Détournement-corruption
À ce jour, de gros dossiers dorment dans les tiroirs du parquet spécial de la Cour de répression de l’enrichissement illicite. Ils sont pour le moment bloqués pour suite. Les enquêtes préliminaires qui les concernent ont été minutieusement effectuées par les enquêteurs qui les ont dûment transmises. Mais comme la Crei semble avoir été spécialement ressuscitée pour casser quelques uns, les dossiers ne bougent pas.
Pour rappel, lors de sa fameuse conférence de presse d’avant traque des biens mal acquis, l’ancien procureur spécial Alioune Ndoa avait cité des noms de personnalités pour détention présumées de biens mal acquis.
Ousmane Ngom Madické Niang, lamine Faye, abdoulaye Diop ex ministres des finances , Doudou Diagne, Farba Senghor…font partie des individus cités.
Mais aussi curieux qu’est le constat, la Cour de répression de l’enrichissement illicite n’a instruit que quelques dossiers, donnant l’impression de danser une valse à deux temps pour une justice à deux vitesses. Si des doutes planent sur l’issue de l’enquête sur le pétrole et le gaz, c’est qu’on craint que ce qui est arrivé avec la traque le soit avec cette affaire de corruption présumée. Avec la traque des biens, de gros dossiers sont en dormance sans qu’on ne sache s’ils seront instruits au pas. Le procureur Alioune Ndao a été muté à la Cour d’appel de Dakar. Son remplaçant, Ceikh Tidiane Mara n’a pas instruit de dossier jusqu’à son départ à la retraite et son remplaçant par le procureur Diagne.
En effet, si la traque a connu un tel, on peut le craindre pour l’enquête sur les hydrocarbures. Pour rappel, le parquet spécial de la Creio qui met en mouvement l’action publique contre les auteurs présumés d’enrichissement illicite est directement placé sous l’autorité du Ministère de la Justice. Au moment Karim Wade est coincé au Qatar, Aïda Ndiongue qui a bénéficié d’un non lieu courent derrière sin argent confisqué. Abdoulaye Baldé atend toujours de connaître son sort. Tahibou Ndiaye qui a vécu le calvaire des interdictions de sortie du territoire attend une décision de la Cour suprême. De plus en plus de citoyens se posent des questions sur la façon dont la traque est menée.
En fait, ils sont nombreux à penser que la reddition des comptes est simplement sélective.. De toutes les façons, si la traque devrait se limiter aux seules personnalités convoquées et que l’enquête sur les hydrocarbures connaissent aussi le même sort, le risque serait trop grand pour le régime de payer fort les conséquences d’une justice «deux poids, deux mesures». Dans un État dit de droit, la justice à deux vitesses pose problème, car elle remet en cause la place des magistrats dans le processus législatif.
Medianet.sn
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