PRESIDENTIELLE 2019
En perspective du scrutin du 24 février, le ministre de l’intérieur et Jamra se sont rencontrés ? Voici l’intégralité du communiqué parvenu à Médianet.sn
Le Ministre de l’Intérieur, M. Aly Ngouye Ndiaye, et le vice-président de JAMRA, Mame Mactar Guéye, ont eu une longue séance de travail, ce mardi 12 février 2019 (de 12h25 à 13h30), au Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique, à l’effet d’échanger sur les points sensibles suivants :
▪ 1) Affaire des menaces proférées contre Ahmed Aïdara (Zik-Fm)
▪ 2) Intrusion de milices privées dans la campagne électorale;
▪ 3) Changements de lieux de vote à l’insu des électeurs.
1) AHMED AÏDARA, faisant l’objet de menaces, est tout à fait fondé, a argumenté d’emblée le médiateur de JAMRA, à exprimer vivement, en tant que personnalité publique, ses légitimes inquiétudes sécuritaires, escomptant se faire entendre par qui de droit. D’autant qu’il avait eu à vivre, lors de la phase pré-électorale de la Présidentielle de 2012, une épreuve similaire, faite de menaces téléphoniques et autres formes d’intimidation, qui avait fini par atterrir à la DIC (direction des investigations criminelles), suite à une plainte déposée par ses soins. Dans sa réponse, le ministre de l’Intérieur considère légitime que le journaliste de Zik-Fm et Sen-Tv se préoccupe de sa sécurité, en tant que personnage public. «Mais, la demande d’autorisation de port d’arme à feu, qu’il a déposée en bonne et due forme auprès de nos services, achoppe présentement, pour des raisons indépendantes de notre volonté, sur les dispositions légales et réglementaires en vigueur, notamment en période électorale». Il s’agit, en effet, de la Loi n° 66-03 du 18 janvier 1966, relative au régime général des armes et munitions; et dernièrement réadaptée par l’Arrêté Ministériel n° 14796 MINT/DGPN/DST, en date du 30 décembre 2011, portant interdiction, sur l’ensemble du territoire national, de tout port d’armes et de munitions, de toutes catégories, ainsi que les matières explosives, durant la période électorale. «Cette interdiction, a souligné le ministre, ne cible aucun citoyen en particulier. Elle est de portée générale. Et s’applique même à ceux qui sont déjà titulaires de permis de port d’arme ou de détention d’arme. Lesquels sont également suspendus pour la même période».
2) MILICES PRIVÉES. Évoquant la loi n° 78-40 du 6 juillet 1978, qui «interdit formellement l’exercice de toutes activités de police privée; et soumettant à autorisation préalable l’ouverture et l’exploitation de toute entreprise de surveillance, de gardiennage ou d’escorte de biens privés», le médiateur de JAMRA a déploré qu’aucun des cinq candidats et des coalitions les soutenant, ne se soient conformés à ces dispositions légales. Une loi étant faite pour être appliquée, et non pour servir de simple décor juridique, M.Guéye a rappelé au ministre que «JAMRA avait déjà, à cet égard, rendu publique une déclaration, en date du 24 janvier dernier, rappelant que, légalement, seuls les dépositaires légaux de la puissance publique (Police, Gendarmerie, Armée) étaient habilités à user légitimement de la violence physique, afin que force reste à la Loi». Dans sa réponse, le ministre de l’Intérieur a tenu à rassurer le vice-président de JAMRA, en lui annonçant que «dès aujourd’hui, il sera affecté à chacun des cinq (5) candidats une sécurité rapprochée d’une trentaine de gendarmes. Ce qui aura pour conséquence évidente le désarmement de tous leurs éléments de sécurité privés. Lesquels pourront certes continuer à assister les candidats, mais sans armes ni uniformes paramilitaires».
3) LIEUX DE VOTE. Concernant les récriminations, relayées régulièrement par JAMRA, relativement à des lieux de votes dont les emplacements géographiques auraient fait l’objet de changements, à l’insu des électeurs concernés, le ministre de l’Intérieur a tenu à rappeler que, pour rationaliser la procédure du vote et pour épargner aux électeurs les longues et fastidieuses files d’attente devant les bureaux de vote, le plafond du nombre d’électeurs par bureau de vote a été revu à la baisse. Ce qui a impliqué une réaffectation des effectifs excédentaires de votants, par bureaux de vote, vers d’autres centres de vote. Mais en veillant surtout à ce que ces derniers ne soient pas très éloignés de leurs lieux habituels d’habitation. Il est donc normal que cet abattement du plafond du nombre d’électeurs par bureau de vote (de 900 à 600 électeurs), suite à l’augmentation du nombre d’électeurs inscrits, ait une incidence directe sur la configuration de la carte électorale nationale. «C’est ce qui explique, ajoute le ministre, qu’il ait eu une nouvelle impression de cartes d’électeurs, pour les votants impactés». Avant d’inviter ces derniers à être bien attentifs au verso de leurs cartes d’électeurs, pour vérifier l’emplacement géographique de leur centre de vote ainsi que le numéro de leur bureau de vote, avant de faire le déplacement, le jour du scrutin.
En prenant congé du ministre de l’Intérieur, JAMRA lui a exprimé ses remerciements pour la disponibilité de ses services, tout en saluant les mesures sécuritaires prises pour les 5 candidats; ainsi que celles concernant l’amélioration de la procédure de vote; étayées par des documents que le ministre a bien voulu remettre au facilitateur de JAMRA, et qui portent sur «La situation de la distribution des cartes d’électeurs» (à la date du 25 janvier 2019); et la «Liste des 29 départements concernés par les rééditions de cartes d’électeurs» (suite à la modification de la carte électorale nationale). Au sortir de son audience, le facilitateur de JAMRA a aussitôt joint au téléphone M. Ahmed Aïdara, de Zik-Fm et Sen-Tv, pour lui restituer la teneur de son entretien avec le ministre de l’Intérieur, relativement à ses préoccupations sécuritaires. Ce, après s’être engagé auprès de l’Autorité à en rendre fidèlement compte à l’opinion, par voie de presse.
Dakar, 12 février 2019
Le Vice-Président de JAMRA
Mame Mactar Guéye
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