche. A Fortiori Embalo, qui avait près de 27% pour son coup d’essai à la présidentielle.

Face à Macky Sall, face à Umaro Sissoco Emballo et face aux autres Bissau-guinéens, le président Ousmane Sonko, a encore joué et perdu