Amadou Gaye-président de la FNBS
Président de la La Fédération nationale des boulangers du Sénégal ( F N B S), Amadou Gaye parle du secteur de la boulangerie et donne les raisons qui ont poussé les boulangers a faire passer le prix du pain de 150 frs à 200 frs
Il est question d’une hausse du prix du pain qui passe de 150 à 200 frs. Pourquoi une telle décision?
Il ne s’agit pas, comme tente de le faire croire une association de consommateur telle l’Ascosen, d’une mesure contre les consommateurs mais plutôt pour leur intérêts. La vérité est que
nous avons informé le gouvernement de notre décision de ramener le poids de la baguette de référence de 190 grammes à 250 grammes pour le prix de 200 francs CFA.
Les autres demandes de
la FNBS concernent l’application immédiate de l’interdiction de la vente du pain dans les boutiques, la réglementation de l’ouverture anarchique des boulangeries et l’application de l’arrêté ministériel portant interdiction de la distribution inter-région du pain.
Ce qui est évident c’est que le secteur de la boulangerie sénégalaise vit des moments très difficiles. Nous vendons à perte et subissons l’ouverture anarchique de boulangeries et la vente du pain dans des conditions contraires aux règles de la sécurité alimentaire.
A vous comprendre, il ya donc pas de hausse mais de réaménagement du prix par rapport au poids de la baguette qui augmente.
C’est exactement cela. Depuis la tenue des concertations de la filière boulangère en décembre 2017, aucune mesure n’a été prise par le gouvernement pour l’application des conclusions de cette rencontre.
On a eu à réfléchir et à faire des propositions sur l’harmonisation du prix de la farine par l’Etat qui est à l’origine du dysfonctionnement de la libre concurrence entre les meuniers.
La baguette de référence passe de 150 Fcfa à 200 Fcfa et par conséquence le poids aussi de 190 grammes à 250 grammes. Il faut que les Sénégalais le comprennent. Il ne faut pas qu’on trompe les consommateurs dont les intérêts ne sont pas lésés avec cette hausse qui allège les dépenses au niveau des familles. Ce réaménagement prix/ poids du pain fait que le consommateur ait du pain de qualité en plus d’allèger la charge du père de famille qui, avec la baguette de 190 g, ne peut pas nourrir quatre enfants. Alors qu’avec la baguette de 250g, il peut avoir quatre parts conséquentes pour chaque enfant.
D’autres demandes sont faites par la FNBS qui compte dérouler un plan d’action. Qu’envisagez vous comme plan de combat ?
Nous n’avons cessé de dire que notre secteur d’activité est à l’agonie. C’est un secteur où l’on retrouve des entreprises légales qui sont en règle avec le fisc et la loi du travail, la formation des employés et d’autres qui sont dans
l’informel. Ce qu’il faut, ce sont des mesures concrètes pour la réorganisation du secteur en se fondant sur des textes législatifs et réglementaires appropriés.
C’est une
vieille revendication des boulangers que l’Etat ignore. Nous ne sommes pas des hors la loi. Mais de bons citoyens qui avons pensé bien investir mais qui se retrouvent finalement avec des pertes qui nous mène inéluctablement à la faillite. Nous éprouvons d’énormes difficultés à s’en sortir.
Preuve que nous sommes déterminés à aller jusqu’au bout , nous allons organiser le 31 janvier courant un rassemblement de tous les boulangers du Sénégal à Dakar. Nous allons évaluer ensemble, rencontrer les autorités qui voudraient s’asseoir à une table de négociation avec nous avant de savoir la conduite à tenir. Ce que nous voulons et c’est que nos demandes soient prises en compte.
Medianet.sn
Average Rating