Diplomatie française
Emmanuel Macron a fait lundi matin sa rentrée diplomatique. C’était à l’occasion de la traditionnelle conférence des ambassadeurs qui a lieu chaque année à cette période. Le président s’est adressé aux représentants de la France à l’étranger pour mettre en cohérence les positions tricolores sur les grands dossiers géopolitiques. Les plus chauds ont bien évidemment été passés en revue, de la sécurité européenne au Brexit en passant par la Libye ou encore la Syrie.
Un an après son premier discours aux ambassadeurs, Emmanuel Macron fait le constat de la montée des extrêmes et des nationalismes, notamment en Europe. Il fait aussi le constat de la crise du multilatéralisme en citant notamment les décisions de Donald Trump : sortie de l’accord de Paris sur le climat ou de l’accord du nucléaire iranien.
« Le partenaire avec lequel l’Europe avait bâti l’ordre multilatéral d’après-guerre semble tourner le dos à cette histoire commune. La France, chaque fois, a été la première et la plus claire dans son opposition à ces décisions », a déclaré Emmanuel Macron.
Alors pour le chef de l’Etat, face à ces changements il faut renforcer l’Europe de la défense pour que la sécurité des Européens soit moins dépendante des Etats-Unis. Plus généralement, Emmanuel Macron veut travailler à une nouvelle organisation internationale. « Refonder l’ordre mondial est notre cap », a dit le président français qui par exemple invite plusieurs chefs d’Etat à réfléchir à une nouvelle organisation du commerce mondial. Ce sera le 11 novembre prochain en marge du premier Forum de Paris sur la paix.
Crises au Sahel, en Ukraine ou encore en Syrie
Dans un monde en ébullition, Emmanuel Macron a mentionné plusieurs crises : le Sahel, l’Ukraine ou encore la Syrie. Pour la France pas question d’accepter un retour à la normale qui verrait le maintien de Bachar el-Assad sur une Syrie reconquise et qui verrait les Occidentaux financer la reconstruction. « Ce serait une erreur funeste », a dit Emmanuel Macron qui continue de demander une solution politique en Syrie.
Il n’appartient pas à la France de désigner les futurs dirigeants de la Syrie, pas plus qu’à un autre pays, mais c’est notre devoir et notre intérêt de nous assurer que le peuple syrien sera bien en situation de le faire.
Durant ce long discours – plus d’une heure et demie – Emmanuel Macron a aussi critiqué les dirigeants italiens et hongrois, qui critiquent l’Europe mais qui veulent bien recevoir des fonds européens.
Enfin, il a été question de l’Afrique qui est « d’abord notre alliée », selon le président français et sans laquelle il ne pourrait y avoir de nouvelle organisation mondiale, sans laquelle il ne pourrait y avoir de protection des biens communs que le président français veut placer au cœur de son action internationale. Ces biens communs que sont l’environnement, les savoirs, la santé et l’économie numérique.
« Partout dans le monde, les identités profondes des peuples ont resurgi avec leurs imaginaires historiques. C’est un fait. Ceux qui croyaient à l’avènement d’un peuple mondialisé protégé des morsures de l’histoire, se sont profondément trompés »,a-t-il expliqué.
Medianet.sn
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