Escalade commerciale totale Sino-US
En cas de véritable conflit, la croissance mondiale serait ramenée de 4% actuellement à seulement 3%. Et les indices boursiers chuteraient de plus de 20%, pronostique la banque suisse, qui étudie aussi le scénario d’une «simple» escalade commerciale.
En cet été 2018, les investisseurs font face à des perspectives «binaires» : «Ou bien les tensions commerciales s’apaisent et les fondamentaux reviennent au premier plan, ou bien elles ne s’apaisent pas et tout peut déraper…», résume Vincent Juvyns.
Comme beaucoup, ce stratège a longtemps crû que la raison, qui voudrait que les États-Unis jouent la carte de l’apaisement et négocient avec leurs partenaires commerciaux, finirait par l’emporter. Mais il reconnaît que ces derniers temps «la guerre des mots entre la Chine et les États-Unis s’est muée en vraie guerre commerciale».
Double front chinois et européen
L’espoir d’une solution négociée a pris du plomb dans l’aile avec la mise en place ce mois-ci de droits de douanes (25%) sur l’équivalent de 50 milliards de dollars de produits chinois importés par les Américains, suivie d’une riposte équivalente de Pékin. Sans compter l’évocation par Donald Trump, , de la taxation à terme de plus de 500 milliards de dollars de marchandises chinoises.
Soit peu ou prou ce que les États-Unis importent chaque année en provenance de l’empire du Milieu ! Parallèlement, Washington reste actif sur le front européen : une enquête est en cours pour déterminer si les importations américaines de voitures du Vieux continent menacent la sécurité nationale.
Les risques que ce conflit fait porter à la conjoncture et aux marchés sont devenus un sujet d’étude central pour les experts. Il y a quinze jours, ceux du Conseil d’analyse économique (CAE) estimaient qu’une guerre commerciale «totale» pourrait entraîner une contraction du PIB de 4,2% en Europe, de 3,5% aux États-Unis et de 3,3% en Chine.
Medianet.sn
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