Immigration
Lors d’une rencontre avec sa majorité et son gouvernement , le chef de l’État a détaillé sa feuille de route pour les mois à venir.
Le président a appelé sa majorité et son gouvernement à la fermeté sur le détournement du droit d’asile pour éviter d’être “un parti bourgeois” qui ignore l’opinion de classes populaires séduites par l’extrême droite.
Devant quelque 200 députés et sénateurs de LREM, du Modem et partis alliés, ainsi que l’ensemble du gouvernement, le chef de l’État a précisé pendant plus d’une heure ses quatre priorités – écologie, retraites, travail et le “régalien”, c’est-à-dire sécurité et immigration, ont rapporté des participants à cette réunion à huis clos.
Sur l’immigration, à 15 jours d’un débat parlementaire sur cette problémtique, prévu les 30 septembre et 2 octobre, il a réaffirmé son attachement au principe du droit d’asile mais dénoncé des demandes d’asile abusives.
“Les flux d’entrée n’ont jamais été aussi bas en Europe et les demandes d’asile jamais aussi hautes en France”. “En prétendant être humaniste on est parfois trop laxiste”, a-t-il estimé. “Nous n’avons pas le droit de ne pas regarder ce sujet (de l’immigration) en face”, a-t-il lancé. “Je crois en notre droit d’asile mais il est détourné de sa finalité par des réseaux, des gens qui manipulent. Si nous ne le regardons pas en face, nous le subirons. Cela donne quoi ? Des quartiers où le nombre de mineurs non accompagnés explose”, a-t-il averti, affirmant vouloir être “plus efficaces et plus humains”.
Mais “la question est de savoir si nous voulons être un parti bourgeois ou pas. Les bourgeois n’ont pas de problème avec cela : ils ne la croisent pas. Les classes populaires vivent avec. La gauche n’a pas voulu regarder ce problème pendant des décennies. Les classes populaires ont donc migré vers l’extrême droite. On est comme les trois petits singes : on ne veut pas regarder”. À la sortie, des députés de la majorité ont insisté sur les dérives de demandes d’asile abusives et refusé de laisser le Rassemblement national s’emparer du sujet.
“Passer le sujet sous silence, c’est prendre le risque que d’autres s’en emparent. Il y a un certain nombre de failles sur le détournement du droit d’asile. Si on veut le préserver, il fait faire en sorte d’être extrêmement lisible sur les critères d’attribution et extrêmement ferme en la matière”, a renchéri Aurore Bergé (LREM). “Je ne veux pas laisser ce sujet au Front National, ce n’est pas un problème de ligne ferme, les gens qui sont là sont très bien traités” mais “ceux qui arrivent là, Albanais et Géorgiens, n’ont rien à faire là parce que leurs pays ne sont pas en guerre”, a renchéri Patrick Vignal.
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