L’Ofnac à la mairie de Mbacké
A la découverte de la lettre qui a précipité l’ouverture de l’enquête en question.
Youssou Babou qui la signe, est un enseignant de métier, ancien adjoint au maire du temps d’ Iba Guèye. Il est membre de l’association »Mbacké Ci Laa Booq ». Dans la lettre qu’il a adressée à l’Ofnac, Mr Babou accuse directement e maire « de coups fourrés, manœuvres sournoises, spoliations de terres, dépenses fantômes et de vente illégale de biens appartenant à la municipalité ». Nous étions en début octobre Dans le texte, il écrit : « au cours de la campagne des élections locales du 29 juin 2014, menée, au pas de charge, l’actuel maire de Mbacké avait développé un discours, à la limite même populiste qui a, tout de même séduit des segments entiers de population qui expriment une aspiration irrépressible au changement de gouvernance locale ». Babou poursuit : « un langage, situe, tout à fait aux antipodes de la langue de bois et des cliches stéréotypes, avait attiré au candidat de « Jamm ag xeewel » un vaste élan de sympathie qui s’est, vite, transforme en un vote à l’allure presque plébiscitaire ».
Entre autres propos attractifs, rappelle t-il : le candidat « new-look » déclarait : « sous mon magistère, la CL sera gérée selon des critères de transparence à tous les niveaux. La commune deviendra une maison de verre à travers laquelle tout citoyen, où qu’il puisse se trouver, pourrait entrevoir tout ce qui se fait à l’intérieur.
Je sécuriserai l’argent public du citoyen de manière à ce que le moindre franc, produit de la sueur du contribuable, sera géré et dépensé selon un mode de transparence qui reproduit exactement la traçabilité de la gestion de ressources publiques.
J’aménagerai des dispositions contractuelles de façon à ce que la population puisse exercer ses prérogatives de contrôle citoyen sur les affaires et élus locaux à partir des conseils de quartier et des conseils consultatifs qui serviront de forteresse inexpugnable pour conjurer les dérives autoritaires ». Mais après fait remarquer Youssou Babou ; «
à quelques encablures seulement du renouvellement des mandats électifs, ce discours lénifiant reste, encore une phraséologie creuse qui a du mal à embrayer sur le réel. Certes, l’alternance est intervenue à la tête de la municipalité, ce qui est déjà, une avancée significative mais, l’alternative aux anciennes politique reste encore une conquête à réaliser ».
En d’autres termes, ajoute t-il « les fruits du 29 juin 2019 n’ont pas encore tenu la promesse des fleurs du 29 juin 2014.
S’il fallait se référer au compte administratif qui devrait être examiné obligatoirement avec le compte de gestion annuelle, transmis par le comptable public, mais, finalement, retiré du circuit, la gestion du maire de Mbacke a fait l’effet, plutôt d’une bombe à fragmentations qui a tout, ravagé sur son passage.
Le maire de la ville a détroussé du budget de la sante, sans la moindre précaution de style, 5 000 000 (451/6130) consacrés à la maintenance des véhicules du centre de santé.
Débusqué très tôt, grâce au mouvement citoyen, « Mbàkke cilaa Bokk » le maire sert une réplique tirée par les cheveux, selon laquelle « il a consacré l’enveloppe à la peinture des murs des postes de sante de Diamaguene et Mbacke dimb. ». Toujours selon Youssou dans sa lettre «
Le maire de la ville a, également, opéré, d’autorité un coup sombre de 2 000 000 f sur le carburant d’évacuation de sanitaire qui a subi ainsi, une réduction drastique chutant de 5 000 000 à 3 000 000.
Accusé, au détour d’un plateau, à BENNOO FM, par M. Tamsir Diagne, d’avoir subtilisé les fonds de secours (4 000 000 / 313/64510) le premier magistrat fait des aveux circonstanciés :
« J’ai retiré, des mains du comptable de la CL, les fonds de secours dont j’ai confié la garde à la 3em adjointe au maire Gnaga Kane. »
Et la suite concernant le 509/612. 2 000 000 F (habillement du personnel) les employés municipaux sonnent l’alerte pour n’avoir pas reçu les tenues de travail depuis l’arrivée du nouveau maire.
Au 451/655, concernant 1 000 000 Frs affectes aux besoins en formation des personnels de la sante, le maire prétend avoir réalloué l’enveloppe pour l’acquisition de fournitures de bureau à la demande du médecin chef de district, c’est tout de même surprenant de pour des dépenses qui ont revêtu l’autorité de la chose déjà délibérée ». Toujours dans la lettre, il est écrit : «
au 703/220523, le maire fait cas d’une dépense de 4 100 000 pour la pose de deux bouches d’incendie au marché central. En sa qualité de travailleur au marché, membre de la mouvance politique du maire, le conseiller municipal, Cheikh Diop dément formellement : « il n’existe aucune bouche d’incendie au marché central.»
Au 381/6222 « curage de canal » le maire a ordonnance une dépense de 7 000 000 frs là où l’équipe précédente prévoyait 700 000 TTC. Interroge par le conseiller municipal Abdou Karim Gueye à propos d’un financement prétendu de 16 000 000 frs pour la mise en place d’un plan communal de développement, le maire nie et parle plutôt d’un concours financier de 2 000 000 frs provenant de l’Union Européenne, sans toute fois, préciser l’usage fait de cet argent ».
Sur les fonds de dotation et de concours de 2018, révèle Mr Babou, « le maire a fait des prévisions de dépenses dont la traçabilité sur le terrain est sujette à caution. Il s’agit de 7 000 000 frs (mur de clôture) ; 6 000 000 frs (construction de mur de clôture) ; 9 200 000 frs (construction de pavillons sanitaires, 4 00 000 frs (réfection du centre de sante) où les lignes n’ont pas encore bouge, à l’exception d’une peinture à l’eau de la façade de sud et de quelques pans de mur intérieur ».
Etant entendu, selon Babou que « le conseil municipal n’en sait pas grand choses, que le maire indique alors à la population souveraine la localisation exacte des sites de construction des travaux ?
Que le maire nous édifie également, sur les bases à partir desquelles il a procédé à l’évaluation des coûts des travaux dès lors qu’il n’a pas présenté de devis estimatifs ni même des plans au conseil de la CL comme en disposent des textes du CGCL ? « Toutes constructions nouvelles ou reconstructions, pour le compte de la CL doit faire l’objet de plan et devis mis à la disposition du conseil de la CL.»
Le rapport du maire au foncier est pour Youssou Babou, « des plus exécrables. A l’en croire dans sa lettre, « l’édile local se comporte comme un véritable Lamane, (propriétaire terrien), qui exerce des attributs de droit divin, en toute impunité, sur les terrains du domaine national et les réserves foncières qu’il déclassifie, morcelle et cédé comme de petits pains. Et, ce, en violation des dispositions du décret 961130 pris en application de la loi 9606 créant la commission d’attribution des terrains domaniaux ».
En atteste, d’après Babou, « la levée de boucliers des élus locaux qui ont vivement proteste, à l’occasion du dernier conseil municipal, contre les abus du maire et contre ses pratiques de spoliations et de prédations foncières sur des terrains et des réserves foncières, sises au CDAF, à Mbacke Dimb, a Mbacke Khewar et au domaine ferroviaire ».Il ajoute : «
le maire a fait un détournement de pouvoir en déguerpissant, manu militari Mady Diongue, d’un terrain qu’il ( le maire) convoitait dans les emprises immédiates du domaine ferroviaire.
La forfaiture, ainsi, accomplie, le maire se fait conventionner, par le liquidateur du chemin de fer, ledit terrain à propos duquel il a conclu des transactions suspectes avec un homme d’affaires kaolackois pour usage de station-service. « Toute construction nouvelle ou reconstruction ne peut se faire sans la présentation de devis et de plans mis à la disposition du conseil de la CL ». Voici quelques uns des griefs contenus dans la lettre de Youssou Babou adressée à l’Ofnac contre la gestion du maire de Mbacké.
Medianet.sn
Average Rating